Le sous-variant BA.2 d’Omicron, encore très minoritaire en France, est devenu majoritaire au Danemark en quelques semaines. Une étude récemment publiée confirme qu’il est encore plus contagieux que le sous-variant originel, le BA.1.
La souche originelle du SARS-CoV-2, apparue il y a deux ans, était qualifiée à l’époque de virus extrêmement contagieux. Depuis, nous avons vu défiler les variants Alpha, Bêta, Delta, Gamma, et depuis début décembre Omicron. Pour qu’un variant puisse prendre le pas sur les autres et devenir majoritaire, il doit forcément être plus contagieux que le précédent. Omicron est déjà dix fois plus contagieux que la souche originelle. Avec ce dernier, le monde pensait avoir atteint un sommet et espérait que ce variant serait le dernier préoccupant. Il semblerait que ce ne soit pas le cas. Un sous-variant d’Omicron, nommé BA.2, déjà majoritaire au Danemark, pourrait être encore plus contagieux.
Une étude de l’Université de Copenhague au Danemark publiée le 30 janvier 2022 (non encore relue par les pairs) s’est penchée sur la contagiosité du variant BA.2. Les auteurs se sont intéressés à 8.541 cas d’infections au variant Omicron survenus entre le 20 décembre 2021 et le 11 janvier 2022, dont 2.122 étaient liés au variant BA.2. Parmi les 17.945 potentiels cas contacts, 5.702 ont été contaminés dans la semaine suivant le contact. Le taux d’infection des cas contacts était de 29 % parmi les contaminations liées au variant BA.1 et de 39 % parmi celles liées au variant BA.2. Le sous-variant BA.2 est donc 30 % plus contagieux que le BA.1. Par ailleurs, les auteurs se sont intéressés au statut vaccinal des personnes contaminées. Avoir un schéma vaccinal complet, même avec le booster, ne protégeait pas de la contamination par BA.2. Ce qui signifie que BA.2 est capable d’échapper aux anticorps secondaires à la vaccination.
Enfin, les auteurs se sont penchés sur le statut vaccinal des personnes contaminantes. Les données sont plus rassurantes : les individus vaccinés contaminaient moins de patients que les non vaccinés. Autrement dit, si BA.2 a plus de risques de contaminer des vaccinés que BA.1, une personne vaccinée contaminée par BA.2 a moins de risques de le transmettre à son tour qu’une personne non vaccinée. La vaccination contribue donc à freiner la circulation du virus.
Depuis quelques semaines, un sous-variant du variant Omicron est régulièrement détecté dans plusieurs pays dont la France. Celui-ci a été baptisé BA.2. Il serait déjà majoritaire en Inde et au Danemark. Que sait-on de ce nouveau variant ? Des cas ont été détectés dans plusieurs pays : en Inde et en Afrique du Sud fin décembre 2021, puis aux Philippines, au Danemark, en Suède et en France. Une quinzaine de cas seulement ont été identifiés en France pour le moment. Mais tous les prélèvements ne sont pas séquencés.
Les premières données provenant de l’Inde et du Danemark suggèrent que ce sous-variant ne provoquerait pas de symptômes plus sévères que le sous-variant BA.1. Dans une note d’actualisation du conseil scientifique en date du 20 janvier 2022, une allusion est faite au sous-type BA.2 du variant Omicron du coronavirus. On peut y lire : « le sous-type BA.1 représente 90 % des variants circulants, et le sous-type BA.2 entre 3 et 4 %, surtout en Afrique et en Asie. » Si le conseil scientifique souligne l’existence de plusieurs sous-types du variant Omicron du SARS-CoV-2, il précise plus loin, « tous ces sous-variants semblent avoir les mêmes caractéristiques ». Par ailleurs, à ce stade, il n’est absolument pas possible de donner des informations sur l’efficacité des vaccins sur ce sous-variant.