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Santé: L'OMS veut aider à créer des écoles sans nicotine ni tabac
Santé: L'OMS veut aider à créer des écoles sans nicotine ni tabac

TABAC: Le difficile abandon des fumeurs après des années d’addiction

Le tabac est un produit nocif pour la santé. Beaucoup de fumeurs  ont commencé en étant adolescent. Ils peinent aujourd’hui à arrêter car ils sont devenus accros à la cigarette. Les témoignages des fumeurs lèvent un coin du voile sur leur difficile abandon de ce produit qui fait des ravages dans leur organisme. 

Les sensibilisations, les alertes et les mises en garde des professionnels de la santé et de la société n’ont pas encore eu l’effet escompté chez les fumeurs. Nombreux sont ceux qui sont devenus accro au tabac. C’est le cas pour M.S âgé d’une trentaine d’année qui revient sur ses débuts avec le tabagisme  qui est une vieille histoire pour lui. « J’ai commencé à fumer depuis l’enfance, à l’école primaire plus précisément en classe de CM2. C’est très difficile pour moi de donner les raisons mais cela est lié en grande partie par de mauvaises fréquentations », regrette-t-il. Et de poursuivre: «Je peux l’expliquer peut-être par le fait que dans mon village, la plupart des personnes qui fument l’ont commencé juste parce qu’elles ont vu d’autres le faire et puis c’est une façon de montrer qu’on est un  »gentleman », un guerrier en quelque sorte qui se différencie des adolescents peureux ».Ce fumeur jeune craint tout de même pour sa santé. « Je m’épuise très vite à force de fumer, j’ai l’impression d’avoir contracté des maladies redoutables d’ordre pulmonaire », s’inquiète-t-il. Sur la question à savoir s’il veut arrêter. Il répond : « Je l’envisage bien entendu, seulement je ne m’y mets pas à fond comme il se doit, je manque de pragmatisme et d’action. En un mot, je suis passif dans les décisions, il me faut du temps », martèle-t-il. M S se dit conscient des méfaits du tabac. « Je pense que nul n’en ignore, d’ailleurs  sur chaque  paquet de cigarettes, tu as en miniature des images horribles de personnes dont la santé a été détériorée par les conséquences néfastes de la cigarette », soutient-il.

« J’ai commencé à fumer à l’âge de 20 ans pour charmer les filles »

S S, lui,  a commencé à fumer  à l’âge de 20 ans. « A cette époque je fumais pour charmer les filles uniquement car dans notre génération, tout le monde le faisait. Une fois au lycée,  je fréquentais un groupe de fumeurs, on était de la même classe mais je ne fumais pas beaucoup, uniquement 2 à  3 cigarettes par jour. C’est ainsi que je continue à fumer jusqu’à présent », narre-t-il. Comme notre premier interlocuteur lui aussi craint pour sa santé. « Mais une fois que vous êtes accro, c’est difficile de faire marche arrière », reconnaît-il. Ce fumeur se dit prêt à arrêter. «  Ce n’est pas facile d’arrêter la  cigarette car c’est comme une drogue. Plus vous fumez, plus vous êtes exposés. D’ailleurs même, j’ai essayé d’arrêter mais je n’ai pas pu tenir », se désole-t-il. Cependant, il soutient ne pas méconnaitre les méfaits de la cigarette. « J’ai même étudié cela au collège. Elle nuit gravement à ma santé. Tous les fumeurs connaissent les conséquences  du tabac mais malgré moi, je continue à fumer », regrette-t-il.

« Je veux vraiment arrêter de fumer »

Abondant dans le même sens, M.D a presque vécu la même histoire que ces prédécesseurs. La cinquantaine révolue, il a commencé à fumer très jeune. « On peut dire même depuis l’école élémentaire. J’ai été élevé par mon grand-frère qui avait des amis plus âgés que moi. Certains étaient étudiants, enseignants ou lycéens. Ils fumaient presque tous. Ils étaient constamment à la maison et ils m’envoyaient souvent acheter des cigarettes Parfois c’est moi-même qui allumait le tabac pour eux  », raconte-t-il. Et de poursuivre : « Il faut préciser qu’à cette époque, je ne faisais qu’ aspirer  et recracher la fumée, après avoir englouti la moitié de la cigarette dans ma bouche. Ce qui avait pour effet de susciter l’hilarité générale chez eux. Ce n’est que quand j’ai réussi à l’entrée en 6e, il y a plus de quarante-cinq ans et que j’ai été affecté au lycée, à Saint-Louis, qu’on m’a expliqué qu’il fallait avaler la fumée pour ressentir le plaisir de la cigarette. 

