Les deux tiers des Afghans souffrent de la faim, l’éducation des filles est soumise aux « décrets aléatoires » des Talibans, tandis que le crime et le terrorisme prospèrent à nouveau, soutenus par une forte augmentation de la production d’opium, a averti jeudi le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Csaba Kőrösi a brossé un tableau quasi apocalyptique de la vie ordinaire dans le pays dirigé par les Talibans et qui a enduré près de cinq décennies de « conflit incessant ». Il a exhorté la communauté internationale de répondre l’appel de fonds humanitaire de l’ONU qui n’a récolté que 2,1 milliards de dollars sur les 4,4 milliards de dollars demandés.
Dans un discours lors d’une session plénière de l’organe le plus représentatif de l’ONU, il a déclaré qu’il y avait « un impératif moral et aussi pratique pour la communauté internationale de soutenir une paix inclusive et durable en Afghanistan ». L’Assemblée générale a adopté une résolution par 116 voix pour et 10 abstentions – Bélarus, Burundi, Chine, République populaire démocratique de Corée, Éthiopie, Guinée, Nicaragua, Pakistan, Russie et Zimbabwe.
Dans ce texte, l’Assemblée générale exprime sa profonde inquiétude quant à la trajectoire actuelle de l’Afghanistan et à la volatilité depuis la prise de pouvoir des Talibans. Elle demande instamment à l’Afghanistan d’honorer, de respecter pleinement et d’appliquer tous les traités, pactes ou conventions, bilatéraux ou multilatéraux, qu’elle a signés.
Drogue et terreur
Au-delà de la situation humanitaire et des droits humains désastreuse, il a déclaré que le pays était désormais « inondé d’héroïne et d’opium ». « Le crime organisé et les organisations terroristes prospèrent à nouveau. L’Afghanistan est confronté à des défis complexes et interdépendants que les Talibans ont montré qu’ils ne peuvent pas – ou ne veulent pas – résoudre », a-t-il souligné.
Selon le Président de l’Assemblée générale, il est maintenant temps de trouver des solutions concrètes qui donnent la priorité au peuple afghan. Il a suggéré une manière concrète dont l’Assemblée générale pourrait aider immédiatement : « J’encourage le réengagement du pays avec la communauté scientifique internationale pour permettre à des femmes qui étaient autrefois des membres respectés de la communauté scientifique du pays, de reprendre leurs recherches et leurs études ».
L’Afghanistan est désormais le seul État au monde à refuser aux filles le droit à une éducation complète, a-t-il ajouté, notant que leurs perspectives sont totalement incertaines, « au milieu des décrets apparemment aléatoires des Talibans ». Même pour les femmes les plus puissantes du pays, « les rêves de devenir présidente ont été remplacés par la réalité du mariage des enfants et des arrestations si les femmes et les filles quittent leur domicile sans un chaperon masculin ».