Il avait indiqué qu’il enverrait un discours enregistré, puis il a décidé d’envoyer son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Il faut remonter à 2005, il y a 17 ans, pour retrouver la dernière fois qu’un président n’est pas venu représenter la France à l’ONU et s’est fait remplacer. À l’époque, Dominique de Villepin, alors Premier ministre s’était substitué à Jacques Chirac, en convalescence.
La défiance est telle que la reprise de contact s’annonce compliquée entre la France et les Etats-Unis. Pour surmonter une crise inédite et brutale, après l’annulation par l’Australie de l’achat de douze sous-marins français pour leur préférer des bâtiments américains à propulsion nucléaire, il est certes question d’une conversation entre Joe Biden et Emmanuel Macron : le président américain en a fait la proposition à son homologue français. Un contact pourrait avoir lieu « dans les prochains jours », sans qu’aucune date soit à ce stade précisée. L’heure n’est pas encore à la réconciliation. « La crise est profonde et va durer, même si nous avons le sentiment que Washington a compris que nous étions en colère », dit un diplomate.
Tandis que Boris Johnson a tenté d’arrondir les angles en faisant de douces déclarations diplomatiques à la France, Joe Biden doit parler au téléphone dans les prochains jours avec Emmanuel Macron.
Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a expliqué de son côté que la rupture du contrat français ne constituait pas un changement d’avis mais un changement de besoin : « Nous avons travaillé ensemble pendant de nombreuses années pour contrer la menace du terrorisme ici sur nos propres côtes, en collaboration avec des partenaires du monde entier. Dans un monde de plus en plus incertain, il est de notre responsabilité de veiller à la sécurité des Australiens et de pouvoir veiller à ce que nous puissions défendre nos intérêts nationaux et la paix et la stabilité de notre région ».
Et de fait, les sous-marins finalement choisis par l’Australie, à propulsion nucléaire, sont plus furtifs et ont un rayon d’action immergé plus important que celui des sous-marins conventionnels français.