Ce dimanche 15 mai, la junte au pouvoir au Mali a annoncé que le pays allait quitter le G5 Sahel ainsi que sa force antijihadiste.
Bamako justifie cette décision en accusant l’organisation régionale sahélienne et la branche antijihadiste d’être «instrumentalisée» par «l’extérieur». Le gouvernement de transition s’est exprimé dans un communiqué publié dimanche 15 mai au soir : «Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe» antijihadiste.
Cependant, les relations avec les autres pays du G5 «restent maintenues» a précisé le ministre malien de l’Administration territoriale, le colonel Abdoulaye Maiga.
A la suite de ce départ, l’organisation compte désormais quatre pays : la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger. Un départ qui isole un peu plus le Mali alors que Bamako subit des mesures économiques et diplomatiques des Etats ouest-africains depuis le 9 janvier. Ces pénalités viennent sanctionner la junte militaire au pouvoir qui souhaite se maintenir plusieurs années, après deux putschs en août 2020 et en mai 2021.
Ce départ intervient après l’annonce de la fin du traité de coopération de 2014 avec la France, ainsi que des accords de 2013 et 2020 fixant le cadre juridique de la présence de la force antijihadiste Barkhane et du regroupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par la France.
Par ailleurs, les relations entre le Mali et les pays occidentaux se détériorent, à mesure que le Mali se tourne vers la Russie. La France accuse la junte d’avoir sollicité les services de la société de sécurité privée russe Wagner, ce que conteste formellement Bamako.