Le monde universitaire est en ébullition. De Kaolack à Fatick en passant par Diourbel, Thiès et Ziguinchor, les manifestations estudiantines ont dérapé suscitant la réaction du Président. De Matam, Macky Sall lâche ses vérités.
Série de manifestations dans les universités notamment dites virtuelles. Les étudiants de l’université virtuelle du Sénégal/ ENO Kaolack ont investi la rue pour se faire entendre. Ils ont délogé les élèves des autres établissements scolaires de Kaolack dont ceux du lycée Valdiodio Ndiaye.
Un affrontement a d’ailleurs éclaté entre eux et les forces de l’ordre d’où l’arrestation de leur coordinateur. Les étudiants exigent la mise à disposition de leurs outils de travail (ordinateur, clé pour la connexion et un modem pour chaque étudiant), le démarrage des cours pour les étudiants qui ont décroché leur baccalauréat l’année dernière et le paiement des bourses pour ceux de la promotion 2.
Après Kaolack, c’est au tour des étudiants orientés à l’Université virtuelle du Sénégal de Kolda de paralyser le système éducatif. Ils ont brûlé des pneus sur la RN6, en barrant la route avec des troncs d’arbres et briques pour troubler l’ordre public. Les forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogènes pour les disperser. Ils ont délogé les établissements scolaires de la ville collèges de Gadapara, Bouna Kane, Cem 1 et 2. Ils protestent parce qu’ils n’ont pas d’ordinateurs.
Ziguinchor (aussi) entre rébellion
A Ziguinchor, l’intersyndicale de l’Université Assane Seck de Ziguinchor ainsi que les étudiants, ont décidé d’un « blocage total » des cours pour réclamer la reprise des chantiers à l’arrêt depuis 2015. Elle a tenu un sit-in hier mercredi dans l’enceinte de l’institution universitaire pour « exiger la reprise des chantiers à l’arrêt depuis 2015 ». « Nous ne pouvons plus faire fonctionner l’université. Il nous est impossible de faire même nos emplois du temps par défaut de salles de cours et d’amphis.
C’est pourquoi nous avons décidé avec l’ensemble des acteurs de bloquer le fonctionnement jusqu’à la reprise des chantiers », a déclaré Alpha Oumaou Ba, secrétaire général de la section locale du SAES, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur. « Il n’y a aucun agenda clair et bien défini pour édifier les partenaires sociaux sur le redémarrage effectif des chantiers et leur livraison. Pourtant, l’on nous demande sans cesse de faire des efforts supplémentaires pour supporter la massification des étudiants », a dénoncé M. Ba devant un partenaire d’étudiants et de travailleurs.
L’intersyndicale a décidé de procéder à un arrêt total des cours pour le compte de la nouvelle année universitaire 2020-2021 jusqu’au redémarrage effectif des chantiers de l’Université Assane Seck de Ziguinchor. La dotation de 500 millions de francs CFA pour la consolidation du budget et l’équipement des dix laboratoires de l’institution universitaire figurent aussi dans le carnet de doléances des organisations syndicales et estudiantines.
A Diourbel, quatre étudiants de l’Espace numérique ouvert (ENO) de Diourbel ont été arrêtés par la police. Ils ont empêché des élèves de Terminale de faire leurs compositions. Les pensionnaires de l’ENO réclament de meilleures conditions d’études.