Difficultés dans le secteur de la pêche, l’aquaculture, le bras de fer à propos du marché Sandaga, candidature à la mairie de la ville, Alioune Ndoye, Ministre de la Pêche et de l’économie maritime et maire de Dakar Plateau n’a pas mis de gants pour asséner ses vérités. D’emblée, il vide son sac en passant en revue l’ensemble des questions.
Vous êtes à Saly avec des conseillers municipaux et le bureau municipal, dites-nous le pourquoi ?
Alioune Ndoye : Vous savez de manière régulière, nous organisons des sessions de renforcement de capacité à l’intention des conseillers, c’est un droit et là on en profite pur faire la revue des projets portés pas la commune et voir le tout car nous en sommes à l’exécution. Et ce sont de projets importants et les conseillers sont en train de voir l’intérêt et être bien informé et avoir la même vision. Le conseil est l’organe délibérant, nous on exécute les délibérations. Nous sommes dans le renforcement de capacités avec le travail bien fait et l’esprit d’équipe. Donc il faut développer le leadership des gens. Il est important de trouver un juste milieu comme ce sont des conseillers aussi qui appartiennent à d’autres partis. Nous sommes au mois de juillet et déjà nous avons fini de faire la situation. Un qu’il fallait bien expliquer les conseiller c’est la reconstruction du marché sandaga. Car l’ordre d’exécution sera donné à l’entreprise ce lundi (Ndlr : aujourd’hui). C’est un projet presque entériné et la commune a finalisé depuis 2018 car il y’avait des difficultés et on a perdu beaucoup de temps. Nous en sommes presque à la finalité et tout est achevé avec toute la phase d’immatriculation, enregistrement et il faut aller à la phase de démarrage et nous allons le remettre à l’entreprise bref au groupement d’entreprises.
Il existe un bras de fer pour la reconstruction du marché Sandaga, la commune a-t-elle les pleins pouvoirs pour dérouler le projet ?
Vous savez, je suis très méticuleux car en m’engageant, j’engage ma commune et que j’ai le droit avec moi, même s’il ya des gens qui veulent l’interpréter. C’est l’acte 3 de la décentralisation qui a enlevé tout ce qui est équipement marchand à la ville pour le confier aux communes. Des communes de pleins exercice car dans l’acte 3 on reconnait deux ordres : la commune et le département. Surtout que la ville a le statut de département. Tous les équipements marchands de Dakar, tous je dis bien ont été remis aux communes, à l’exception du marché sandaga. Car au moment om on faisait les actes de dévolutions, le marché était fermé et les occupants déménagés aux champs de course. Donc le Préfet a tord en disant que Sandaga n’est pas un équipement marchand. On s’est plaint certes mais il y a eu cette bagarre avec cette situation. L’acte de dévolution a été modifié pour donner respect à la loi. On ne peut pas avoir le marché Keremel à plateau, pour dire cela va à la commune et le marché Sandaga non. Dans la nomenclature budgétaire de la ville, il n’y a rien qui leur permet de gérer un marché. C’est la commune et non une histoire de personne. Donnons respect à la loi et il le faut car demain je peux ne pas être maire. Donc cet acte de dévolution est modifié pour que les infrastructures qui doivent aller à cette institution la soient. La ville a fait l’objet de création donc la ville de Dakar 2021 n’est plus la même de 1992 etc. il faut un respect de la loi. Dans les doits réels qui est commune de Dakar ? C’est une question. Est-ce la commune de 1933 ? Après le décret présidentiel qui dit : dévolution du patrimoine appartenant à la ville aux communes de…je pense que c’est réglé. Parce que si une autre entité construisait le marché on allait me remettre les clefs de la commune. On fait perdre du temps aux gens. Il y a une bataille cachée car d’aucuns ne voulaient plus du Marché Sandaga. Il faut que les gens osent leur position. La ville ne voulait plus d’un marché sandaga là où il est. La ville avait un projet de construction intitulé « la Rotonde » avant de trouver de l’argent dont 4 milliards à la Société générale. Qu’on ne m’invite pas dans ces débats car je connais beaucoup de choses.
