« Transformer nos villes pour un meilleur avenir urbain » est le thème retenu pour le forum urbain mondial qui devrait se tenir du 26 au 30 juin 2022 à Katowice, en Pologne. Onzième du genre après celui de Dubaï en 2020 autour du thème « Relier la créativité et la culture pour des villes d’opportunités », où la participation du Sénégal était remarquable et pleine.
Le Forum urbain mondial est un rendez-vous qui réunit l’ensemble des acteurs de l’urbain : les villes, les gouvernements, les collectivités territoriales, le secteur privé et parapublic et les experts du développement urbain, les sociétés civiles, une fois tous les deux ans. Il est un moment pour l’ensemble de ces parties prenantes d’échanger sur l’urbanisation dans le monde et ses tendances lourdes afin de préconiser des orientations de politiques publiques et des solutions pratiques à même de contribuer positivement aux objectifs de développement durable.
Le thème de choisi cette édition, est le fruit d’une réflexion partagée et d’un consensus autour d’enjeux majeurs dont le Renouveau urbain. Il convient de le rappeler, nos pays sont dans un contexte de développement urbain rapide et incontrôlé où les déséquilibres territoriaux sont de plus en plus perceptibles, la précarisation de l’habitat et du cadre de vie criante amplifiée par effets des changements climatiques, la paupérisation et de vulnérabilité des populations plus accrues. Dans un tel contexte, promouvoir une politique de renouveau urbain équivaut à matérialiser l’ambition de faire de nos villes et communes des espaces fonctionnels, d’opportunités, d’échanges et de développement économiques et production de richesse et de production de la croissance, des lieux de vie et d’épanouissement humain. Y parvenir, requiert la mobilisation et l’impulsion des pouvoirs publics principalement au niveau étatique. En cela, le Sénégal peut compter sur l’engagement et la vision prospective du président Macky SALL et de son gouvernement.
En effet, le Président SALL a toujours manifesté sa sensibilité sur la problématique d’un développement urbain durable au Sénégal. Sa volonté de transformer nos villes est perceptibles dans son discours et dans son « action urbaine » depuis son arrivée à la magistrature suprême en mars 2012.Et, la thématique choisi cette année par le forum urbain mondial est un prétexte pour mettre cette volonté et les actions qui la mettent en exergue. Dans ce propos, nous allons rappeler la vision du Président Macky SALL dans sa dimension prospective, cohérente et pertinente après avoir dans un premier temps évoqués quelques enjeux majeurs de l’urbanisation du Sénégal. Dans une troisième partie nous essaierons de montrer le lien entre les grands projets du chef de l’Etat qui sont des réponses à ces enjeux et défis de même que les perspectives qui augurent d’un avenir urbain durable au Sénégal.
- Une excellente compréhension des enjeux de l’urbanisation par le Président SALL
Les pays africains, le Sénégal, tous, sont dans une dynamique d’urbanisation sans précédent. Celle-ci intervient dans un contexte de forte croissance démographique. Selon les projections de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) de 2015, la population sénégalaise était estimée à 15,7 millions d’habitants en 2018 et atteindra 18,2 millions en 2023. Le taux annuel de croissance démographique est de 2,7% et se traduit naturellement au plan spatial par une forte progression de l’étalement urbain et le développement rapide de zones non loties, représentant en moyenne 30 à 40% de l’espace occupé ; et par un mitage du territoire. En 2013, la proportion de la population urbaine était de 45,2%. Aujourd’hui elle est estimée 49% et à plus 90% dans la région Capitale Dakar. Cette situation est génératrice de nombreux enjeux pour un développement urbain durable qui sans les développer peuvent se résumer aux points suivants qui sont loin d’être exhaustifs mais qui se rapportent aux défis économiques, sociaux, environnementaux et institutionnels qui se posent au développement des villes sénégalaises :
- rééquilibrage territorial ;
- transformation structurelle de la région métropolitaine de Dakar ;
- amélioration du transport et de la mobilité intégrée ;
- planification urbaine résiliente et changements climatiques ;
- renforcement de la sécurité en milieu urbain ;
- amélioration durable de l’habitat et de l’accès aux services ;
- reconfiguration de l’architecture économique des zones urbaines ;
- renforcement du rôle des collectivités territoriales dans la gouvernance urbaine inclusive.
