L’assassinat de pèlerins nigérians en partance pour Kaolack du Sénégal, au Burkina Faso, est assez symptomatique d’une situation d’insécurité grandissante au Sahel où des bandes armées dictent leurs lois. Trois pays sont ainsi concernés par la mort de ces malheureux pèlerins : Le Burkina Faso, le Nigéria et le Sénégal où ils voulaient venir célébrer leur guide. Une situation tragique qui a fait réagir le Khalife de Médina Baye, qui, en des termes fermes, a rappelé les préceptes religieux en la matière et appelé à lutter contre l’insécurité. Car, chaque jour que Dieu fait, des hommes et des femmes sont tués au Sahel par des bandes armées souvent estampillées djihadistes mais dont les opérations n’ont rien à voir avec la religion.
Le Sahel est devenu un Far-West, une zone de non-droit surtout depuis que la coalition dénommée G5 Sahel, composée de cinq pays, n’a rien pu faire de concret démontrant ainsi l’incapacité des Etats à apporter les ripostes nécessaires. La zone la plus dangereuse est celle des trois frontières entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Des Etats frappés par une insécurité telle que même leur existence est menacée. Et la tuerie ainsi observée montre qu’aucun Etat n’est épargné et que la lutte contre l’insécurité au Sahel doit être l’affaire de tous.
En clair, en Afrique, notamment de l’Ouest, l’approche sécuritaire doit être globale, inclusive et réaliste. Rien ne pourra se faire sans les Etats, mais rien ne pourra se faire sans les populations. Et si l’on parle d’Etats, il faudra l’implication de tous y compris du Cameroun et de l’Algérie, sans oublier le Tchad et le Sénégal. C’était cela la principale faiblesse du G5 dont les présidents initiateurs ne sont plus en service. Il fallait la participation de tous les Etats concernés directement et indirectement. D’ailleurs, une telle approche a déjà été proposée par le Docteur Cheikh Tidiane Gadio. Car, en plus d’être des Etats pauvres, parmi les plus pauvres du monde, nous ne pouvons pas nous payer le luxe d’être les Etats les plus dangereux du monde.
Or, c’est ce qui est en train de se passer. Car, en plus des coups d’Etat, les mouvements djihadistes embrigadent des jeunes socialement désespérés qui trouvent des salaires, des armes, des motos et une considération dont ils avaient besoin. Si donc nous laissons un seul mouvement terroriste prospérer, nous créons les conditions favorables à son expansion et à l’épanouissement d’autres. Car, en toile de fonds, l’économie de la criminalité est très florissante. Il est plus facile de s’armer et de requêter des innocents désarmés que de chercher du travail dans des Etats où règne la corruption.
Alors les mouvements terroristes dament souvent les Etats dans le ‘’recrutement’’ de personnels. Ce qui aggrave les conséquences à long terme du problème.
Assane Samb