L’Inter-syndicat des travailleurs du secteur primaire a trouvé un consensus avec le gouvernement. L’Etat va payer 60% de la prime interne et surveiller la mise en œuvre d’un fonds commun pour compenser les 40% restants. Cet accord a été matérialisé par les deux parties.
C’est un ouf de soulagement que vont pousser bon nombre de Sénégalais impactés négativement par le mouvement d’humeur de l’Inter-syndicat des agents du secteur primaire. Un protocole d’accord portant sur la prime initiale a été signé entre le gouvernement et l’Inter-syndicat des agents du secteur primaire. Finalement, le taux de 60%, auparavant refusé par les syndicalistes, a été accepté. Mais en contrepartie, un comité, devant mettre en place un fonds commun, va voir le jour pour compenser les 40%. C’est ce qui a été convenu entre les deux parties, a expliqué un communiqué sanctionnant la rencontre plénière avec le gouvernement du Sénégal, ce jeudi 1er décembre 2022, au ministère de la Fonction publique.
Cette rencontre a été présidée par M. Gallo Bâ, ministre de la Fonction publique et de la transformation du secteur public. En plus, il y avait eu la présence des représentants des ministres sectoriels, les autorités des ministères des Finances, de la fonction publique, et le Haut-conseil du dialogue social. «Le ministre de la Fonction publique, après avoir rendu compte au Premier ministre et au président de la République, a prononcé la décision du gouvernement d’octroyer finalement un taux de 60% de la prime initiale, évoquant les tensions budgétaires et les problèmes de trésorerie.
La partie syndicale avait rejeté cette proposition de l’Etat en maintenant les 75% avec des arguments justifiés et justifiables», a détaillé le communiqué. «Après des négociations intenses, longues, fatidiques qui ont duré cinq (5) tours d’horloge, la partie syndicale a défendu avec courage et détermination, les intérêts moraux des travailleurs. Mais le gouvernement était resté sur sa proposition en maintenant les 60%. Il est arrivé même que la partie syndicale se retire pour harmoniser sa position. Au final, l’inter-syndicat a accepté le taux proposé par le gouvernement mais avec un aspect fondamental, c’est-à-dire la mise en place d’un comité qui se chargera de travailler à mettre en place un fonds commun pour le secteur primaire dans un délai de 6 mois. La réalisation de ce fonds commun permettra de compenser les 40% perdus par l’inter-syndicat de sa prime initiale», a-t-on lu dans le document. Qui a précisé que la reprise des paiements des indemnités est prévue la semaine prochaine.
Il faut rappeler que l’Inter-syndicat du secteur primaire, composé du Syndicat national des travailleurs et techniciens de l’agriculture au Sénégal (Synttas), du Syndicat des travailleurs des pêches et de l’aquaculture du Sénégal (Sytrapas) et du Snte, avait a entamé son mouvement d’humeur depuis septembre, «suite à l’information reçue des autorités du secteur primaire de la volonté de l’ex-ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo, de supprimer l’indemnité ou prime qui avait été octroyée à l’ensemble des agents du secteur primaire par le président de la République Macky Sall». Dans ce cadre, «l’Inter-syndicat Synttas/Sytrapas/Snte, pour faire face à cette décision qu’il qualifie de forfaiture», avait déroulé son premier plan d’actions commun avec un débrayage, le lundi 26 septembre, suivi d’une grève générale de 72h.
Durant leur grève, les agents du secteur primaire ont procédé à la rétention des informations administratives, au boycott des examens et concours des centres de formation techniques, à l’arrêt systématique des traitements phytosanitaires par les services de la Direction de la protection des végétaux (Dpv), à l’arrêt des inspections de produits halieutiques et des inspections des usines, navires et armements. De même, ils avaient suspendu «la délivrance des permis d’importation et de certificats phytosanitaires, ils avaient procédé à l’arrêt des analyses des produits halieutiques, au boycott de la campagne de vaccination et du seromonitoring, au boycott du contrôle et de l’inscription des viandes au niveau des abattoirs et aires d’abattage», entre autres.