Alors que la population mondiale augmente et que les ressources se font de plus en plus rares dans certaines parties de la planète, quelque 866 millions de personnes travaillent dans l’agriculture, a indiqué mardi l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).
Par rapport à 2000, ces chiffres représentent une augmentation de 78% de la valeur économique, produite par 16% de personnes en moins. Dans ce lot, l’Afrique a affiché « un rythme de croissance deux fois plus élevé ». Il s’agit plus d’un quart de la main-d’œuvre mondiale, a signalé la FAO dans son dernier annuaire statistique sur la dimension nutritionnelle et économique dans le monde. Ces paysans et agriculteurs produisent ainsi 3.600 milliards de dollars de valeur ajoutée.
L’annuaire statistique annuel de la FAO comprend des centaines de pages de données tirées des plus de 20.000 indicateurs et couvrant plus de 245 pays et territoires. Le document porte sur des thèmes tels que l’emploi agricole, le commerce agroalimentaire, l’utilisation d’engrais et de pesticides dans le monde, ainsi que des facteurs environnementaux et climatiques.
4,74 milliards d’hectares de terres agricoles
Selon la Banque mondiale, l’agriculture est aussi un facteur essentiel de croissance économique. En 2018, elle représentait 4% du produit intérieur brut (PIB) mondial et, dans certains pays en développement parmi les moins avancés, sa part peut dépasser 25% du PIB. Quelque 4,74 milliards d’hectares de la surface de la planète sont des terres agricoles, comprenant des prairies et des pâturages ainsi que des cultures. Ce chiffre est en baisse de 3% par rapport à 2000, mais il est six fois plus faible en termes de superficie par habitant, l’Afrique étant à nouveau en tête.
Dans le même temps, les exportations alimentaires mondiales ont atteint 1.420 milliards de dollars, soit un facteur de 3.700 milliards depuis 2000. Au niveau mondial, les plus grands pays exportateurs de produits alimentaires en termes bruts sont les États-Unis, les Pays-Bas et la Chine.
Une moyenne mondiale de 2.960 calories par personne et par jour
Les plus grands exportateurs nets sont le Brésil suivi de l’Argentine et de l’Espagne. Les plus grands pays importateurs nets étaient la Chine, le Japon et le Royaume-Uni. Le document de la FAOa examiné également l’apport énergétique alimentaire. Cet indicateur clé de la sécurité alimentaire a augmenté dans toutes les régions depuis 2000, et plus particulièrement en Asie.
La moyenne mondiale est désormais de 2.960 calories par personne et par jour. Il s’agit d’une augmentation de 9%, le niveau culminant à 3.540 calories par personne et par jour en Europe et en Amérique du Nord.
Depuis 2000, la production de cultures primaires, telles que la canne à sucre, le maïs, le blé et le riz, a augmenté de 52% entre 2000 et 2020 pour atteindre 9,3 milliards de tonnes. La production d’huile végétale a augmenté de 125 % sur cette période, la production d’huile de palme ayant progressé de 236%.
L’utilisation de pesticides a commencé à décliner en 2017
Selon l’institution onusienne, la production de viande, avec en tête le poulet, a augmenté de 45%, tandis que le taux de croissance des fruits et légumes a été de 20% ou moins. La canne à sucre est la plus grande culture du monde en volume, avec 1,9 million de tonnes par an. Vient ensuite le maïs, avec 1,2 milliard de tonnes
Selon la FAO, l’utilisation de pesticides dans le monde a atteint un pic en 2012 et a commencé à décliner en 2017. Les pays où l’application de pesticides par hectare est la plus élevée sont Sainte-Lucie, les Maldives et Oman. S’agissant des facteurs climatiques et environnementaux et leur impact sur les systèmes agroalimentaires, le rapport montre que la température moyenne en 2021 a été de 1,44 °C supérieure à la moyenne de 1951 à 1980. L’Europe a connu la plus forte variation de température, suivie de l’Asie, l’Océanie enregistrant de loin la plus faible variation.
Les émissions de gaz à effet de serre sur les terres agricoles ont diminué de 4% entre 2000 et 2020, 70% d’entre elles étant générées au niveau de l’exploitation. La viande bovine et ovine est à l’origine de la plupart des émissions de dioxyde de carbone, les bovins étant en moyenne 50 fois plus nombreux que les poulets. L’intensité des émissions des céréales est beaucoup plus faible, bien que le riz émette plus de cinq fois plus que le blé et les céréales secondaires.
Le taux d’émission de gaz à effet de serre varie considérablement d’une région à l’autre, ce qui reflète les grandes différences d’efficacité de la production. « Par exemple, l’intensité des émissions de la viande bovine est presque quatre fois plus élevée en Afrique qu’en Europe », a conclu la FAO.