Ces enjeux sus énuméré ont très tôt été identifiés par le Président Macky SALL qui, déjà dans son programme en tant que candidat à l’élection présidentielle avait décliné son ambition pour nos villes sur l’axe intitulé : « Villes, Aménagement du territoire et Habitat ». Il y déclarait ceci : « La réponse à l’impératif de rééquilibrage des fonctions territoriales passe par une politique d’aménagement globale et intégrée, pensée en fonction des spécificités de chaque région mais avec une vision d’ensemble. La ville de Dakar doit conserver son rôle de capitale politique et économique du pays, mais le développement de métropoles secondaires est un enjeu clé pour l’avenir du pays. En effet, la pression foncière constatée dans la région de Dakar est susceptible de freiner le développement de la métropole, au profit d’autres capitales africaines. Il est ainsi indispensable de décongestionner Dakar afin de maintenir son rôle de port d’envergure continentale et de plaque tournante des échanges africains. » Avant de préconiser les cinq mesures clés suivants : (1) Création de 6 pôles de développement économique ; (2) Recentrage des rôles de la Caisse des Dépôts et Consignation (CDC) et de ses objectifs de mobilisation financière en cohérence avec l’enjeu des mandats notamment l’habitat social ; (3) Programme annuel de restructuration des quartiers inondables et précaires dans les banlieues… ; (4) Construction de logements sociaux…; (5) Création/Réhabilitation des marchés incluant des infrastructures de stockage et de conservation dans toutes les régions…
Le rappel des enjeux et des mesures préconisées en 2012 par le candidat Macky SALL ici est d’ordre pédagogique. Il a pour simple but de prouver l’intérêt constant du président de la République sur la situation et le sort de nos villes. Cette préoccupation est celui d’un homme pragmatique sur la situation de nos villes et communes menacées par la cristallisation en leurs seins, de tous les méfaits d’un mal développement. Cet intérêt est également, la preuve de sa prise de conscience précoce de la place de nos villes et communes, et territoires dans un développement économique et social durable. Il est par conséquent, il met à jour et conforte sur la position du président Macky SALL sur nos villes et commune qu’il a souhaité, qu’il veut et qu’est entrain de « transformer pour un meilleur avenir ». C’est ce qui sous-tend cette conviction qui soutenue, peut rendre immuable sa Vision, et justifie la cohérence globale de ses Programmes et Projets ainsi que la constance dans l’action même si, celle-ci, est souvent incomprise ou même niée.
- Une Vision, produit d’un leadership transformationnel du Président SALL à l’œuvre
Comme nous l’avons montré plus haut, le Président Macky SALL, eu égard de son expérience de l’Etat, est un homme très au fait des enjeux de développement du Sénégal en tant que candidat et encore plus en étant à la plus haute station de l’Etat. Ceci n’a fait du reste, qu’accroitre sa sensibilité aux problématiques sociales de la ville. Celle-ci esquissé dans son programme de candidature, est confirmé dans la formulation de sa vision mais également dans les orientations qu’il a toujours donné à son gouvernement pour la mise en œuvre du Sénégal Emergent (PSE).
Contrairement à ce qui peut ressembler à une mesure impulsive de dissolution du scéna en 2012 pour financer la lutte contre les inondations à Dakar, il ils’est bien agis à l’époque pour le Président de la république de prendre prétexte des inondations pour engager son action stratégique pour la transformation des villes sénégalaises notamment des communes de la banlieue de Dakar alors victimes récurrentes d’inondations. Son propos le jour de la Korité à la grande mosquée de Dakar, « restructurer toute la Banlieue de Dakar pour une éradication des inondations » est pour nous l’illustration la plus éloquente. Le mot « restructuration » (entendons « restructuration urbain, requalification, rénovation urbaine, renouvellement, etc. ») ayant a lui seule permis d’exprimer et de résumer un vaste programme de transformation en perspective.
