Le retour de Donald Trump et sa réélection après les élections au États-Unis les choses semblent changer ou vont partir vers d’autres perspectives. Soucieux d‘appliquer sa politique protectionniste tout en cherchant à contrecarrer l’influence de la Chine, Donald Trump pourrait privilégier les accords bilatéraux avec les pays africains, tout en durcissant les conditions migratoires aux États-Unis.
Il est nommé président et il a promis un nouvel « âge d’or » pour une Amérique à laquelle il veut « rendre sa grandeur ». Mais que pourrait représenter l’agenda protectionniste de Donald Trump pour les relations entre les États-Unis et leurs partenaires africains ? Accusé d’avoir largement ignoré le continent, où il ne s’est jamais rendu lors de son premier mandat, Donald Trump ne fait jamais référence à l’Afrique dans ses discours. Si ce n’est sous le prisme de la menace migratoire.
Lors de son premier mandat, les principales réformes du milliardaire républicain en lien avec le continent ont concerné la « réduction du nombre d’immigrés en provenance d’Afrique, en particulier nigérians », la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental – en échange d’une reprise des relations du Maroc avec Israël – et « une réduction de l’aide humanitaire », analyse, sur le plateau du Journal de l’Afrique, Douglas Yates, enseignant en relations internationales et en politiques africaines à l’American Graduate School de Paris.
Alors que le 47ème président des États-Unis a indiqué vouloir privilégier les accords bilatéraux, nombre d’observateurs s’interrogent aujourd’hui sur l’avenir de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa), un accord comprenant 32 pays d’Afrique sub-saharienne, leur permettant d’exporter sans taxes douanières des produits sur le marché américain.
Sur la question de la pression commerciale, Donald Trump pourrait décider d’y mettre tout simplement fin pour imposer aux adhérents du programme son projet de tarif douanier universel de 10 à 25 % sur les importations en provenance de l’étranger. Juste retenir qu’il a été adopté en 2000 sous l’administration de Bill Clinton, puis prolongé en 2015 par Barack Obama pour une durée de dix ans, l’Agoa expire en septembre 2025.
Toutefois cette mesure jugée néanmoins risquée voire irréaliste puisqu’elle devrait alimenter l’inflation aux États-Unis, que le nouveau président a promis de combattre.