Suites aux séances de déguerpissements au marché Colobane qui ont provoqués la colère des marchands ambulants; Ousmane SONKO s’est livré hier à une séance d’explications. Dans son discours, il a tenté d’apaiser les marchands victimes de déguerpissement, la colère gronde toujours dans leurs rangs.
De la Patte d’Oie à Keur Massar, c’est la colère des déguerpis qui occupaient les voies publiques. L’opération de déguerpissement au marché Colobane, a excédé des marchands ambulants, qui n’avaient pas dissimulé leurs plaintes et complaintes ces derniers jours. Sur ce, pour tenter de calmer les clameurs des occupants, le Premier ministre, s’est rendu au «market» où il a été accueilli par une foule de jeunes surexcités.
Venu délivrer un message du chef de l’Etat pour la mise en place d’un espace public ordonné, le Premier ministre tente de jouer entre la fermeté et l’empathie. Par contre, il consent à rappeler que l’Etat a une responsabilité dans la gestion des espaces des marchés où s’enchevêtrent des étals anarchiques, ainsi que les collectivités territoriales et les populations elles-mêmes. Mais il faut des solutions durables pour éviter tout débordement.
Sur place, il n’a plus affiché son ignorance de ces opérations en cours dans plusieurs zones de Dakar. «Le président de la République invite les mairies à assouplir les opérations de déguerpissement et de libération de la voie publique, en privilégiant la communication et le dialogue avec les marchands ambulants», note Sonko. Dans son discours , il a appelé les marchands ambulants à la raison en acceptant les sites à eux proposés dans le cadre de leur recasement. «Vous savez que tout le monde ne peut pas avoir une place à Sandaga ou un autre marché… Il faut faire preuve de compréhension le temps que les solutions soient trouvées», propose le chef du gouvernement.
Devant les acteurs commerciaux trouvés sur place, le chef du gouvernement insiste sur la nécessité de mettre en place une courroie de communication entre l’Administration et le Peuple, souligne l’importance du dialogue. «Nous demandons à l’Administration, notamment le Préfet, de communiquer avec le Peuple. Nous devons en discuter entre nous. La responsabilité de l’Etat repose sur l’absence de suivi et de contrôle du processus d’occupation anarchique de la voie publique durant plusieurs années, tandis que celle des mairies est liée à la délivrance désordonnée d’occupations du Domaine public», déclare le Pm, qui a mis les riverains qui ont transformé les devantures de leurs maisons dans le même sac de reproches.
Après l’étape de Colobane, le Premier ministre s’est rendu à Anse Bernard pour dénoncer «un fait grave» concernant le Domaine public maritime (Dpm). Il explique : «Vous voyez ce tableau, c’est tout un domaine qui a été octroyé à travers un morcellement bien défini : certains ont bénéficié de 5000 m2, d’autres 3000, 2000, etc. C’est un fait grave parce que le Peuple sénégalais et sa jeunesse ont besoin de disposer d’une plage pour passer du temps. C’est un Domaine public maritime à ne pas toucher. D’ailleurs, même les procédures pour le déclassifier sont compliquées. Donc, il est inadmissible d’octroyer à des privés hôteliers ce sol au détriment du Peuple.» Selon ses dires, l’opération a été réalisée en novembre 2023.
«Les conclusions de la commission seront livrées dans les prochains jours», assure-t-il, en référence à la Commission de contrôle mise en place à la Primature pour éclairer l’attribution des titres fonciers sur le littoral.