L’étude des experts chinois et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les origines de la pandémie de COVID-19 examine quatre scénarios, sans toutefois leur accorder la même importance : tour d’horizon de ces hypothèses.
Selon cette hypothèse, jugée « probable à très probable », le SRAS-CoV-2 (le virus à l’origine de la COVID-19) a été transmis d’un réservoir animal à d’autres espèces d’animaux, qui l’ont à leur tour transmis à l’homme.
- La distance évolutive qui sépare le SRAS-CoV-2 des virus les plus proches retrouvés chez des chauves-souris est de plusieurs décennies, laissant à penser qu’il y a un hôte intermédiaire, indique le rapport.
- Des virus très proches ont également été retrouvés chez les pangolins, ce qui suggère qu’il y a au moins eu une transmission inter-espèce.
- En outre, la transmission à l’homme d’un virus par un animal intermédiaire a déjà été prouvée pour d’autres maladies.
On retrouve le SRAS-CoV-2 dans un nombre croissant d’espèces animales, mais les études tendent à montrer que ce sont les hommes qui leur avaient transmis le virus. Et jusqu’à présent, les tests menés sur un large éventail d’animaux domestiques et sauvages dans la région chinoise de Wuhan, où sont apparus les premiers cas fin 2019, n’ont pas permis de détecter le SRAS-CoV-2.
Les experts suggèrent que le virus pourrait avoir été acheminé à Wuhan depuis des « fermes d’animaux sauvages » présentes dans d’autres provinces chinoises. « Bien que cela ne prouve pas l’existence d’un lien, il s’agit d’une prochaine étape significative pour les études », indique le rapport.
Selon cette hypothèse, jugée « possible à probable », c’est le réservoir animal qui aurait directement transmis le virus à l’homme. La plupart des coronavirus que l’on retrouve actuellement chez l’homme proviennent d’animaux.
Des études menées depuis l’épidémie du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002-2003 ont permis de trouver des virus Sars-Cov chez des chauves-souris, et des virus génétiquement semblables au SRAS-CoV-2 chez des chauves-souris rhinolophes. Le rapport souligne aussi que « des anticorps visant les protéines du coronavirus de la chauve-souris ont été trouvés chez des humains ayant eu un contact étroit avec des chauves-souris ». Des virus similaires ont également été trouvés chez le pangolin malais. Le rapport n’exclut pas que le vison puisse être le réservoir animal principal.
- Le virus le plus proche génétiquement du SRAS-CoV-2 est un virus de chauve-souris, mais l’analyse montre qu’il y a eu une importante évolution entre eux.
- « En outre, les contacts entre les humains et les chauves-souris ou les pangolins ne sont probablement pas aussi fréquents que les contacts entre les humains et le bétail ou les animaux sauvages d’élevage. »
L’équipe de chercheurs juge « possible » une transmission directe à l’homme par de la viande surgelée.
Depuis la quasi-élimination du SRAS-CoV-2 en Chine, le pays a connu en 2020 des épidémies de COVID liées à des produits congelés importés. Et le virus a été retrouvé sur des emballages extérieurs de produits congelés importés, ce qui suggère qu’il résiste au froid.
« Il n’existe aucune preuve qui permet de conclure que le SRAS-CoV-2 peut être transmis à travers des aliments et la probabilité d’une contamination de la chaîne du froid par le virus à partir d’un réservoir est très faible », indique le rapport. Le rapport propose un « examen administratif et interne régulier des laboratoires de biosécurité de haut niveau dans le monde entier », et un suivi en cas d’éléments de preuves sur des fuites de laboratoires.