Quand on entend dire que le gouvernement sénégalais entend livrer bataille contre les jeunes qui passent leur temps à insulter sur le Net, on a envie d’esquisser un petit sourire en coin.
C’est que nos gouvernants n’auraient rien compris. Le net, ce n’est pas un adversaire figé comme la presse, ou le rival politique d’en face, façon Sonko. Non. C’est quelque chose de plus dynamique, de plus mouvant, qui bouge presque tous les jours, et qui échappe aux frontières, malgré les soins de la flicaille . Le Net peut peut faire mal à tout moment, parce que non maîtrisable, non contrôlable.
Pour s’en convaincre, un seul exemple suffira : comment empêcher un Adamo ( pourtant sorti du néant ), de s’attaquer à des compatriotes archi-connus négligents, même dans les plus hautes sphères de l État où de notre société ?
Voilà quelque chose d’extrêmement difficile. Même si on lui coupe Facebook, Instagram, Youtube ou WhatsApp, eh bien, ça ne pourrait pas le réduire au silence.
Il lui suffirait de disposer d’une seule puce d’une seule compagnie de téléphonie, pour résoudre le problème sans se déplacer.
La technologie en est arrivée à ce stade. Ce ne sont pas donc ces cris d’orfraie, ces indignations sélectives, et ces résolutions à l’emporte-pièce, qui arriveraient à nous débarrasser de cette engeance.
Ce qu’il faudrait, c’est savoir raison garder. C’est ignorer ceux qui, sur la toile, ne vivent que de leurs insultes, de ce genre de forfaitures. Le net est un gros village où tout le monde se croise. Sinon comment aurions-nous fait pour entendre parler d’un Adamo, d’un Kalifone, qui empêche beaucoup de ménages de dormir ?
Sébé