Quelle est la date prévue pour le démarrage
Vous savez tout de suite derrière on donne un délai à l’entreprise avec dix jours pour avoir le planning et dès lors que l’ordre de service livré, il y a un délai de 24 mois. Donc là, c’est à l’entreprise de prendre possession du site qui a été visité. On leur a donné beaucoup de temps faire des diligences. C’est un bâtiment classé qui sera reconstruit et donc il faut des dispositions. Le Plateau porte autant de projets. Il y a d’autres projets qui concernent la construction de logement administratifs avec 20 logements qui sont en construction à la cité capverdienne. Nous voulons doter de la commune d’un parc immobilier donc pour renforcer cela et pour les collectivités locales cela fait défaut. Il y a aussi l’école Mame Yacine Diagne à rénover. Les décomptes sont à la perception et il faut la rétablir à neuf comme à Bibi Ndiaye. C’est tout un ensemble car pour la santé aussi pour nous c’est à 85% de taux de couverture pour une population.
Et le cadre de vie qui se dégrade à Dakar plateau ?
On veut dégager nos rues car le point noir c’est le cadre de vie. C’est le réceptacle de nfois car au plateau on a près de 800.000 personnes. Si c’était ailleurs on allait faire des Crd pour recevoir ce monde. Nous c’est au quotidien que nous les subissons. Nos réseaux sont sollicités plus que de raison, nos voiries etc. Donc tout ce que nous faisons, c’est à partir du budget et des besoins multiplié par n dans la réalité. Donc on fait face à des charges de centralité qui en sont pris en compte nulle part. Et c’est la difficulté de gérer le plateau. Il faut plus de force et de présence pour les contourner, ces difficultés…
Dans le secteur de la pêche des acteurs se plaignent des usines de fabrication de farine de poissons. Qu’en pensez-vous ?
Pour les usines de farine de poisson, le Ministre que je suis, le gouvernement que je représente, c’est le Président qui nous a mandaté. Nous ne sommes pas pour ce genre de politiques qui affectent négativement la ressource. Pour être clair, quand je suis arrivé, j’ai trouvé ces industries et Dieu merci car quand je suis venu, j’ai trouvé une décision prise par le département après de larges concertations dans le secteur. Et cette décision était de geler toutes nouvelles installations d’usine de farine de poisson au Sénégal. Donc je m’inscris dans cela. De point de vue il n’y pas de souci. Alors quand une usine s’est installée avec 7 à 9 milliards d’investissement, on me demande moi comme Zorro de m’asseoir sur certains détails et en ce moment là, il s’agit de droit, de citoyens sénégalais, c’est impossible. Car on en cherche pas à plaire.
Par rapport à l’aquaculture, quelle est la situation au Sénégal ?
Elle est inscrite dans les projets prioritaires du Pse car c’est un secteur formidable de reconversion et pourvoyeur d’emploi pour les jeunes et de richesse. Il est prévu d’ici à 2030 la consommation de plus de 60 à 63% avec les ressources halieutiques et cela proviendra de l’aquaculture, et cela c’est au plan mondial. La Chine est très en avance sur cela et il faut s’y mettre tout de suite. Il y’a l’Agence national de l’aquaculture (ANA) et l’Etat est en train de faire autant d’effort. Les difficultés sont de deux à trois ordres dans ce secteur. C’est l’aliment qui coute cher, c’est le fait de pouvoir disposer des alevins. Sur ce l’Ana est en train de faire des efforts et des investissements et nous nous battons pour des fermes aquacoles de taille industrielle pour pousser le secteur privé. Déjà l’Ana qui avait du mal à obtenir un budget a pu l’obtenir et c’est de l’ordre d’un milliard pour cela et 8 milliards pour le privé. J’ai visité des fermes comme Sédhiou et Matam. On est en train de faire autant de choses. C’est aussi pour le repeuplement de nos espèces aussi.
Quels sont les moyens mis par le Sénégal pour la surveillance de nos côtes et les bateaux pirates ?