Ensuite, on s’adonne à des séries de jeux qui tiennent parfois à des sortes de défis, comme par exemple, avaler la fumée, boire un verre d’eau puis souffler la fumée vers le haut, vers le bas ou en de fines veloutés ». Il explique qu’il y avait aussi le fait de dire : « Je vais fumer ma clope dans deux années ». Ce qui revient à l’allumer dans la nuit du 31 décembre à 23 h 58 et la fumer jusqu’au-delà de minuit, heure à laquelle on entre dans l’année suivante. Il se remémore que c’était du temps de la marque « Camélia » fabriquée au Sénégal. « On se disait qu’on allait fumer sa cigarette  jusqu’à Dakar  parce qu’il y avait le mot « Dakar » écrit sur le bâton. C’est ainsi que je suis devenu vraiment accro à la cigarette », se souvient-il. Malgré tout, il se dit conscient des dangers du tabac sur la santé. « Mais chaque fois qu’on allume une cigarette, on se dit que les effets indésirables n’arrivent qu’aux autres, et pas à soi-même. Mais au bout de quelque temps, on en ressent les effets néfastes. En plus de la santé physique, on nuit aussi à sa santé financière. Mais comme c’est une véritable drogue, on s’enfonce dans sa dépendance. On plonge dans un cercle vicieux », reconnaît-il. C’est pourquoi, M.D est en train de tout faire pour arrêter. « Même si je donne l’impression d’être le grand fumeur que je n’ai jamais été, j’ai pris, depuis longtemps, la décision d’arrêter. Je dis que je n’ai pas été un grand fumeur, parce que je n’ai jamais fumé plus de quinze cigarettes en une journée. Comparé à ceux qui brûlent entre trente et quarante cigarettes par jour, je me considère comme un amateur.

Ensuite, pendant presque dix ans, j’ai réduit ma consommation à cinq cigarettes par jour. Puis je me suis dit qu’une seule cigarette, c’était déjà trop. C’est pourquoi, depuis cinq ans, je me suis mis à la cigarette électronique (e-cigarette) dans laquelle on met un liquide qui se transforme en vapeur. Cette dernière n’est pas exempte de danger, même si ceux-ci ne sont pas encore formellement établis. Mais elle permet de se sevrer progressivement », dit-il. Il indique qu’une fois qu’on est devenu fumeur, on a très souvent envie de répéter le geste qui est devenu mécanique. « Prenez l’exemple de l’enfant qui a pris l’habitude de mâcher son crayon ou le capuchon de son stylo. Il est toujours difficile de le départager de ce réflexe », justifie-t-il. En ce qui concerne le domaine sanitaire, ce fumeur se dit conscient des risques. « On finit toujours par se rendre compte des méfaits du tabac, parmi lesquels il y a l’essoufflement précoce au moindre effort, la toux, la perte d’odorat, d’appétit, etc. En plus de la santé physique, il y a aussi, comme nous l’avons dit, la santé financière qui en prend un sacré coup, surtout dans les pays où le paquet de vingt cigarettes coûte plus de 600 F CFA. Il y a aussi un autre aspect qu’on omet très souvent d’évoquer : la gêne et le dérangement qui en découlent. Par exemple, ne peuvent fumer dans certains milieux ou devant certaines personnes, on est obligé de s’éloigner du cercle pour assouvir son désir. Ce qui n’est pas toujours bien confortable », regrette-t-il.

Djibril Welle, secrétaire général de la LISTAB

« Nous demandons au gouvernement de mettre en place un centre de sevrage tabagique » Le secrétaire général de la ligue sénégalaise contre le tabac se dit préoccupé par l’addiction des jeunes au tabac. Djibril Wellé demande au gouvernement de mettre en place un centre de sevrage tabagique.

