Fulgence Gackou : “Chanter le Seigneur et changer les âmes…”
Fulgence Gackou : “Chanter le Seigneur et changer les âmes…”

Fulgence Gackou : “Chanter le Seigneur et changer les âmes…”

Interviewer un coach et chanteur est une séance d’écoute contemplative pour une leçon de vie. Tout chez l’invité de votre page people est propédeutique à l’échange, tel le vœu du donner et du recevoir prôné par le poète-président du Sénégal. La comparaison n’est pas hasard, elle est voulue. Car, outre leur Sérénité, Fulgence a de Léopold, le manichéisme ou le dualisme de la personnalité qui allie temporalité et spiritualité. Et autant Senghor, par sa poésie et sa politique, parlait à notre affect et à notre intellect, autant Fulgence, par son art chanté et son savoir de coach, parle à notre foi et à notre devenir d’homme. Et c’est cet orfèvre du verbe qui chante Dieu et coache sa Créature, cette voix qui est voie que Rewmi à l’insigne plaisir de recevoir. Pour une audition intelligente du chant éclectique. Musique… 

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Vous êtes chantre, comment vous est venue l’idée de vous lancer dans la musique ?

J’ai toujours été passionné de musique et c’est à l’âge de 14 ans que j’ai rejoint la Chorale de la Paroisse Saint Jean Paul II où j’ai fait mon cursus. A la 9e année, je m’étais déjà lancé dans ma carrière. Au même moment, j’ai rejoint la communauté d’évangélisation Jeune espérance. Une communauté très connue au Sénégal qui parcourt la sous-région. Mon expérience à la Chorale, à Jeune Espérance spirituellement et musicalement parlant, m’a permis d’y voir plus clair, de voir que j’étais tout simplement fait pour ce métier. J’ai été fait pour la musique mais surtout pour l’évangélisation par la musique. Ce qui m’a orienté donc vers la musique gospel. A la base, je me voyais certes comme un chanteur, une star, mais en rejoignant cette communauté d’évangélisation, cela m’a permis de donner une orientation à ma musique. Je voulais être une star de la musique, mais qui est-ce que j’allais chanter ? A travers Jeune Espérance, j’ai tout simplement compris que je devais chanter le Seigneur, changer des cœurs, des âmes via ma musique. Etre un artiste gospel, pour ne pas dire un chantre.

 Parlez-nous de vos débuts.

Mes débuts n’ont pas été simples, parce que quand je me lançais, j’étais encore très jeune tout comme quand je mettais mon premier album sur le marché (Il avait entre 22 et 23 ans). C’était un terrain inconnu pour moi, ma famille, mon entourage et il y avait beaucoup de doutes, d’interrogations, sachant que nous sommes dans un pays à forte majorité musulmane, bien que laïc. Il a fallu nous adapter à ce milieu musical, trouver les ressources nécessaires, les gens qui pourraient nous aiguillonner dans ce « Game » musical qui était un terrain vierge qu’il fallait construire. Mes débuts n’ont pas été faciles, mais ces difficultés m’ont motivé chaque jour pour pouvoir faire connaître le nom de Jésus Christ. Pour pouvoir suivre mon cœur qui ne me dictait rien d’autre que chanter le Seigneur et prendre du plaisir à Le chanter.

D’année en année, vous émerveillez votre public, quel est votre secret ?

La constance dans l’action ! Être sûr de pouvoir être présent, être authentique aussi dans la présence. Je suis tout simplement un chantre particulier, diffèrent, authentique de par non seulement ma musique, mais aussi ma façon de me rendre très accessible aux uns et aux autres. Je suis quelqu’un de normal, relax, je ne me prends pas forcément la tête et je pense que c’est ce qui fait que j’ai un immense respect vis-à-vis de mon public, de mon Dieu qui mérite excellence. Alors oui mon secret c’est l’authenticité dans la présence, ce côté très social avec mon entourage, mon public, très affectif, ce côté très naturel de ma personne qui ne se laisse pas influencer par un quelconque succès. Cette chance que le Seigneur m’a donnée de le chanter, je la prends comme telle, rien de plus rien de moins.

Votre style de musique capte l’attention des jeunes et même des séniors, comment arrivez-vous à remplir le Grand Théâtre ?

