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Lutte contre l'émigration Clandestine
Lutte contre l'émigration Clandestine

Emigration Irrégulière: « Je crois qu’il y a comme une sorte d’abandon de ces personnes par les autorités africaines » MAMADOU MIGNANE DIOUF

Invité du Journal Afrique sur RFI, le Coordonnateur de la Plateforme Migration, développement, liberté de circulation et droit d’asile a tenté d’analyser les causes profondes dans les pays de départ. Le phénomène de l’émigration clandestine ne cesse de prendre d’ampleur un peu partout en Afrique et au Sénégal, plusieurs drames, plusieurs naufrages, se sont produits au large des côtes ces dernières semaines où des embarcations tentent de rejoindre l’Europe via les Canaries.

Interrogé d’abord sur son sentiment de voir ces nombreux drames en mer, il laisse entendre que ça fait mal, il pointe du doigt la responsabilité des autorités. « () Je crois qu’il y a comme une sorte d’abandon de ces personnes par les autorités africaines particulièrement, et c’est inquiétant et frustrant. Pour le Sénégal, les chiffres aussi sont importants, il y a 3 mois, dans un bateau, il y avait 160 personnes, nous n’en avons sauvé qu’une vingtaine et nous continuons à faire des recensements », informe Mamadou Mignane Diouf. Parlant de la politique de contrôle et de surveillance du littoral et des moyens mis à la disposition du Sénégal par l’Union européenne, il pense que malgré tout, c’est un fiasco total. « Je crois que le Sénégal était aussi en discussion très avancée avec le Frontex, cette force de sécurité et de contrôle maritime que l’Union européenne a installé. () Malgré tout ce dispositif, on constate pratiquement tous les week-ends des départs.

Souvent les vendredi, samedi ou dimanche, des pirogues partent. Il faut donc vraiment analyser pourquoi les départs continuent à se faire », se désole-t-il. Ensuite, le Coordonnateur du Forum social sénégalais et de la Plateforme Migration estime qu’il ne s’agit pas de déployer et de débloquer tout un arsenal militaire et policier pour régler le problème, mais qu’il faut voir les causes profondes dans les pays de départ. Pour lui, il faut que l’Afrique, en elle-même, se parle et de plus concernant particulièrement le cas du Sénégal, Mamadou Mignane Diouf suggère la tenue d’une conférence afro-africaine. Il ajoute : « Je crois qu’il y a des fonds fiduciaires assez importants qui ont été débloqués, dépensés par l’Union européenne avec certains pays comme le Sénégal, mais là aussi la remarque qu’on a souvent faite à nos autorités, c’est de dire : est-ce que le modèle et les mécanismes de financement et d’accompagnement ont été bien adéquat et en rapport avec les jeunes », s’interroge-t-il.

Enfin, abordant la prochaine élection présidentielle au Sénégal, en mettant l’accent sur un programme qui inclurait la question de la migration, Mamadou Mignane Diouf de dire qu’aucun candidat ne pourrait échapper au débat. A ce titre, il précise qu’aujourd’hui, on ne peut pas avoir une planification de développement des populations sans aborder la migration. « Nous sommes en train de mettre en place un petit cadre citoyen d’interpellation des candidats, avec un focus particulier. S’ils arrivaient au pouvoir après les élections, comment comptent-ils régler la question migratoire ?

L’échec de nos États a été la gestion de la migration et de la problématique des jeunes », conclut-il. Rappelons que le président de la République qui séjourne depuis quelques jours à New York dans le cadre de la 78e Assemblée générale de l’ONU défendait notamment la nécessité de mettre en œuvre le pacte mondial pour la migration sûre, ordonnée et régulière devant la Tribune.


Mamadou Sow

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