Nogaye D., 37 ans, est une habituée des faits. Elle a été interpellée à Liberté 6, alors qu’elle tentait de s’emparer des bijoux en or que portaient deux fillettes.
Une infraction qui lui a valu une première condamnation et un divorce. Cette descente aux enfers n’a pas suffi à faire comprendre à la mère de famille qu’elle doit retourner sur le droit chemin. Il y a deux semaines, Nogaye D. a tenté de kidnapper deux gamines qui se rendaient à leur école coranique.
Vue par une connaissance de la mère des deux enfants, la récividiviste a été traquée et livrée aux forces de l’ordre. Elle a été par la suite emprisonnée avec son bébé. À la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar hier, Nogaye D. a raconté une histoire cousue de fil blanc pour se soustraire à sa responsabilité pénale.
« Je suis partie au marché Liberté 6. À mon retour, j’ai croisé les deux filles. J’ai voulu leur remettre des chaussures pour leur mère. Je les ai confondues avec les enfants d’une de mes amies », a assuré l’habitante de Yeumbeul.
À l’enquête préliminaire, Ass Malick a soutenu avoir vu les petites qui empruntaient un chemin inhabituel. Quand il les a interrogées, elles ont dit qu’elles étaient avec Nogaye qui devait leur remettre des chaussures. Intrigué, Ass Malick a contacté la mère des mômes, laquelle lui a fait savoir qu’elle ne connaissait pas la prévenue. C’est ainsi qu’il l’a poursuivie, avant de l’attraper.
Des témoins ont confirmé les propos de Ass Malick. D’ailleurs, une dame a reconnu la délinquante sur une vidéo. Nogaye D. a été filmée en train de soustraire les boucles d’oreilles en or d’une fille. Un forfait qu’elle a énergiquement contesté. Selon le substitut du procureur, le mari de la prévenue a corroboré le statut de récidiviste de sa dulcinée. « Vous avez été arrêtée pour des faits similaires.
Et cela vous a coûté votre premier mariage. Vous n’étiez pas venue pour une livraison. Allez travailler. Vous ne pouvez pas gagner de l’argent sans travailler », a fait observer le representant du Ministère public qui a sollicité l’application de la loi pénale. Entendue à titre de simple renseignement, la sœur de la prévenue a expliqué que celle-ci agi sous l’emprise de forces occultes.
« Elle quitte le domicile sans raison. Elle suit un traitement mystique à Rufisque », a fait remarquer la jeune femme. Du côté de la défense, il n’y a aucune logique dans les agissements de la prévenue qui a besoin d’un suivi médical. Des arguments qui n’ont pas convaincu la présidente de la séance qui a prononcé une peine d’avertissement d’un mois assorti du sursis à l’encontre de la prévenue pour enlèvement de mineure et vol.