L’eau est devenue une denrée rare. Au Sénégal, le milieu rural a soif. Selon Alpha Bayla Gueye, le dg de l’office des forages ruraux, « 580 forages construits, avec un taux d’accès de 91,3% » dans un contexte où le Sénégal va abriter aujourd’hui le 9ième sommet mondial sur l’eau. Il était l’invité du Grand oral sur Rewmi Fm.
La majorité a lancé l’opération de remobilisation des troupes en vue des législatives. Quelles en sont les raisons ?
Nous sortons d’un contexte difficile. Il s’agit des élections locales qui présentent la particularité des proximités. Des frustrations ont eu lieu. Le Président a trouvé une solution politique en envoyant des commissaires politiques pour aller remercier l’ensemble des militants de Bby qui se sont investis pour leur confiance et également travailler à rapprocher les positions. J’étais à Kédougou avec Fatoumata Niang qui est un cadre de même que le ministre Dame Diop. Nous avons travaillé avec tout le monde. Nous sommes réconfortés par la place qu’occupe la majorité. Il y’a des tendances mais on ose atteindre nos objectifs lors des législatives prochaines. Alors nous avons beaucoup misé pour la cohésion. Sur les 7 départements nous avons gagné les 6. Après cette mission qui va se poursuivre nous avons trouvé un point d’équilibre. Une belle retrouvaille sur le terrain. Les locales ont été très particulières du fait d’abord des sensibilités des partis. Déjà le candidat incarnait les listes. Mais il aussi que le contrôle du pouvoir local est devenu de plus en plus important pour les hommes politiques. Il y’a eu beaucoup d’enjeux aussi.
Peut-on en déduire que le Président soit dans une dynamique ?Je ne pense pas que c’est le cas. Il y a eu une précision. Macky a donné un message pour la relance des activités et l’union et le dépassement et penser aux législatives.
Alors si votre mission a été un succès, cela n’a pas été le cas à Touba et Diourbel avec des échauffourées ?
Les missions se poursuivent aussi. La politique est une passion aveugle aussi. On a insisté sur la lucidité des uns et des autres aussi. Les locales, vues les enjeux étaient des enjeux de régime. Nous contrôlons le pouvoir depuis 2012 cela s’est bien passé. Du point de vue économique et social il faut se concentrer sur l’essentiel et ne pas froisser les susceptibilités. Moi je dis que je déplore le fait de vouloir surcoter cette élection. Il ne fallait pas en faire une présidentielle. Les populations vont s’en rendre compte car on a des fois fait des choses qu’on avait pas dû faire. Les critères aussi sont la, car il en faut des crédibles aussi. On a fait beaucoup d’efforts avec des programmes pour les populations. Mais on nous a perverti avec des affaires d’homosexuels qui n’avaient rien à voir. C’était des élections de localités et expliquer comment gérer la municipalité et voir comment accompagner les jeunes dans leur dynamique de formation etc.
N’êtes-vous- pas déçu par le fait que vous n’avez pas été choisi par les populations ?
Moi-même je suis parti sous la bannière socialiste. Nous avons eu des incompréhensions en interne. Je considère que Dakar est foncièrement socialiste. Globalement j’ai longtemps suivi les préparations des élections à Dakar. Tanor jouait un grand rôle car Dakar nous connaît. Je n’ai pas senti cette appropriation des socialistes. Je pensais que Macky devait plus miser sur le Ps mais au niveau central, il fallait s’organiser autrement pour être plus présent que cela soit dans Benno ou hors Benno . Malheureusement cela a profité à nos ex camardes qui connaissent Dakar comme nous mais qu’ils sachent que les législatives cela ne sera pas pareilles. Nous sommes en train de travailler. Le Ps gagnait les élections et nous sommes là et encore là. Un travail de terrain avait été entamé depuis longtemps. On avait envie de faire face aussi à Barthélemy. Mais avec les manœuvres à la base cela a créé des frustrations. La liste Ps était la seule liste de parti. Malgré tout on sort de ces joutes réconfortées. On a mobilisé tout le monde au sein du Ps, nous avons pu retrouver nos bulletins de vote dans les urnes et c’était important.
Le Ps s’en est bien sorti, de ces locales ?
D’abord participé. J’ai dit ses camarades partout où Ps a déposé une liste, on est entre 10 et 20 %. C’est bien. Cela traduit que nous sommes dans la mêlée. Mais par rapport à la présidentielle 2024 il suffit d’abord un bon profil on peut faire évoluer ce taux et cela pourrait qu’on peut se classer deuxième ou troisième.
De retrouvailles socialistes sont agitées, peut-être que cela pourrait jouer.
J’y crois de moins en moins. Je pense que la politique est une question de dynamique et de civilité. Nous sommes au sein d’une majorité qu’est le Benno et je sais qu’ils sont dans une autre. Je ne suis pas quelqu’un qui s’alarme. Nous avons géré ce pays pendant 40 ans et puis 12 ans avec Wade dans l’opposition. Il a tenté en faut d’insérer dans le gouvernement le Ps. On est dans une grande concordance avec Macky Sall. Nous avons vu le résultat durant son 1ier mandat. Nous sommes dans notre temps fort aussi.
