Trois piliers de la science contre les fake news
Trois piliers de la science contre les fake news

Technologie: Trois piliers de la science contre les fake news

Qui croire ? Un flot d’informations contradictoires brouille en permanence notre accès à la réalité, de manière exacerbée depuis l’émergence de la pandémie. La science, plus indispensable que jamais, suscite une défiance accrue, attaquée de tous côtés par les rumeurs, manipulations et discours complotistes. Pour y voir plus clair, et à l’occasion de la sortie de notre belle revue papier, on vous donne trois principes phares qui guident la science dans la recherche de la vérité.

Le climat, la pandémie, les vaccins… Les crises que nous traversons génèrent systématiquement leurs lots de sceptiques et de récits alternatifs. Souvent infondés, ces discours séduisent malheureusement un large public. Il s’appuient généralement sur la figure du génie incompris, osant braver la bien-pensance académique, font appel au « bon sens » de leur auditoire et à l’aura de tribuns dont l’orgueil et les certitudes font office d’arguments. Soit l’exact inverse de tout ce qui a fait le succès de la science depuis quelques siècles.

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D’abord, la science moderne est toujours une affaire collective. Albert Einstein lui-même, dans l’élaboration de sa théorie de la relativité générale, a bénéficié de l’aide capitale d’autres scientifiques, notamment de ses amis Marcel Grossmann, génial mathématicien, et du physicien Michele Besso, comme le raconte cet article de la revue Nature. Aujourd’hui, la transdisciplinarité et les instruments toujours plus technologiques et complexes nécessaires à certaines avancées scientifiques tendent à multiplier le nombre de chercheurs impliqués dans les découvertes majeures, ainsi que le soulignait en juin le magazine Québec Science. Le séquençage du génome humain, la détection de nouvelles particules ou d’ondes gravitationnelles font l’objet d’articles signés par des centaines voire des milliers de scientifiques.

Surtout, c’est le consensus établi par la communauté scientifique qui permet de valider une théorie. Tant que ce consensus n’émerge pas, aucun chercheur, aussi brillant et renommé soit-il, ne peut se targuer de détenir la vérité. Fallait-il croire Einstein sur parole ? Non, et heureusement car le physicien soutenait mordicus que l’univers était statique et que la physique quantique, qu’il avait contribué à fonder, ne pouvait pas être probabiliste. L’expérience prouva qu’il avait eu deux fois tort.

Autre grande leçon de la science : nos sens et notre intuition nous trompent. On peut être frigorifié par une vague de froid sur une Planète en train de se réchauffer, n’en déplaise aux climatosceptiques. Galilée, pour reprendre cette figure tutélaire de la science moderne, fut l’un de ceux qui apprit à penser contre le sens commun : alors qu’il était admis depuis Aristote que les objets lourds tombaient plus vite que les objets légers  et que beaucoup de gens pensent encore de même aujourd’hui — il soutint que tous les objets « dans le vide » devaient tous tomber à la même vitesse.

Paradoxalement, « la fiabilité de la science ne repose pas sur la certitude mais sur une absence radicale de certitude », écrit encore Carlo Rovelli. Cela ne veut pas dire que toutes les théories se valent ni qu’il faut relativiser la valeur des connaissances scientifiques acquises au fil du temps… Simplement que la démarche scientifique doit faire passer la réalité de l’expérience et de l’observation avant les dogmes.

C’est même l’un de ses principes, proposé par le fameux philosophe des sciences Karl Popper : la « réfutabilité ». Cela signifie qu’une théorie, pour être « scientifique », doit amener à une prédiction que l’on peut vérifier. Si la prédiction est fausse, la théorie est alors « réfutée ». Certains énoncés ne sont pas réfutables : votre horoscope, par exemple, est suffisamment flou dans ses prédictions pour qu’on puisse toujours l’interpréter de manière à y déceler une part de vérité. Il n’est donc pas scientifique, au sens de Karl Popper.

Mais, attention, rappelez-vous du premier point : cette absence de certitude absolue ne doit pas être un prétexte pour porter du crédit au premier théoricien farfelu ou alternatif venu. Par l’épreuve du temps et les tests rigoureux de la communauté scientifique, les connaissances scientifiques deviennent de plus en plus solides. À moins de découvertes fracassantes et extrêmement improbables, la théorie de l’évolution, l’expansion de l’univers ou, de manière plus concrète, l’origine humaine du réchauffement climatique sont des connaissances scientifiques solidement établies.

Voilà trois piliers qui nous guident depuis 20 ans, chez Futura, et auxquels s’ajoute notre fascination pour les merveilles de la science et de ses découvertes. Et aujourd’hui, on a besoin de vous pour poursuivre l’exploration au format papier ! Alors, vous venez ?

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