Je veille toujours à être très authentique et local quand il le faut. Nous avons tous des influences musicales différentes, culturelles, sociales. Étant d’origine sérère, pour moi, la musique c’est de retrouver la personne qui l’écoute dans son univers, de chercher à voir comment celui qui nous écoute puisse se retrouver via nos mots, et nos maux. Ce qui fait que le Grand Théâtre se remplit tout le temps, c’est d’abord la grâce de Dieu et cette culture de l’excellence que j’ai toujours dans mes différentes productions scéniques et artistiques. Le Grand Théâtre est un événement annuel et je mets toujours le paquet afin que ça soit une soirée inoubliable, rendre à Dieu ce qu’il y a de meilleur. Et le troisième point c’est ce côté emphatique que j’ai (dit-il modestement) qui fait que je me retrouve moi d’abord dans les situations de ceux qui viennent assister à ce concert et que ces derniers se retrouvent également dans ma situation. Il y a cette synergie, cette symbiose qui fait que quand nous sommes tous au Grand Théâtre nous sommes au chaud, nous pleurons ensemble, chantons ensemble, dansons et ce sont des moments qui sont très forts. C’est notre moment à nous, entre mon public, entre Dieu qui se fait présent et moi qui suis là et qui me fait guider par le Seigneur.

Fulgence Gackou est connu du public sénégalais, avez-vous des personnes de bonnes volontés qui vous soutiennent ?

Mon premier soutien c’est ma famille, elle a surtout donné son aval pour que je puisse me lancer dans une carrière il y a de cela 10 ans. Une carrière où ni moi, ni eux n’avions une idée des tenants et des aboutissants. Il a fallu que tous les membres de ma famille puissent prendre sur eux pour que je réalise mon rêve et rien que pour ça, je ne les remercierai jamais assez. Ma famille d’abord, mais je suis également soutenu spirituellement par ma paroisse, par ma communauté d’évangélisation et forcément par des bonnes volontés qui ont cru au projet depuis le premier et qui ne m’ont jamais lâché. Il est tout de même bon de le dire : l’évangélisation mérite des moyens et on n’aura jamais assez de soutien pour offrir à Dieu ce qu’il y a de meilleur. Quel appel lancez-vous à l’église ? A l’église je demanderai plus de soutien, de présence, de considérations envers tous ces chantres que nous sommes et qui ne désirons que chanter le Seigneur et Le louer en esprit et en vérité. Ces chantres sont totalement engagés à la cause de l’évangélisation et ne demandent qu’à être soutenus, protégés et considérés dans leur ministère.

Que pensez-vous du dialogue islamo-chrétien au Sénégal ?

C’est ce dialogue qui fait justement la particularité de ce Sénégal que j’aime, que nous avons tous aimé et que nous continuons d’aimer d’ailleurs. Cette cohésion sociale, cette entente, cet amour fraternel entre les différentes religions qui fait que chacun d’entre nous peut vivre dans une paix qu’on trouverait difficilement ailleurs. Ce qui fait notre force, c’est l’originalité de ce pays. Ma prière va toujours dans ce sens de veiller à ce que chacun d’entre nous puisse être purement et totalement responsable du maintien de cette paix que les autres pays nous envie.

 

Quid de vos projets ?

En 2023, il y aura la sortie de mon 3e album Love story. Et également celui de mon premier bouquin qui retrace mon parcours mais aussi ma seconde vie à part la musique, ou du prolongement plutôt de ma vie musicale qui est très engagée. Et ce prolongement me mène à ma vie de coach, de formateur, de conférencier professionnel certifié dans les domaines que sont le leadership, la prise de parole en public, le coaching et la méthode des affaires. Dans ce livre, je parlerai de quelques histoires de vie vécues (anecdotes) qui viennent renseigner sur l’obligation que chaque individu a de trouver sa bonne étoile, son objectif de vie, son Everest. Et d’ailleurs le titre du livre sera Everest : la plus haute montagne du monde.

 Un dernier mot?

Cap sur 2023 ! Nous nous rapprochons de la fin de cette année 2022 qui aura été très riche (du moins espère-t-il) pour chacun d’entre nous. Et que nous puissions nous baser sur ces belles expériences vécues, les moins belles, pour pouvoir nous reforger, nous recentrer sur tous les points de vue : émotionnellement, psychologiquement, spirituellement parlant. Afin qu’en 2023, cette année je l’espère regorge de beaucoup de belles surprises, de belles réalisations que nous puissions tendre toujours vers les meilleures versions de nous-mêmes.

 

Réalisée par ANNA THIAW

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