Benno pourra-t-il relever le défi lors des prochaines législatives ?
Moi je suis très optimiste. Nous avons traversé des périodes difficiles mais je pense que le défi de l’unité sera relevé et cela sera facilitée par la solution politique mise en place par Macky et nombreux sont ceux qui pense qu’il fallait le faire. C’est une idée qui englobe toute les sensibilités car beaucoup le font aussi. C’est vrai que les gens ont décrié le manque de considération, la boulimie mais on va discuter et trouver un juste milieu pour tout le monde.
Mais il y’a la menace de cohabitation avec l’opposition ?
L’opposition fixe ses objectifs. Yewwi n’a pas la majorité et je suis surpris de cette logomachie autour de ce sujet. Benno a gagné autant de ville importantes alors c’est Dakar Thiès, Guédiawaye etc. qui ont été perdues. Mais le reste a été raflé par Benno. On a le plus de département et de communes, on a la majorité des départements, le plus grand nombre d’électeurs et on voit les chiffres et j’estime que ce n’est pas un débat utile bien que l’opposition ait fait une percée, mais cela ne compromet gère l’unité au sein de Benno. On travaille et on va garder cette majorité et c’est tout le sens de ces missions. Il ne faut pas jouer à faire peur aux populations. Macky a la possibilité de servir ce pays dans la paix et la tranquillité. Il a combattu et ce fut un exemple. Il a fait de la planification et on était en moyenne de 6, 5% de croissance. Il y’a eu la pandémie et il a mis en place un mode d’organisation pour contrer les effets de la pandémie avec le pan de relance et de résilience. Alors quand la pandémie a été contrée il a engagé des réformes et le pays dans une trajectoire d’émergence. Nous sommes en attente de 6,1% et nous allons repartir pour la croissance. Les perceptions sont prometteuses et avec le pétrole et le gaz, cela va arrimer notre économie. C’est le moment de travailler sur la paix et la stabilité durable mais je suis très déçu des gens de l’opposition qui incitent à la rue.
Il y a cette conséquence de la guerre en Russie. Que faut-il faire face à ces chocs exogènes ?
Il n’y aucune maitrise certes mais cela monte comment le monde est violente et c’est le moment de dire aux jeunes de comprendre les enjeux. C’est un monde où les gens ne reculent pas devant leur intérêt. Donc il faut anticiper certes et refuser à perdre des vies. Tout naturellement, le cout des matières premières est en train de monter et cela va impacter avec les relations sur nos partenaires et donc il faut les instruments de régulation et minimiser les effets. Il faut de la profondeur et on a envie que cette guerre s’arrête. Macky devrait davantage jouer les bons offices entre l’Europe et la Russie pour avoir une situation normale. Les techniciens du ministère de l’Economie y travaillent et en exemple de la pandémie il faut des mécanismes de compassassions et refuser tout impact.
Cette hausse des denrées ne menace-t-il pas la victoire de Benno ?
On a fait une comparaison entre les prix. Il y’a des écarts certes mais depuis lors l’inflation est maitrisée sous le magistère de Macky Sall. On attend des solutions mais Macky Sall en tant que combattant y est et fait des efforts inlassables pour les populations. Il est préparé pour ces genres d’exercice aussi. C’est un président qui sait manier son économie et on n’a pas encore connu d’impact là-dessus.
On a montré beaucoup de résilience et compte tenu de la situation il a montré qu’il a les moyens de supporter tout cela.
Le Sénégal se porte-il bien financièrement ?
C’est un débat de l’opposition. Le Sénégal s’endette correctement et il a la confiance des partenaires et on n’a pas d’impasse financière. Nous sommes dans une situation d’embellissement financière. Nous sommes dans un temps fort et avec cette dynamique, elle est importante et intéressante avec une compagnie aérienne qui se bonifie, le TER aussi est un exemple de même que le Brt. Nous sommes dans une ambiance sociale.
En tant que banquier je sais que l’endettement est plus que maitrisé. Ce qu’il faut c’est de trouver le bien-être des populations et qu’on puisse accentuer nos efforts en matière de couverture de maladie, l’emploie des jeunes et la formation. Macky Sall joue sur les deux tableaux et il a compris aussi les séances de consultation pour échanger sur les attentes des populations et les régler de manière pragmatique.
Je ne pense pas que cela soit un slogan pour les législatives. Il va suivre tout e qui a été retenu lors de ces rencontres.
Dakar va abriter le forum mondial de l’eau. Que peut-on espérer de cette rencontre ?
