Trouver des financements, être plus compétitives, les communes comptent le plus souvent conjuguer leurs efforts (INTERCOMMUNALITE) pour tenter de garder la tête hors de l’eau. Dans le fond, la mutation des communes d’arrondissement en communes de plein exercice était le principal point de désaccord entre les maires de communes et les autorités étatiques.
Travailler entre communes offre autant d’opportunités. Des communes pensent aux actions de développement et de coopérations pour régler des difficultés communes dans la limite de compétences. Des communes ont déjà commencé à expérimenter cette forme de coopération qui pourrait être bénéfique pour elles. En effet, l’intercommunalité se retrouve au cœur de l’action publique locale. La coopération entre collectivités locales a précédé la loi numéro 86-06 du 22 mars 1996, portant code des collectivités locales. Elle remonte en 1883 avec la tentative de regroupement des communes de Dakar, Pikine et Rufisque. Il s’agit aussi d’entreprendre des actions de développement entre elles. Ce sont des programmes communs et avec l’engagement des actions sectorielles. Avec l’acte 3 de la décentralisation, la loi fixe des dispositions pertinentes. Des communes ont montré la voie à suivre avec des élus qui comprennent la conjugaison des efforts. Avec les moyens dérisoires à la disposition des communes, la situation reste compliquée.
En effet, le pouvoir central transfère certaines de ses prérogatives aux collectivités locales, tout en essayant de garder la mainmise sur ces dernières. Le découpage politico-administratif est tout aussi préoccupant. On assiste à une prolifération de communes le plus souvent sans viabilité territoriale et économique. Dans l’ensemble, les collectivités peinent à trouver des ressources pour financer leurs investissements. Les dotations de l’Etat sont insuffisantes, le recouvrement des impôts et des taxes est déficient, le partenariat avec des collectivités étrangères du Nord est désorganisé et comporte des risques. L’Etat tente de réformer mais fondamentalement, sans remettre en question le découpage territorial qui est pourtant considéré comme l’une des sources de dysfonctionnements et du manque de moyens des collectivités locales.
A en croire Abdoulaye Mbow, les maires doivent y penser. « Dans les lois et règlements avec l’acte 3, l’intercommunalité est une réalité et il faut travailler ensemble, mais éviter les partisanneries. Ce qui se passe avec les difficultés économiques, les communes frontalières doivent travailler pour des relations apaisées à la base et aussi créer un essor économique et des communes émergentes », dit-il. Pour lui, il faut aussi des budgets et éviter de politiser les relations entre communes. Les maires doivent penser à des territoires viables.
A ce titre, ce sont des approches graduelles avec leurs compétences dépassant les limites de circonscription territoriales. Pour une mutualisation des ressources, Cheikh Diop, l’expert en décentralisation note que des communes sont ensemble pour être plus compétitives. «Il y a aussi l’intercommunalité, mais les thématiques dépassent les moyens et les limites des territoires. Il faut des périmètres plus intelligents avec les ressources et satisfaire les demandes de leur population. C’est le cas des feux de brousse. Donc deux communes peuvent aussi conjuguer leurs efforts et faire face », explique Cheikh Diop.
Les communes doivent maximaliser leurs ressources, selon Sidya Ndiaye, syndicaliste. Il estime qu’il faut des textes et aussi vouloir être ensemble car les ressources font défaut. « Il faut réfléchir ensemble comme le cas en France où les forces sont mises ensembles.
MOMAR CISSE