Il y a un doublement des pertes sur les prêts en Afrique à cause des risques liés à la nature. La modélisation réalisée par Vivid Economics by McKinsey & Company et FSD Africa montre que l’impact de la destruction de la nature pourrait doubler les pertes sur les prêts accordés à certains secteurs et souligne la nécessité d’agir sans tarder.
Le premier test de résistance en son genre révèle que les établissements financiers africains ne sont pas préparés à affronter les risques liés à la natur. Le nouveau rapport publié par Vivid Economics by McKinsey et par FSD Africa – l’agence de développement du secteur financier financée par le Royaume-Uni – souligne l’importance pour les établissements financiers de débloquer les avantages potentiels de l’investissement dans les entreprises protégeant et développant la nature.
En appliquant une analyse inédite à trois banques privées et aux systèmes financiers de la Zambie, de l’Égypte, du Ghana, de l’île Maurice, du Kenya et de l’Afrique du Sud, le rapport montre que pour les portefeuilles de prêts les plus exposés, par exemple en Zambie et au Ghana, les risques liés à la nature dans les secteurs de l’agriculture et de l’extraction pourraient presque doubler les pertes prévues d’ici à 2030. Cela réduirait de plusieurs millions de dollars américains la valeur des portefeuilles de prêts. Ces risques liés à la nature sont comparables aux risques liés au climat observés dans des secteurs similaires.
Le rapport montre que les établissements financiers pourraient tirer profit d’un ajustement des stratégies d’investissement vers des résultats positifs pour la nature. Par exemple, les actions visant à protéger et à développer la nature et l’évolution de la demande des consommateurs pourraient vraisemblablement créer des opportunités de croissance élevée dans les produits agricoles de base tels que les protéines alternatives. Le rapport estime que la demande de cultures liées aux protéines alternatives cultivées en Afrique, telles que la canne à sucre et les légumineuses, pourrait augmenter de 15 à 36 % d’ici 2030.
Le rapport représente la première application dans un contexte réel de l’approche LEAP d’évaluation du risque lié à la nature, qui a été publiée en mars de cette année pour consultation par le TNFD. S’il démontre que, même à ce stade de son élaboration, le cadre peut être utilisé pour générer des conclusions exploitables, les établissements financiers en Afrique peuvent contribuer à son élaboration pour refléter les défis particuliers auxquels ils sont confrontés.