C’est dans un agenda et cela est un honneur. Des experts en la matière seront là et nous attendons de ce forum, des réponses à beaucoup de questions car l’eau est devenue un enjeu entre pays et dans son rationnement mais le Sénégal a beaucoup fait en matière hydraulique et je sais que nous avons une bonne politique. J’ai trouvé que nous avons une bonne pratique en terme d’hydraulique rurale et le Sénégal a beaucoup fait dans ce domaine. Le Sénégal a beaucoup progressé. Entre 2005 et 2018 le taux d’accès est passé de 63% à 91,3%. Ce qui est bon considérable et c’est grâce aussi à un ajustement avec la création de l’OFOR qui est l’émanation d’une réforme qui a été créée et qui a en charge la gestion des infrastructures hydrauliques en milieu rural. Tout de suite le gouvernement a décidé de professionnaliser la gestion de l’eau en milieu rural avec la mise en délégation du pays en des zones. A la place des méthodes anciennes, la gestion de l’eau est comme et aussi la réforme. A Thiès et Diourbel il y a des soucis avec des problèmes d’acceptabilité dans les deux régions. Nous sommes à 45% et nous allons stabiliser des zones et il reste kaffrine, St Louis et Matam. On prépare le terrain pour une remise à niveau et nous avons beaucoup de chose à montrer. Des pays sont en avance certes comme le Maroc et le Niger. Ces échanges apporteront beaucoup. Il y a la gestion de la ressource. Et la banque mondiale a lancé l’alerte car la ressource tarie.
Quel est concrètement la situation hydraulique du Sénégal ?
On a de la disponibilité et des réserves. Mais l’eau n’a pas la même qualité physicochimique. C’est salé dans une zone ou dans l’autre. On est en train mettre des unités de potabilité car c’est une question de santé publique. Donc nous n’avons pas de difficultés là-dessus. Mais en traitant ces question c’est pour l’avenir. Après il faut laisser la place aux autres et donc il faut travailler afin que ces réserves servent les générations. C’est tout le sens de ce forum qui va se pencher exactement sur la sécurité de la ressource au plan mondiale.
Vous avez dit que la ressource tarie et cela peut causer des conflits ?
Il y’a beaucoup d’État qui coopèrent sur les bassins. C’est comme le pétrole nous avons des partages avec la Mauritanie et cela peut être envisagé de l’eau sous terre. Les réserves aussi sont importantes et donc il faut que ceux qui sont dans les périmètres où il y a les bassins que l’on puisse d’abord travailler à avoir un compromis et au plan interne aussi. Il faut anticiper et préserver la ressource de manière générale.
A Dakar certains quartiers sont souvent privés pendant des jours s’agit-il de problème de gestion ?
Je ne sais pas. Ça peut être au niveau de la Sones ils pourront vous donner des raisons mais je sais qu’avec le Kms3 la solution sera vite réglée. On devrait envoyer un second jet. Ils sont en train d’engager la deuxième phase. Il y a aussi l’usine de dessalement qui devra après alimenter la zone des almadies etc. Il y aura beaucoup d’amélioration à Dakar.
Quelle est la situation en milieu rural ?
Nous tournons autour de 2150 forages et des unités de potabilisation pour le traitement de l’eau et les remettre dans le circuit. De 2014 à nos jours on a presque construit près de 580 forages. On a poursuivi les investissements car les autres forages qui sont vieux. Nous sommes montés à 94, 5%. Nous venons d’une mission dans les îles pour chercher à tirer l’eau, et contourner les mangroves. Il y a 28 iles qui sont desservis. A Carabane, l’eau coule dedans les maisons et le programme est à ses débuts et des infrastructures qui restent. Il y’a aussi l’eau à améliorer. On a d’autre programme d’autres zones de Kédougou. C’est lié aux aléas géologiques avec des forages de petit débits. Nous avons un projet dans le nord. Avec tout cela on espère d’ici à 2024 être proches du taux d’accès. A la télé vous voyiez des gens avec des brassards rouges alors on a mis en plateforme de réclamation. Un numéro vert est mis sur pied. Chaque semaine on a une situation de forage a l’arrêt. On a des alertes tous les lundis mais il faut savoir aussi qu’il y a des phénomènes écologiques mais on fait de notre mieux pour aider les populations. Les perspectives sont bonnes. La gouvernance reste à parfaire c’est le sens des délégations de service publics car la réforme est aussi la professionnalisation de la gestion de l’eau. A ce stade de notre vie, il faut confier les infrastructures à des sociétés et que l’eau assure le fonctionnement des infrastructures. Nous sommes confiants et serein car il faut être sensibles aux conditions des populations des populations rurales.
Il y’a des factures aussi salées. C’est une crainte ?
Il y’a la plateforme qui recueille les réclamations car on assure le suivi. Le prix de l’eau e milieu rural est cher qu’en milieu urbain. Je ne suis pas d’accord avec cela car en milieu rural c’est un arrêté ministériel qui l’a fixé à 250. en milieu urbain il y’a la tranche social et moins sale. mais il y’a d’autre tranches. on ne peut pas faire ses calculs comme ça. il faut des exceptions et l’OFOR insiste pour qu’ion ait cette posture de l’écoute attentive.
MOMAR CISSE