Plus d’un millier de réfugiés ont quitté leur camp de Gisenyi au Rwanda pour retourner dans leur pays, la République démocratique du Congo samedi.
Il y a une semaine, des hommes, des femmes et des enfants avaient quitté leurs habitations pour trouver refuge au Rwanda après l’éruption du cratère du Nyiragogon, le volcan le plus actif d’Afrique.
‘’ Le danger est passé’’, estime William Byukusenge, un ouvrier du bâtiment dans la vingtaine. Ma maison est en bon état, j’ai une femme et deux enfants. Si une nouvelle éruption se produit, nous reviendrons au Rwanda », ajoute-t-il. Mais d’autres ont été durement frappés. Le cas de Marie Claire Uwineza. « Ma maison a été brûlée, et je n’ai plus rien« , a déclaré cette femme de 39 ans, qui a fui avec deux de ses enfants.
Elle est obligée de prolonger son séjour en terre rwandaise. Et a été envoyée dans un autre camp à Busasamana, à environ 35 kilomètres de la frontière, avec d’autres personnes évacuées qui ne veulent ou ne peuvent pas encore rentrer chez elles.
Environ 3 000 personnes ont été accueillies dans un camp temporaire à Rugerero. Les autorités congolaises ayant demandé à la population d’évacuer la capitale de la province du Nord-Kivu par crainte d’une nouvelle éruption. Au total, 400 000 personnes ont fui la ville de Goma, des milliers d’entre elles passant au Rwanda.
Le gouvernement de la République démocratique du Congo a déclaré samedi que l’éruption d’un deuxième volcan voisin, annoncée quelques heures plus tôt, était une « fausse alerte ».
La dernière éruption majeure du Nyiragogon date de 2002. Elle avait fait une centaine de victimes alors que l’éruption la plus meurtrière jamais enregistrée a tué plus de 600 personnes en 1977.
Selon les volcanologues, le pire scénario serait une éruption sous le Lac Kivu, situé à proximité. Il s’agit d’une éruption dite « limnique », lorsque la lave se combine à un lac profond et crache des gaz mortels et suffocants sur une zone potentiellement étendue.
Face à ce danger, Francois Xavier Beltchika, président Congrès des démocrates pour le progrès social, une formation politique congolaise, a demandé au gouvernement de son pays de réfléchir à une éventuelle délocalisation de la ville de Goma.