Après le scrutin relatif à l’élection des conseillers du Hcct, le maire de Wakhinane Nimzatt a annoncé un probable retour du Sénat.
Le Sénat, tel un phœnix, renaitra-t-il de ses cendres ? En effet, la sortie du DG de la Rts s’apparente à un ballon de sonde lancé à la population pour savoir son opinion sur la restauration du Sénat. Une institution que le président de la République avait gelée du paysage institutionnel, dès le début de son magistère à cause des inondations.
Et si Macky Sall se rebiffe et se dit favorable à sa renaissance. Face la conjoncture économique extrêmement difficile, aucune réalité sociopolitique, Monsieur le président de la République, ne parait pouvoir justifier le retour du Sénat.
Inopportun et inutilement budgétivore ! Notre démocratie souffre moins de l’insuffisance du nombre d’institutions que de leur dysfonctionnement. Déjà que bon nombre de Sénégalais posent la question sur l’importance du Hcct, la restauration d’un Sénat vient en rajouter à cet embrouillamini.
Car difficile sera de convaincre, malgré toute la casuistique déployée par Racine Talla, que cette Haute Chambre n’est rien d’autre qu’une trouvaille pour offrir des parachutes dorés à certains caciques du système en manque de postes.
Le Sénat ne serait rien d’autre qu’une dernière trouvaille d’une coalition dénommée Bby pour caser ses vieilles machines politiques. N’auriez-vous pas été beaucoup plus inspiré, Monsieur le Président, en fournissant à l’Assemblée nationale de quoi jouer pleinement son rôle, en dotant par exemple chaque député de moyens institutionnels et humains pour un meilleur rendement parlementaire ?
En plus de cette inutilité et de cette inopportunité, ou peut-être en raison d’elles, le Sénat est une institution budgétivore. Non pas parce que 4 ou 5 milliards FCFA (le budget à l’époque) sont trop pour la démocratie, mais parce que le Sénat, en tant qu’institution, ne présente en lui-même, aucune utilité marginale pour notre démocratie.
En effet, de façon intrinsèque, le Sénat n’a aucun apport, aucune valeur ajoutée. L’existence du Sénat n’ajoutera rien à notre démocratie, tout son inexistence ne lui enlèvera rien.
Dès lors, il n’est pas raisonnable de faire une quelconque dépense pour mettre en place une institution dont on a du mal à percevoir ce qu’elle peut apporter par elle-même.