Des violences ont éclaté samedi après un match à Malang, dans l’est de Java. Cette tragédie est l’une des pires de l’histoire du football. Au moins 125 personnes, dont 32 enfants, après un second bilan, le premier donnant le chiffre de 174, sont mortes samedi soir en Indonésie dans un mouvement de foule provoqué par des fans ayant envahi un terrain de football après un match, ont rapporté les autorités dimanche, dans un pays où les rivalités entre supporteurs virent souvent à la catastrophe. Des supporteurs de l’équipe du Arema FC ont pénétré sur le terrain du stade Kanjuruhan, dans la ville de Malang (Est), après la défaite de leur équipe 3 à 2 contre celle de Persebaya Surabaya. C’était la première fois en plus de vingt ans que l’Arema FC perdait face à sa grande rivale.
La police, qui a qualifié cet incident d’« émeutes », a tenté de persuader les fans de regagner les gradins et a tiré des gaz lacrymogènes après la mort de deux policiers. De nombreuses victimes ont été mortellement piétinées. « Dans l’incident, 174 personnes sont mortes, parmi lesquelles 2 policiers. Trente-quatre personnes sont décédées à l’intérieur du stade et le reste a succombé à l’hôpital », a expliqué dans un communiqué le chef de la police locale, Nico Afinta. Des chiffres revus à la baisse dans l’après-midi, passant donc à 125 personnes. « Le bilan est aujourd’hui de 125 morts. 124 ont été identifiés et l’un ne l’a pas été. Certains noms avaient été enregistrés deux fois », a indiqué le vice-gouverneur de la province de Java Est Emil Dardak sur la chaîne Metro TV.
Des images capturées à l’intérieur du stade montrent une énorme quantité de gaz lacrymogène et des personnes s’agrippant aux barrières, tentant de s’échapper. D’autres portaient des spectateurs blessés, se frayant un chemin à travers le chaos. « Des policiers ont projeté du gaz lacrymogène, et les gens se sont aussitôt précipités pour sortir en se poussant les uns les autres et ça a provoqué beaucoup de victimes », a indiqué à l’Agence France-Presse Doni, un spectateur de 43 ans, qui n’a pas voulu donner son nom de famille. « Il n’y avait rien, pas d’émeute. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, ils ont soudainement envoyé du gaz lacrymogène », a-t-il déclaré. « Ce qui m’a choqué, c’est qu’ils n’ont pas pensé aux femmes et aux enfants ! »
Plusieurs personnes ont été écrasées alors qu’elles couraient vers l’une des sorties du stade, et sont mortes asphyxiées, a détaillé Nico Afinta. Des images capturées à l’intérieur du stade montrent une énorme quantité de gaz lacrymogènes et des personnes s’agrippant aux barrières, tentant de s’échapper. D’autres portaient des spectateurs blessés, se frayant un chemin à travers le chaos.
Le gouvernement indonésien a présenté ses excuses pour ce drame et a promis d’enquêter sur les circonstances de ce mouvement de foule. « Nous sommes désolés pour cet incident (…) C’est un incident regrettable qui blesse notre football à un moment où les supporteurs peuvent assister à un match dans un stade », a déclaré le ministre indonésien des Sports et de la Jeunesse Zainudin Amali à la chaîne Kompas. « Nous examinerons de manière approfondie l’organisation du match et le nombre de supporteurs (dans le stade). Interdirons-nous de nouveau la présence de supporteurs lors des matchs ? Nous en discuterons », a-t-il ajouté.