La vision prospective sur le fait urbain du Président SALL est une constante et un marqueur fort dans sa politique pour un Sénégal Emergent. Dans une de mes articles publiés en Août 2015 dans les quotidiens le « Soleil et le Quotidien » intitulé « Sénégal : le Renouveau urbain, une vision, des défis et des enjeux » nous y avions déjà évoqué « la nouvelle appellation du département en charge du développement urbain, ne constitue-t-elle pas, indicateur de la volonté politique de l’Etat d’assumer pleinement son rôle d’impulsion, d’orientation, de contrôle et de producteur dans l’urbain ».
Déjà, préoccupé par la transformation structurelle des villes de la banlieue, le Président, a mis en place un tout nouveau Ministère de l’Aménagement et de la Restructuration des Zones d’inondation (MRAZI) avec comme mission principale la coordination de la mise en œuvre du programme décennal de lutte contre les inondation essentiellement articulée autour de la réalisation d’ouvrages de gestions des eaux pluviales, de la construction de logements sociaux et de la restructuration des quartiers inondables.
En juillet 2014, la dénomination du Ministère en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat a changé pour devenir le Ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de Vie (MRUHCV) avec, au surplus un ministre délégué chargé de la Restructuration et de la Requalification des Banlieues reprenant les missions du MRAZI. Dans le PSE, document de référence des politiques publiques, le Président y décline à propos de l’urbain l’objectif stratégique suivant :
- assurer une meilleure planification et gestion de l’espace des villes et autres agglomération;
- favoriser une gestion urbaine à la fois pragmatique et inclusive ;
- améliorer la qualité du cadre de vie en milieu urbain et rural;
- lutter contre les inondations, entre autres.
On peut retrouver dans la dénomination des Ministères, des Programmes, des Projets ou même initiatives du Président SALL, les éléments de langage rendant intelligible le projet « transformation de nos villes pour un meilleur avenir » et qui plus est, témoigne fort opportunément, la cohérente et l’intelligence de son approche, même s’il faut le reconnaitre, sa démarche pragmatique et progressiste aura toujours été difficile à celui qui ne fait pas une lecture holistique de son action.
- Des Programmes et projets urbains transformatrices des villes et des territoires
Ce qui rend difficile la lecture de « l’action urbaine » du Président SALL, est sans doute lié à sa déconcentration et son décongestionnement. Avec lui, « l’action urbaine » n’est plus seulement du seul ressort exclusif d’un Ministère dédié comme celui en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat. Les classiques et autres experts en management ont trop tôt fait de considérer la distribution des tâches au sein du gouvernement souvent comme incohérente et invisible. Ils n’ont pas eu tort dans l’immédiat mais le temps a fini de montrer la pertinence d’une telle démarche du moins de notre point de vue.
C’est l’avantage des grands leaders transformateurs, ils ont toujours un coup d’avance sur les autres et s’ils sont habités d’une volonté politique d’agir ils peuvent sortir des schémas, clichés et parcourir en marge des sentiers battus comme l’aura fait le président SALL dans les domaines de l’urbain.
En effet, plusieurs grands projets qui sont mis en œuvre se rapportent et trouvent leur pertinence dans la lecture et la des enjeux et pour lui qu’importe qui le porte ou réalise, que le Projet soit réalisé efficacement. On peut ainsi corréler, chaque grand enjeu du développement urbain durable identifié, à un Programme ou Un projet qui le prend en charge, totalement ou partiellement.
