L’Assemblée nationale a adopté, ce jeudi, les projets de résolution de mise en accusation devant la Haute cour de justice des anciens ministres Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Salimata Diop, Moustapha Diop et Ismaïla Madior Fall. Les quatre premiers nommés sont cités dans le scandale de la gestion du fonds Force Covid 19 et le dernier à savoir Ismaïla Madior Fall est poursuivi pour son implication supposée dans une affaire de corruption.
L’Assemblée nationale vient d’entériner les projets de résolution de mise en accusation de cinq anciens ministres du régime sortant. Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Salimata Diop, Moustapha Diop et Ismaïla Madior Fall devront faire face aux juges de la Haute cour de justice, une juridiction d’exception. Pour le cas de Mansour Faye qui était, par ailleurs, ministre du développement communautaire et de l’équité territoriale, une supposée surfacturation sur l’achat de lits, durant la pandémie du covid 19 est retenue contre lui. Le surplus évoqué par le rapporteur général concerne la somme de 2 milliards 700 millions Fcfa. S’agissant de Salimata Diop, elle est poursuivie pour détournement présumé de deniers publics estimés à plus de de plusieurs millions de francs CFA. Dans la décision de la commission des lois, il est indiqué que les faits reprochés à l’ancienne ministre de la femme mérite d’être portés devant la Haute cour de justice. En effet, Salimata Diop a été cité par son ancien directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) qui, interrogé dans le cadre d’une enquête, a été incapable d’apporter les pièces justificatives de certaines dépenses effectuées par le ministère durant la pandémie Covid 19. Pour Ismaïla Madior Fall, son cas est assez spécial étant donné qu’il n’a pas été épinglé par un rapport des corps de contrôle. L’ancien ministre de la justice est, ainsi, accusé de corruption dans le cadre de son travail. Il aurait demandé 250 millions de francs CFA à un bailleur en échange de son aval pour un projet de centre de surveillance électronique. Ce qui l’a catégoriquement nié en soutenant que ce bailleur lui a donné 50 millions de francs CFA qu’il lui a « diplomatiquement retournés ». D’ailleurs, sa mise en accusation a suscité un débat polémique à l’hémicycle. Pour certains députés, les preuves sont insuffisantes alors que pour d’autres, il faut aller jusqu’au bout pur mettre la lumière sur cette affaire. Enfin pour les cas de Moustapha Diop et Aïssatou Sophie Gladima, il s’agit également de détournement supposé de deniers publics estimés à plusieurs millions de francs CFA. Ils seraient impliqués dans des détournements de fonds dans le cadre de la gestion de la pandémie Covid 19 et ses effets. À noter que Moustapha Diop a également un autre dossier en cours l’opposant à Tabaski Ngom, une agent du Trésor public. Cette dernière l’accuse de l’avoir prêté une forte somme d’argent issue des caisses de l’État pour les besoins de sa campagne électorale durant les élections législatives de 2024. L’ancien ministre l’a catégoriquement nié même si son immunité parlementaire a été levée.
El HADJI MODY DIOP