En marge de la célébration de la journée internationale des sage-femmes, le réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) a tenu un webinaire. L’UNFPA a fait le plaidoyer pour l’accroissement du nombre de sages-femmes.
La prise en charge de la santé de la mère et de l’enfant fait face à un déficit de sages-femmes. Selon le ministre de la Santé du Burkina , Dr Robert Lucien Jean Claude Kargougou, son pays comme ceux de la sous-région est en proie à une crise humanitaire et les sage-femmes dans les jouent un rôle essentiel dans le contexte de crise. « Le déploiement de sage-femmes est l’un des moyens les plus efficaces de prévenir les décès maternels et néonatals, de garantir l’accès à la santé sexuelle et génésique, y compris le planning familial, et de répondre aux violences sexuelles et sexistes, qui augmentent en période de crise », dit-il. Et de poursuivre : »Les sage-femmes jouent donc un rôle essentiel en accompagnant les femmes tout au long de leur grossesse, lors de l’accouchement et pendant la période postnatale. Il est important de noter que près de trois femmes sur quatre suivies pendant leur grossesse le sont par une sage-femme ou un maïeuticien. Elles sont souvent les premières et les seules à prodiguer des soins vitaux aux femmes et aux nouveau-nés lors d’une crise, qu’elle soit due à une catastrophe naturelle ou au terrorisme, et à atteindre les femmes enceintes dans les zones les plus dangereuses ou les plus reculées ». Il a indiqué que son pays a fait des réalisations dans le domaine sanitaire comme la prévalence contraceptive qui est passée de 22,5% en 2015 à 31,5% en 2021, le ratio de mortalité maternelle de 787 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1990 à 198 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2021. « Les actions de l’UNFPA ne sont pas en reste avec son appui à la formation continue de milliers de professionnels de santé, le déploiement de sage-femmes dans les zones à défi sécuritaire sur le mode VNU, l’offre des soins de santé reproductive pour les femmes et les jeunes dans tous les points de prestations du Burkina Faso et la dotation du pays en contraceptifs et produits vitaux de santé », énumère-t-il. Sur cette liste, il y ajoute la prévention des violences basées sur le genre et la prise en charge des survivantes de VBG m, la prévention des grossesses des adolescentes, dont les complications connexes sont la principale cause de mortalité des jeunes filles âgées de 15 à 19 ans, la distribution de fournitures pour accouchement sans danger, de kits de dignité et d’autres fournitures vitales pour les victimes de la crise humanitaire, mais également l’appui à la collecte et l’analyse de données, qui sont essentielles à la planification du développement. « Malgré ces succès, les femmes continuent de mourir chaque jour de complications de la grossesse et de l’accouchement. Nous devons faire davantage. Et nous devons commencer par former et mettre en service un plus grand nombre de sage-femmes. Les faits montrent que celles qui ont reçu une formation et se règlent sur les normes internationales sont en mesure de dispenser plus de 87 % des soins essentiels nécessaires aux femmes et à leurs nouveau-nés », soutient-il. Et d’ajouter : » Aujourd’hui, il nous faut des investissements plus importants pour accroître le nombre de sage-femmes et améliorer la qualité et la couverture de leurs services. Un engagement politique résolu et un investissement dans les sage-femmes s’imposent pour sauver des millions de vies chaque année ».