Un vigile a comparu, hier, à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour assassinat. A. K. Amar avait poignardé mortellement un Nigérian à cause d’une facture d’électricité.
Une dispute a viré au drame à l’unité 13 des parcelles Assainies. S’agissant des faits, les éléments du commissariat des parcelles Assainies ont été avisés d’un meurtre sur le lieu sus indiqué. Où étant, les policiers ont trouvé un individu de sexe masculin, torse nu, étendu sur le dos et baignant dans une mare de sang. L’examen du corps a fait apparaître une blessure sur le côté gauche et sur la poitrine. A la barre de la chambre criminelle de Dakar, hier, les débats d’audience ont permis de comprendre que tout est parti d’une dispute causée par une facture de 117 000 francs. La victime, l’accusé, Abdou Kader Amar et les autres vivaient en location dans une maison. Ils étaient surpris de constater la cherté de la facture d’électricité. Sur ce, ils ont indexé la victime qui, selon eux, dispose de matériels qu’il n’a pas déclaré. C’est sur ces entrefaites qu’une dispute a éclaté entre la victime et le vigile. Ainsi, Abdou Kader Amar a mortellement poignardé le Nigérian. Le certificat de genre de mort fait état d’une hémorragie interne. Entendu, l’accusé soutenu qu’il n’était pas ivre au moment des faits. » Je n’étais pas ivre au moment des faits et on ne s’est jamais disputé aussi. Mais quand il y’a eu accrochage entre nous, il m’a poignardé à la main », a-t-il dit. « Le témoin a dit que c’est toi qui a poignardé et non le défunt », a lancé le juge. « Serigne Abdou Khadre Mbacké n’était pas présent. Et la victime est plus long et plus large que moi. J’ai pris l’arme en le gardant derrière moi, il m’a ceinturé et je l’ai asséné. Au moment des faits, j’avais le sang chaud. Cela s’est passé très vite. J’ai pris le couteau dans ma poche avant de le poignarder », regrette le mis en cause.
Avant de poursuivre : » on cohabitait ensemble depuis 2 à 3 ans. Le problème s’est répété à plusieurs reprises concernant la facture d’électricité. J’ai fait une réunion pour leur dire que les gens doivent déclarer leurs matériels. Lorsqu’on m’a interpellé, je lui ai dit que je ne vais pas payer. En voulant lui rendre compte, il avait déjà une haine envers moi sur le fait que je ne lui ai pas dit que je ne vais pas payer. Il m’a insulté pour me demander de quitter les lieux. Il a pris un couteau et m’a poignardé. Le témoin avait peur raison pour laquelle il s’est réfugié dans sa chambre. On s’est bagarré à deux reprises. Certes je l’ai rendu visite mais on a vu deux blessures. L’un sur les aisselles et l’autre sur le côté gauche ». « Le témoin a dit que quand tu es ivre, tu troubles la maison », s’interroge le juge. « Je suis un agent de sécurité. Il y’a 10 à 12 mètre qui séparait nos chambres. J’étais en de bons Termes avec tout le monde. L’arme que je détenais est une arme de service », a encore dit le mis en cause. Invité à faire ses réquisitions dans cette affaire, le maître des poursuites a déclaré que l’accusé a asséné deux coups sur la poitrine gauche qui a perforé cet organe. « Le mobile de ce crime me laisse perplexe. C’est trop léger pour moi. Le témoin s’interposait entre eux. Il nie sa responsabilité en soulignant qu’il a été attaqué. Mais cela n’a pas été prouvé », a dit le parquetier qui a requis la réclusion à perpétuité. Pour finir, la défense a soutenu que : » mon client est poursuivi pour meurtre. Cette affaire est un drame pour Taylor. Rien ne justifie qu’on ôte la vie humaine. Malheureusement, cela est arrivé à mon client. Cette affaire est divisée en deux actes. Il est père de deux 2 enfants, agent de sécurité. Il est illettré. La plupart du temps, il a vu des factures de 50 000 francs. Il a rendu compte. Il faut qu’on sache ce que chaque personne détenait comme matériel. Soit il devait les débrancher ou les annoncer. Il a été bousculé et insulté. Il a été blessé sur son bras », a dit la robe noire. Avant de poursuivre : « au moment où la police est venue, il était à l’hôpital. Le couteau est à usage d’ustensile. Son but était de rendre compte. Il est colérique, c’est son défaut ». L’avocat a plaidé pour une application bienveillante de la loi. La chambre criminelle s’est accordée un temps de réflexion avant de rendre sa décision dans cette affaire.
Cheikh Moussa Sarr