Ce que je voudrais vous dire c’est que la législation du Sénégal de ce point de vue est l’une des plus sévères au monde. Pour les armateurs qui se penchent sur la pêche INN sont arraisonnés et lourdement sanctionnés. Je suis d’accord sur le déficit de communication à ce sujet mais sachez aussi que dans les trois derniers mois, ce sont plus d’une vingtaine de navires arraisonnés au Sénégal. A Lompoul ce sont trois bateaux, en les obligeant à payer tous les dégâts qu’ils ont créé au niveau des pêcheurs artisans en amenant tout ce qu’ils avaient déclaré. C’est le cas aussi à Fass Boye. Donc nous sommes sur cette politique là et pour lutter contre la pêche INN. En ce qui concerne la surveillance des pêches, bien qu’on ait nommé un Officier supérieur de la marine. C’est lui le Directeur de la Dsps. Beaucoup d’officiers sont dans cette Direction. Les patrouilleurs de dernières générations, c’est le département de la pêche qui les a achetés et qui les a mis à la disposition de la marine pour nous aider dans la surveillance des pêches. Au Sénégal nous avons des systèmes qui font qu’il suffit d’entrer dans nos côtes, vous êtes pistés. Il y’a la flotte avec les forces françaises et une surveillance aérienne. Le Président de la République a pu acheter un avion de surveillance maritime et vraiment avec toute la technologie. On a eu le budget pour acheter des navettes car nous en avions 6 pour la surveillance mais à quai. Il nous fallait 5 milliards 600 pour les trouver et le marché est attribué déjà et remis à neuf pour renforcer le dispositif. Nous avons nos stations côtières de surveillance et rééquipées et nous sommes dans cette politique. La marine nationale est de plus en plus équipée. Le Président a beaucoup équipé nos forces de défense et beaucoup de pays de la sous-région comptent sur nous pour la surveillance et les pirates. Déjà la marine arraisonne les trafiquants de drogue et le Sénégal avec le dernier code, c’est pour intégrer tous ces risques. Nous devons avoir des installations en mer du fait de l’exploitation du pétrole et du gaz. Il faut que l’on corse nos législations pour lutter contre le terrorisme au niveau de la mer. Il y a de nouveaux risques aussi et donc il faut que nous agissons avec efficacité.
Bientôt les locales, êtes-vous candidat à la mairie de Plateau ?
(Rires) C’est une question sur laquelle j‘aime moins me prononcer. Parce que j’ai un principe dans la vie. Mieux vaut être choisi que de se désigner soit même. Au départ nous n’étions pas connus comme gestionnaire de collectivité locale mais en tant qu’enfant de la localité et les gens pouvaient nous juger sur nos caractères etc. Donc je n’avais la particularité de ne pas être un politicien classique ce n’est pas mon métier. J’ai toujours vécu de mon métier et j’en suis fier. Mais la politique nous a rattrapé car on a estimé qu’étant des produits purs de ce pays, nous ne pouvions pas nous cantonner dans notre statut de cadre dans notre petit confort et essayer d’en apporter un plus. J’étais beaucoup plus dans l’associatif. Je vous donne un exemple, allez à l’hôpital Fann, « keur Xaleyi ». C’est le seul centre que nous avons. Peu de gens le connaissent. Je me suis toujours battu pour cela et pour les personnes handicapées. Peu de gens, même vous (Ndlr : les journalistes) pensent que je suis Docteur en parlant de moi. Les gens sont venus me trouver pour faire de moi leur candidat. Aujourd’hui je suis dans la coalition Benno bokk yaakar, je suis avec des amis et qui pensent que je suis leur candidat et pour les accompagner. Je suis leur soldat.
Alors avez-vous des ambitions pour la ville de Dakar ?
(Il sourit) Mois je suis Dakarois. Je n’aurai pas des ambitions ailleurs et j’ai été beaucoup frustré du sort de la ville de Dakar. Et j’estime que c’est un instrument important pour le développement de Dakar. Et cela doit rester au service du développement. La collectivité de Dakar ne doit pas être un instrument de lutte politique. Parce que c’est prendre en otage les dakarois et ne pas servir le mandat pour lequel nous avons été élu. Donc je parle à ce titre. Dakar est la capitale du Sénégal avec une histoire. Les gens se sentent bien à Dakar et tout ce que je fais je le fais au service des dakarois. Je suis du parti socialiste et membre d’une coalition. Donc je ne peux pax m’autoproclamer. Donc il faut une logique et nous serons dans l’intérêt des populations car il faut proposer un des programmes aux dakarois et qu’ils vont valider. C’est ça tout de même et c’est ma démarche.
MOMAR CISSE