Beaucoup de fumeurs sont conscients des effets néfastes du tabac, que  faut il faire pour les aider à abandonner le tabac?

Le plaidoyer est de faire en sorte que le Sénégal se dote d’un centre de sevrage de tabac. Malheureusement, nous ne l’avons pas et nous ne disposons pas assez de spécialistes en la matière ni assez de structures  pour prendre en charge ces jeunes. Nous demandons le gouvernement de mettre en place un centre de sevrage tabagique de référence pour éluder  cette question. Ce qui va permettre à ceux qui veulent arrêter de le faire en recevant un conseil. 

Est-ce que la cigarette électronique est moins dangereuse ?

C’est un piège de l’industrie du tabac. Car en créant ces nouveaux produits on crée des substituts   et non des solutions. Il s’agit de passer du tabac à la cigarette électronique et c’est très dangereux. Ces produits ont une toxicité. C’est pourquoi l’organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé à tous les pays à une interdiction totale sur le côté toxicité sans compter les autres cigarettes électroniques. L’industrie du tabac est en train de développer cette nouvelle forme. Nous demandons aux jeunes de faire attention car ce n’est pas un moyen d’arrêter le tabac. On ne doit pas utiliser d’autres produits à base de nicotine ou e-nicotine sous plusieurs formes. Il faudra éviter ces produits qui ne font que rendre dépendants les utilisateurs. Ce sont leurs stratégies de faire croire qu’il n y a pas de tabac. Ce sont des jeux de mot que l’industrie utilise uniquement pour maintenir sa clientèle. L’industrie du tabac veut changer la forme de fumer. Nous demandons aux jeunes de faire attention à ce piège. Seul le personnel de santé peut orienter un fumeur sur le choix des produits tabagiques. Actuellement, les médecins veulent adhérer à cela. 

En quoi consiste le sevrage tabagique ?

Pour le sevrage tabagique, il faut arrêter tout ce qui est tabac et produit toxique. Même les patches nicotines ne réussissent pas pour arrêter à fumer. L’Etat doit prendre en charge les fumeurs par la création de centre de sevrage par la formation de professionnels de santé comme les tabacologues, les addictologues et former les paramédicaux. Il faut faire attention aux produits nouveaux.

DR SARR, ONCOLOGUE RADIOTHERAPEUTE

« Le tabac est responsable de beaucoup de maladies transmissibles »

Pour Dr Sarr, oncologue radiothérapeute à l’hôpital Dalal diam, le tabac est la principale cause de mortalité évitable. « Le tabac est responsable de 70% des cancers du poumon et cause des dangers de pathologies pulmonaires. « Il y a l’asthme, les cancers pulmonaires, le cancer de la vessie, du pancréas et tout type de cancer dû au tabac », dit-il. En ce qui concerne les dangers, le spécialiste indique dans la société qu’il y a les maladies cardiovasculaires, les cancers. Il y a le volet économique environnemental et financier. Les fumeurs sont exposés à ces dangers. Dr Sarr renseigne que le tabac diminue l’effet des médicaments. «Si un patient est suivi par des maladies cardiologues ou une hypertension artérielle, un AVC ou cancer qui fume en même temps, cela  aura des effets néfastes. Car le fait de fumer et prendre son traitement diminue l’efficacité », avertit-il. 

Ce médecin ne voit pas de différence entre celui qui fume la cigarette électronique et le tabac. « Il faut évaluer les composantes de la cigarette électronique avant de statuer sur est ce qu’il donne les mêmes effets que le tabac », préconise-t-il. Sur les risques sanitaires, les enfants ne sont pas épargnés. « La fumée engendre la survenue précoce de ces pathologies pulmonaires comme l’asthme le plus souvent mais aussi la survenue du cancer de l’enfant comme leucémie aiguë. Le fait d’avoir un parent fumeur augmente le risque pulmonaire et un cancer de l’enfant », alerte-t-il.

NGOYA NDIAYE


 

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