Avec l’aide de son frère aîné, Sellé N., Khalifa A. N. a vendu les quatre terrains de son défunt père à 11 millions francs sur la base de faux actes de cession. Arrêtés pour escroquerie, faux et usage de faux en écriture privée et complicité desdits chefs, les deux mis en cause ont été envoyés en taule le 25 avril dernier.
Sellé N. et Khalifa A. N., habitants de Deni Biram Ndao, voulaient spolier leurs cohéritiers. Dès le décès de leur père, ils ont vendu ses quatre terrains à 11 millions francs sur la base de faux actes de cession. Khalifa A. N. qui s’est prévalu d’un titre de propriétaire, a signé à la place de son papa. L’acheteur, Maguette N., sera surpris d’apprendre qu’il avait affaire à un faussaire. Suite à sa plainte, les deux mis en cause ont été mis sous mandat. Après quinze jours de détention provisoire, les prévenus ont comparu devant le tribunal de Dakar statuant en matière de flagrants délits de Dakar. Inculpé pour escroquerie, faux et usage de faux, Khalifa A. N., chauffeur, né en 1985, a soutenu que c’est son père qui lui a offert les parcelles. Un acte de donation qu’il a su par l’intermédiaire de son co-prévenu. « À ce moment, mon père était malade. Après son décès, Sellé m’a remis les documents des parcelles lors d’un rendez-vous à Pikine. Comme je suis un novice en matière de transaction immobilière, j’ai fait appel à Amadou N. pour la confection des actes de cession. J’ai vendu les deux premiers terrains à 7 millions francs et les deux autres à 4 millions francs. J’ai reversé les 11 millions francs à mon co-prévenu », a fait savoir Khalifa qui a précisé avoir reçu une commission de 2,3 millions francs.
Attrait pour complicité, Sellé N., 49 ans, a balayé d’un revers de main les accusations de son frangin. « C’est une connaissance qui m’a dit que mon co-prévenu était en train de vendre trois terrains. J’étais très surpris parce qu’on avait pas encore partagé les biens de mon père. Quand je l’ai interpellé, il m’a dit que c’est celui-ci qui lui a offert les parcelles. Je lui ai réclamé les documents que j’ai remis à un conseiller pour vérification. Mais, ce dernier avait émis des doutes sur l’authenticité des signatures. Je n’ai pas assisté à l’établissement des actes de cession. Après la transaction, Khalifa ne m’a donné que 400.000 francs », a raconté Sellé.
Pour sa part, Maguette N. a allégué avoir trouvé un accord avec la famille des prévenus. Il a reçu un acompte de 5 millions francs. Pour le reliquat de 6,2 millions francs, les proches des mis en cause se sont engagés à l’éponger dans un délai de trois mois. A la suite du parquet qui a requis l’application de la loi, l’avocate de la défense a sollicité la clémence. Rendant sa décision, la juge a condamné les prévenus à six mois avec sursis et à rembourser le reliquat de 6,2 millions francs.