Quatre jours après avoir accepté la démission de l’archevêque de Paris, le chef de l’Eglise catholique Pape François a explicité sa décision, lundi 6 décembre.
Le pape François a accepté la démission de l’archevêque de Paris, Michel Aupetit, au premier jour de sa visite à Chypre et en Grèce, jeudi 2 décembre. Lundi, le dernier jour, lors de sa conférence de presse dans l’avion qui le reconduisait à Rome, le chef de l’Eglise catholique, de qui seul dépendent les évêques, a expliqué pourquoi. Selon lui, le prélat a été victime de « commérages » qui ont fini par l’empêcher « de gouverner ».
« Je me demande : mais qu’a donc fait [Michel] Aupetit de si grave pour remettre sa démission ? Qui peut me répondre ? (…) Quelle a été l’accusation ? Qui le sait ? C’est moche, non ? », a commencé François en réponse à une question sur les raisons qui l’avaient poussé à accepter, et très rapidement, de reprendre la charge que l’archevêque avait remise entre ses mains une dizaine de jours auparavant.
La décision du prélat faisait suite à un article du Point, qui énumérait des décisions qui avaient provoqué des oppositions dans le diocèse et qui évoquait une relation intime que Michel Aupetit aurait entretenue en 2012 avec une femme majeure. Questionné pour savoir si sa décision répondait à des difficultés de gouvernance ou à autre chose, François a d’abord conseillé aux journalistes : « Faites l’enquête ! » Le pape a poursuivi : s’il a accepté cette démission, c’est parce que l’archevêque ne pouvait « plus gouverner » en raison des « commérages » qui avaient fini par « emporter la réputation d’un homme ». « Mais qu’a-t-il fait ? a interrogé François. Nous n’en savons rien. »
Le pontife a cependant donné des indications sur ce qu’il sait de cette affaire. « Il y a eu manquement de sa part, un manquement au sixième commandement », qui interdit l’adultère et, pour l’Eglise, diverses autres situations de relations sexuelles, « mais pas total », a déclaré le pape, qui a parlé « des petites caresses et des massages qu’il faisait à sa secrétaire. Voilà l’accusation ».
Le pape François a accepté jeudi 2 décembre la démission de Mgr Michel Aupetit, qui avait remis sa charge d’archevêque de Paris une semaine plus tôt. Mgr Pontier, 78 ans, archevêque émérite de Marseille et ancien président de la Conférence des évêques de France, a été désigné administrateur apostolique.