La coalition de l’opposition Yewwi Askan Wii a déposé une demande d’autorisation de marche pour ce vendredi. Cela fait suite à la décision du Conseil constitutionnel qui leur est favorable alors que la coalition avait manifestement commis des erreurs matérielles sur leur dépôt de liste. En somme, on pensait qu’elle devait plutôt se sentir soulagé après d’ailleurs avoir mis en garde sur le fait que le pays pouvait connaître une situation de trouble si jamais sa liste n’était pas validée.
Depuis hier cependant, une nouvelle décision de la Direction générale des élections (Dge) invalide la liste titulaire de Yewwi Askan Wi ainsi que celle des suppléants de Benno Bokk Yakaar sur la liste nationale. Une décision qui confirme le fait que Yewwi avait des craintes à se se faire par rapport à sa liste nationale de Dakar même si par ailleurs celle de ses suppléants reste valable. En tout état de cause, cette coalition de leaders qui se sont radicalisés face à Macky, entend ainsi donner le ton de ce que sera l’environnement politique d’ici les législatives mais même au-delà, d’ici 2024. Il s’agit pour eux, de ne jamais lâcher prise et d’amener le Président à respecter la Constitution et le code électoral.
Or, l’occasion faisant le larron, le coût cher de la vie du fait des facteurs combinés sur le plan national et international et les scandales dans le domaine sanitaire sans oublier la situation dans l’éducation, poussent les leaders à se dire qu’il faut anticiper la campagne électorale et maintenir une situation de tension permanente contre les autorités. Une situation qui ne doit pas inquiéter les sénégalais. Car, tant que l’opposition se fait dans un cadre légal qui respecte l’ordre public, il n’y a de crainte à se faire. C’est d’ailleurs le contraire qui aurait été inquiétant. Car, le Sénégal a besoin d’une opposition forte qui puisse apporter la réplique au pouvoir et à la coalition sur place. Le risque cependant aurait été que ces mobilisations aient également pour objectif de mettre la pression sur le Justice pour une certaine affaire en cours d’instruction. Nous estimons, à ce propos, que les juges doivent travailler en toute indépendance, en l’absence de toute contrainte et qu’aucun citoyen n’ait au-dessus des lois.
Pour le reste, ce n’est que de la politique, c’est-à-dire des rapports de force. Et que les manœuvres et activités des états-majors politiques s’inscrivent dans une dynamique naturelle de communication politique avec comme objectif de discréditer l’atmosphère et de susciter le maximum de sympathie en sa faveur. Nous aurions cependant espéré que toute marche implique la prise en compte des préoccupations des populations autour de la cherté de la vie et des crises dans la santé et l’éducation. Sur ces questions récurrentes, il faudrait qu’hommes politiques et société civile se donnent la main pour sauver le pouvoir d’achat des populations, l’école et le revitaliser le système sanitaire qui fait trop de victimes.
Aujourd’hui que la famine frappe à nos portes, que nos élèves risquent de connaître une fin d’année difficile et que même des bébés meurent dans nos hôpitaux, l’opposition doit s’ériger en sentinelle de protection des droits des faibles. En clair, nous ne pouvons pas continuer à tout ramener à la politique partisane et à occulter les vraies questions de société pour lesquelles il y a aujourd’hui peu de mobilisation. Même les syndicats semblent tourner le dos à ces préoccupations et les mouvements consuméristes sont trop faibles pour constituer une force de réaction importante.
Assane Samb