Le Sénégal, une société corruptogène

La corruption, qui est le fait pour un fonctionnaire, de recevoir des particuliers des avantages matériels dans le cadre de ses fonctions, soit pour exercer d’une certaine manière, soit pour ne pas les exercer du tout, reste plus florissante que jamais dans notre pays.

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On peut sans risque d’être démenti, affirmer que presque tous les coins sociopolitiques, économiques et culturels sont infectés par ce virus.

Chacun a, en effet, entendu parler de dossiers primés, de permis de conduire reçus, de diplômes obtenus, d’infractions routières et autres effacées, grâces à l’art d’amadouer le ou les responsables chargés du règlement de ces problèmes.

Et tout le monde, il est beau. Tout le monde, il est gentil, car il existe une réelle complicité entre le corrupteur et le corrompu.

Quand un homme politique exagérément virulent devient subitement doux et change ses griffes de tigre en celles de chaton, faisant très souvent un saut périlleux de la gauche vers la droite, on a bien souvent tendance à se demander si la belle et efficace demoiselle appelée corruption n’est pas passée par là.

La corruption se pratique le plus souvent sous la distribution de cadeaux, de postes juteux, de prébendes et moultes faveurs.

Aujourd’hui dans notre pays, pourtant assez consistant et appelé à rejoindre au plus vite les rangs des pays développés, le futur semble nous fuir à la vitesse d’une galaxie, tellement la scène politique qui est l’endroit idéal pour la corruption semble s’évader des chantiers lumineux de la probité, du droit à la liberté, de l’intérêt général  surtout, pour devenir, comme disait l’autre, « une sorte d’activité professionnelle de gagne pain, de moyen d’assouvir ses ambitions personnelles, pour ne pas dire égoïstes. »

Et alors, vive le nomadisme politique ! On change de partis comme on change de chemise au gré des intérêts.

Et le débat politique ne peut, dés lors que rester au ras des pâquerettes.

A cette allure, on peut affirmer sans ambages que l’éradication totale de la corruption n’est pas pour demain.

D’autant plus que beaucoup de nos concitoyens pensent qu’il faut s’en mettre pleines les poches toutes les fois que c’est possible, qu’importe les moyens utilisés pour obtenir ce qu’on voudrait.

Pour ces derniers, sans argent, l’honneur n’est qu’une maladie.

Les caisses de l’Etat, exempt attendent donc le guerrier le plus intrépide pour être vidées, car le successeur n’hésitera pas lui une seule seconde.

Ces étranges fossoyeurs de notre économie sont d’autant plus engagés dans leur triste destin qu’ils sont convaincus qu’il n’y aura jamais de sanction exemplaire.

On noiera toujours le poisson par des belles envolées juridico-politiques pour donner l’impression qu’il y a eu quelque part une mal donne.

Et pour boucler la boucle, des promotions parfois feutrés, viendront consacrées le haut fonctionnaire téméraire sur qui, tous les regards accusateurs étaient  pourtant tournés.

L’une des conséquences les plus graves de la corruption, c’est aussi la mauvaise qualité des services rendus au bénéfice du peuple et de l’Etat.

Tout le monde y perd, sauf évidement le corrompu.

S’agissant en effet de la construction de réseau routier, le scandale le plus régulier et le plus absolu, aucune norme de sécurité ou de vie décente n’est respectée.

 Le tronçon est alors à refaire vu son état lamentable après chaque hivernage  et l’environnement est pollué le plus souvent par des constructions illicites, tolérées à coup de cadeaux.

De qui se moque-t-on ? Il est illusoire de s’attendre à un développement intégral et harmonieux de notre cher pays.

La route est encore longue, sinueuse, très longue, qui mène au concert des pays développés.

Il est cependant temps de retrousser nos manches pour redorer notre blason, parce que nous sommes à la croisée des chemins.

Pape Amadou Fall

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