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50 ans de pauvreté : L’Afrique obligée de privilégier l’unité au détriment de la coopération

 Le bras de fer actuel entre d’une part le Mali et la France et d’autre part entre le Mali et la CEDEAO, rend compte d’une problématique qui mérite réflexion. Il s’agit de la part belle donnée à la coopération avec les pays du Nord au détriment de l’unité africaine.

Pendant plus de cinquante années, les pays africains ont certes fourni des efforts dans le cadre de l’intégration comme le stipule l’agenda 2063 de l’Union africaine, mais ont beaucoup plus compté sur les pays occidentaux, notamment les anciennes puissances colonisatrices, nostalgiques du passé et dont l’agenda n’a pas tellement changé dans leur souci de profiter au maximum du continent notamment du point de vue économique.

Or, c’est cela le principal souci. On parle de ‘’coopération historique’’, de ‘’liens culturels’’ mais l’Afrique, après un demi-siècle de coopération avec le Nord, n’a pas l’impression d’avoir amorcé le décollage vers un quelconque développement. Cette réalité est surtout observable en Afrique de l’Ouest qui regroupe pratiquement les pays les plus pauvres de la planète comme le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, etc. Il y a certes des efforts faits en matière d’investissement, de finances publiques à travers des instruments bilatéraux et multilatéraux, mais le sentiment le mieux partagé est que les outils utilisés ne sont pas aussi efficaces qu’on l’aurait souhaité.

Certes, le continent est malade de la corruption notamment de ses élites, mais il y a une forme de coopération qui alimente même ces fléaux au grand dam des populations dont le sort n’a pas du tout changé depuis la colonisation. Car, faut-il en douter, une bonne partie de l’Afrique n’a pas une souveraineté monétaire, souffre d’un déficit criard d’industrie de transformation, dépend des investissements étrangers qui sont éjectés dans des secteurs stratégiques comme les télécommunications, les banques, la sécurité, etc.

L’Afrique est alors un grand pourvoyeur de matières premières mais elle souffre trop de la détérioration des termes de l’échange qui fait qu’elle exporte ses ressources pour importer des produits finis. Ce qui fait que ses jeunes sont de plus en plus au chômage, son secteur primaire est à l’agonie et sont industrie est presque inexistante.

Du coup, sans rejeter entièrement la coopération, nous pensons qu’il faut la diversifier le maximum possible et changer ses paradigmes d’existence. Mieux, c’est le moment de reléguer au second plan cette coopération avec le Nord et travailler le maximum possible au niveau intra-africain.

A ce propos, la zone de libre-échange économique (Zlecaf) est un début de solution. Des organisations comme la CEDEAO doivent être renforcées dans le cadre d’une meilleure intégration sous-régionale.

L’Afrique ne peut survivre dans cette jungle planétaire que si elle est unie. Divisée, elle sert de vache à lait aux grandes puissances dont le souci majeur est justement d’instrumentaliser les relations à leur profit. Il nous faut aussi et surtout battre notre propre monnaie, exiger le transfert de technologie comme la Chine l’a fait et aller vers une transformation de nos propres ressources avec des partenaires déterminés à relever les défis dans un esprit gagnant-gagnant.

En tout état de cause, la Société civile actuelle africaine et la jeunesse du continent a déjà modifié son approche du monde et de cette coopération. C’est ce qui explique ce qui se passe actuellement au Mali. Rien ne sera plus comme avant. Les dirigeants actuels sont certes encore complices des puissances occidentales, mais la donne est en train de changer. Dans les prochaines décennies, les nouveaux dirigeants africains qui vont arriver comme Ousmane Sonko au Sénégal et Masra au Tchad vont imposer un nouvel ordre, celui que le Colonel GôIta est en train d’incarner au Mali.

Ces dirigeants auront alors pour souci majeur de s’unir pour que le continent soit enfin compétitif face aux autres grandes puissances. Et ce n’est là qu’une question de temps.


Georges E. Ndiaye

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