L’Association nationale des riziers tire la sonnette d’alarme pour la survie de la filière riz local. Dans un communiqué rendu public, ces acteurs indiquent que la saison 2024-2025 est menacée par une crise socio-économique dans la vallée.
La filière rizicole au Sénégal se trouve au bord de l’effondrement selon l’association nationale des riziers (ANR). Dans un communiqué rendu public, ces acteurs lancent un cri d’alarme et un appel urgent aux décideurs, aux institutions financières et à la communauté internationale, face à une crise socio-économique d’une extrême gravité qui sévit dans la vallée du fleuve Sénégal. « La campagne de récolte 2023 a été marquée par une chute catastrophique des rendements, des pertes de récoltes dévastatrices et des agriculteurs accablés par des dettes insurmontables.
En conséquence directe, nos vaillants producteurs se retrouvent dans l’incapacité de rembourser les prêts contractés auprès des institutions financières. Le spectre du désastre plane sur la Campagne Agricole 2024, aggravé par le manque de paddy et la fermeture imminente de nombreuses usines de transformation du riz », se désole ladite association. Et de poursuivre : »Pour éviter l’effondrement de la filière riz locale en 2024, nous préconisons une solution urgente sur le strict respect du calendrier cultural. Il est impératif de finaliser les récoltes avant le 15 juillet, ce qui nécessite un démarrage des semis avant le 15 février, avec un seuil limite du 15 mars à ne pas dépasser ». Reconnaissant le rôle joué par le Gouvernement dans la soutenabilité de leur filière riz en intervenant de manière proactive, l’association reste convaincue qu’il peut préserver l’intégrité et la viabilité de cette industrie vitale. « Nous recommandons vivement que des discussions rapides et décisionnelles s’engagent pour le financement de la Contre Saison Chaude 2024. Cela offrirait la sécurité nécessaire à la banque pour financer les agriculteurs, tout en laissant le temps requis pour résoudre les dettes impayées de la saison précédente », fait-elle savoir. A en croire aux membres, les industries rizicoles doivent être placées au cœur du processus de réflexion pour la mise à jour et la mise en œuvre de la stratégie d’autosuffisance nationale. « En effet, les riziers sont les acteurs clés qui investissent pour relever ce défi.
A cet effet, nous avons déjà élaboré des propositions concrètes visant à doubler la production nationale de riz. Ces mesures sont essentielles pour garantir la stabilité de notre filière riz et assurer la sécurité alimentaire de notre nation », laissent ils entendre.
Et d’ajouter : »Aujourd’hui, les industries sont confrontées à des défis financiers qui menacent notre viabilité et notre capacité à soutenir les prix à la consommation. En effet, nous rappelons que, lors des campagnes hivernales 2022, de contre-saison chaude 2023 et de la dernière campagne hivernale 2023, nous avons avancé pour le compte de l’Etat les subventions promises aux producteurs selon le mécanisme prévu par toutes les parties prenantes. Cela, pour garantir un meilleur revenu aux producteurs et maintenir des prix raisonnables pour les consommateurs », font ils noter. Cependant, ils relèvent que ces subventions promises par l’État et tardent à être remboursées. » Nos entreprises sont maintenant dans une situation financière précaire, et les intérêts bancaires s’accumulent. Nous lançons un appel au Gouvernement. Il est urgent de débloquer rapidement les subventions dues. Nos trésoreries en dépendent, et nous avons besoin de soutien pour continuer à servir notre communauté », plaident-ils. De leur avis, l’enjeu est colossal pour la survie de la filière riz locale. « Pour assurer une saison réussie et maintenir la dynamique de croissance dans ce secteur vital, une collaboration rapide et efficace entre le Gouvernement, les institutions financières et l’Association des Riziers est essentielle. Nous appelons chaque partie à agir immédiatement dans l’intérêt commun », lancent-ils. Ils invitent
Le gouvernement à prendre des mesures décisives pour garantir la survie de leur industrie rizicole. » Il est temps d’agir, de mobiliser des ressources et d’assurer la sécurité alimentaire de notre nation. Les Institutions Financières doivent s’engager à financer les agriculteurs et les Riziers. Sans leur soutien, la fermeture d’usines de riz est inévitable, et avec elle, la perte de milliers d’emplois », alertent-ils.
NGOYA NDIAYE