L’objectif principal d’un système de santé est d’améliorer la santé de ses populations. Voie sur laquelle le Sénégal s’est lancée davantage suite à la pandémie de la Covid 19 en appliquant des mesures barrières mais aussi à travers les sensibilisations sur les campagnes de vaccination pour renforcer la lutte contre la Covid 19. Cette pandémie de la Covid19 qui sévit dans le monde a mis sous tensions et à rude épreuve l’ensemble des systèmes de santé mondiaux notamment ceux des pays subsahariens et du Sénégal en particulier.
La Covid 19 a alourdi les tâches de nos acteurs de santé au moment où ces derniers travaillaient activement sur des problèmes sanitaires encore difficilement maitrisable par nos systèmes de santé.
Pour être à la hauteur de la lutte contre la crise sanitaire liée à la covid 19; l’Etat du Sénégal a annoncé la réception de vaccins déferlant ainsi une vague de rumeurs qui a sous tendu la méfiance de certains individus. En effet, si pour certains les vaccins arrivaient au bon moment ; pour d’autres il était hors de question de se vacciner.
Les campagnes de sensibilisation ont permis d’inciter les communautés à la vaccination. Cependant, au moment où les campagnes de vaccination battaient leur plein et que les points de prestations de santé constituaient le lieu d’affluence des individus, le Sénégal s’est heurté à une rupture de stock de vaccins causé par un problème d’approvisionnement.
Malgré les efforts déployés pour faire face à cette crise, le nombre de vaccinés demeure largement insuffisant par rapport aux objectifs fixés et cela même après que le désir des populations de se faire vacciner s’est fait ressentir suite à l’annonce d’une troisième vague de la maladie. Les données actuelles sur la vaccination montrent clairement qu’il est indispensable pour le Sénégal de renforcer les initiatives axées sur l’approche communautaire mais aussi la disponibilité à temps et au moment des vaccins à travers un approvisionnement continu. Quelles ont été les réponses de nos systèmes de santé ? Un entretien avec le responsable du programme élargi de vaccination nous a permis de mieux comprendre les contraintes liées aux campagnes de vaccination sur la Covid 19.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je me nomme Ousseynou Badiane, médecin et coordinateur du programme élargi de vaccination.
Les campagnes de sensibilisation continuent-elles toujours ? Et où en êtes- vous ?
Les campagnes de sensibilisation continue toujours et les activités ainsi que les stratégies sont révisées au fur et à mesure.
Avez-vous un nombre précis du nombre de campagnes organisées depuis le début de la sensibilisation dans les districts ?
La sensibilisation se fait de manière continue avec des phases d’intensification périodique dont le nombre par district est difficile à mesurer.
Quelles sont les enjeux et défis des campagnes de sensibilisation ?
L’enjeu c’est d’avoir une adhésion totale de la population pour couvrir le maximum de personnes. Les défis consistent à lutter contre les Fake news et à arriver à bout des réticences et des hésitations de la population à se faire vacciner.
Jugez-vous le nombre de personnes vaccinées suffisant ?
Le nombre de personnes vaccinées est largement insuffisant, il est en deçà des objectifs fixés.
Nous avons fait face à une rupture de stocks de vaccins dans les structures de santé :
Quelles sont selon vous les causes ?
Les ruptures ont été constatées au début de la vaccination et étaient liées à un problème d’approvisionnement du fait de la tension mondiale sur les vaccins anti Covid 19 à ce moment-là.
Quelle a été la réponse de nos systèmes de santé par rapport à la rupture ?
Pour pallier à cette situation, le Sénégal avait multiplié les initiatives pour accéder aux vaccins mais aussi avait mis en place un système de redéploiement des vaccins entre régions.
Avez-vous des critiques ?
Non.
Avez-vous des recommandations ?
Il faut mettre en place des mesures restrictives pour les non vaccinés à l’image de ce qui se fait dans les autres pays comme le passe sanitaire.