Dans le tableau complexe de la société sénégalaise, où l’espoir et les aspirations d’une nation reposent sur les épaules d’une jeunesse dynamique, dans les rues animées de Dakar, dans les villages reculés du pays et sur les bancs des écoles, résonne un murmure collectif, un appel à l’action, une quête de changement. La jeunesse sénégalaise, vibrante et pleine de promesses, se dresse face aux défis qui entravent son chemin vers un avenir meilleur.
Je m’adresse aujourd’hui au nouveau président de la République du Sénégal, Son excellence, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, porteur des aspirations d’une génération longtemps négligée, mais désormais prête à jouer un rôle clé dans la transformation de notre chère patrie, le Sénégal.
À l’heure où le Sénégal embrasse une nouvelle ère sous votre direction, les attentes sont élevées, en particulier en ce qui concerne la jeunesse. Il est impératif que ce nouveau leadership que vous prônez brise les schémas des gouvernances passés et place la jeunesse au cœur des priorités gouvernementales. Votre vision audacieuse et votre engagement indéfectible envers l’avenir de notre pays seront les piliers sur lesquels reposera notre transformation collective.
Monsieur le président, les défis auxquels nous sommes confrontés sont immenses, mais pas insurmontables. Parmi eux, l’emploi et la formation occupent une place prépondérante. Trop souvent, les jeunes diplômés se retrouvent sans perspectives d’avenir, confrontés à un marché du travail sclérosé et à un système éducatif défaillant poussant de nombreux jeunes à se tourner vers les horizons périlleux de l’émigration clandestine à la recherche de meilleures opportunités. Il est temps de changer cette réalité.
Le chômage rampant, l’éducation lacunaire, l’économie informelle prédominante et les inégalités criantes sont autant de maux qui ont longtemps gangrené notre tissu social. Du Président Senghor au Président Diouf, passant par le Président Wade jusqu’au Président Sall, malgré les différentes politiques et programmes mis en place ont toutes été confrontées à cette réalité décevante.
Monsieur le Président, vous vous tenez devant une tâche herculéenne, celle de transformer les défis en opportunités, de panser les blessures de notre société pour créer un avenir radieux. Avec une humilité teintée d’urgence, nous vous implorons de ne pas seulement gouverner, mais de guider, d’inspirer et d’agir pour la jeunesse de notre cher Sénégal. Car, bien que nous soyons le socle de la société, nous sommes souvent relégués aux marges de la république, négligés et oubliés. Mais nous, la jeunesse, nous savons que nous avons un rôle vital à jouer dans le développement de notre cher Sénégal.
Monsieur le Président, en votre qualité de jeune, vous êtes bien placé pour comprendre les défis auxquels la jeunesse est confrontée. Il est temps de transformer cette compréhension en actions concrètes et significatives. Comme l’a souligné le Dr El hadji Abdourahmane Diouf dans son ouvrage de la concurrence à la concordance, en reconnaissant la jeunesse comme l’un des « angles morts » de notre démocratie, nous franchissons une étape cruciale vers une meilleure compréhension du problème. Il est temps de placer la jeunesse au premier plan, en les intégrant dans les processus décisionnels pour garantir que les politiques gouvernementaux répondent réellement à nos besoins et de nous donner les outils nécessaires pour devenir non seulement l’architecte de notre propre avenir, mais aussi le moteur du progrès national.
Nous avons besoin d’un gouvernement qui investit massivement dans l’employabilité des jeunes, qui crée un environnement propice à l’éclosion du talent et à la réalisation des aspirations des jeunes, à la création d’emplois et qui favorise une éducation de qualité, orientée vers les besoins du marché. Le programme « école-entreprise » doit être évalué de manière exhaustive, afin d’identifier les lacunes et d’apporter les ajustements nécessaires. Mais l’action ne doit pas se limiter aux sphères économiques et éducatives. Vous devez également œuvrer pour un Sénégal plus juste et plus équitable. Trop longtemps, les investissements ont été concentrés dans les zones urbaines, laissant l’intérieur du pays marginalisé et oublié. Il est temps de rétablir l’équilibre, de construire des ponts entre les régions et de favoriser un développement harmonieux et inclusif. La jeunesse n’est pas que dakaroise, la jeunesse est sénégalaise.
Le patriotisme économique doit également être encouragé parmi la jeunesse. Il est temps de cultiver un sentiment de fierté nationale et de responsabilité envers le développement économique du pays. En soutenant les entreprises locales, en promouvant l’innovation et l’entrepreneuriat, en favorisant le commerce équitable et en encourageant l’investissement dans des initiatives qui profitent à la communauté sénégalaise dans son ensemble pour ouvrir la voie vers l’autonomisation économique et la construction d’une économie robuste et résiliente.
Dans cette ère de renouveau et d’espoir, Monsieur le Président, vous ne marcherez pas seul. Vous serez entourés d’une jeunesse déterminée, prête à relever les défis avec courage et détermination.
Ensemble, nous écrirons un nouveau chapitre de l’histoire du Sénégal, un chapitre où la jeunesse est célébrée, respectée et pleinement réalisée dans tout son potentiel. Car après tout, aujourd’hui, nous réalisons que nous, la jeunesse, ne sommes pas un fardeau, mais une puissante force motrice qui peut propulser notre nation vers des horizons de prospérité et de développement.
Adama Gaye, Juriste d’affaires,
Jeune citoyenne sénégalaise engagée, militante du parti AWALE.