En tout état de cause, il est difficile d’identifier un seul secteur du développement urbain qui n’est pas pris en compte par une politique définie ou dans un Programme / Projet. Le débat v sur l’opportunité, la priorité, la cherté des coûts nous la laissons d’autres critiques. Pour nous, il s’agit de dresser une liste des actions stratégiques, structurantes, transformatrices de nos localités mises en œuvre depuis 2012 et qui parfaitement ou moins, contribuent à l’objectif de transformation structurelle de nos villes les rendant ainsi plus modernes, plus compétitives et plus durables et plus attractives et ouvertes. Les différents gouvernements, depuis 2012, ont conçus et mis en œuvre différents Programmes et Projets suivant la vision de Président de Républiques comme :
- le Programme décennal de Lutte contre les inondations (PROGEP, TAWFEEKH YAKAAR avec ses 2000 logements) ;
- le Programme de Modernisation des cités religieuses ;
- le Programme d’Aménagement des Pôles Urbains dont la nouvelles Diamniadio, Dagga Kholpa, Lac Rose, etc.) ;
- le Programmes d’Infrastructures Urbaines dont la réalisation du Train Express Régional (TER) qui ne finit pas de faire la fierté et le bonheur des usagers, le Projet Bus Rapide Transit dont les aménagements aussi bien infrastructurel qu’environnemental vont redessiner les cadres urbains des communes traversés ; les 27 Autopont avec leurs aménagements connexes qui viennent pallier le manque d’espaces de loisir et de récréation dans la capitale, PROMOVILLES qui réduit considérablement les gaps infrastructurels et d’équipement dans les communes, Ila Touba, Grands trains du Sénégal) ;
- le Programme « Zéro bidonvilles » avec le Projet phare « 100 000 logements » accompagnés de fortes mesures comme la création de la Société d’Aménagement foncier et de Rénovation urbaine SAFRU et du Fonde l’Habitat Sociale (FHS) qui faciliter l’accès à un logement décent à tous les citoyen tout en contribuant à la résorption de l’habitat précaire et insalubre ;
- le Programme des lampadaires solaires qui en plus de réduire la facture Carbonne du Sénégal, soulage le budget des collectivités territoriales tout en garantissant la sécurité publique dans les communes ;
- les projets de restructuration de Baraka, Hanne et le Projet de requalification de Benn Baraque qui sont en passe de devenir des modèles réplicables partout au monde ;
- les Projets d’autoroutes qui contribuent à fluidifier la mobilité interurbaine et qui influencent la volonté d’équité et d’équilibre territoriale ; et
- tant d’autres Projets et programmes qui se rapportent à la gouvernance et à la planification urbaine en cours ou en perspectives comme l’aménagement de la corniche Ouest ou du Parc Forestier Urbain sur le site de l’aéroport de Yoff.
La liste est plus longue que ces quelques exemples choisis. La question qui se pose dès lors est : lequel de ces programmes et projet ne contribue-t-il pas déjà à l’objectif de transformation des villes et communes sénégalaises ; aucun. Ces programmes et projets sont en train de changer la physionomie et la fonctionnalité en les rendant plus fluides, plus belles, plus sûres, plus agréables à vivre, plus ouverte au monde et plus fière.
Conclusion :
Il y a bien un adage de chez nous qui dit que « quand la forêt pousse et verdit, la nature ne fait pas de bruit au contraire du Baobab qui tombe ». Les villes Sénégalaise sont dans un processus de transformation structurelle qui, à terme, va les transformer en des havres de paix. Comme l’essentiel des pays au sud Sahara, il est bien possible de choir les clichés qui montrent la face la plus hideuses de nos villes et communes. Il est aussi possible de décider de montrer à la face du monde les efforts que nos dirigeants font pour nous rendre fier d’appartenir à la communauté nationale et au concert des nations. L’inauguration du stade du Sénégal maître Abdoulaye WADE récemment et les nombreuses inaugurations d’infrastructures sont les preuves évidentes que le Sénégal mérite et doit être fier de participer au Forum Mondial de cette année. Mieux, les autorités nationales et les représentants du pays devraient travailler à faire de notre pays et du Président Macky SALL le « Guest star » de ce rendez international du donner et du recevoir. Il a toute la légitimité même de prononcer le discours inaugural afin de montrer au reste du monde la capacité de nos peuples à, rivaliser avec les grandes nations dans le domaine et partager l’expérience sénégalaise en la matière pour arriver à ces résultats tangibles. Lions de moins le nombrilisme « sénégalais » qui veut que le soleil ne se lèverait que chez nous. Qu’on nous accuse d’être un Fan du président SALL, si vous êtes d’avis avec ce qui est écrit, promener juste votre regard autour de vous. Ensuite, seulement le débat sur qui peut et comment faire mieux pourra se faire.
Par
Souleymane DIALLO,
Géographe Urbaniste
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