Après sa prestation de serment ce 02 avril, le président Diomaye avait décliné, par l’intermédiaire de son Premier ministre Ousmane Sonko, une liste de cinq priorités parmi les urgences de l’heure. Et une de ces priorités était justement de travailler à promouvoir la cohésion nationale et l’unité nationale.
A ce moment-là, tout le monde pensait que la fracture notait était seulement d’origine politique après que le Sénégal eût traversé une tension grave qui datait de 2021. Que nenni! Les récents événements survenus à Kolda entre deux confréries religieuses nous rappellent l’urgence de davantage œuvrer pour la cohésion nationale. Car, malgré le fait que le Sénégal est une Nation certaine, il n’en reste pas moins vrai que, comme partout dans le monde, les particularismes restent forts.
Et les individus ont toujours tendance à s’agripper à des structures identitaires parce que les personnes qui y vivent partagent, avec eux, les mêmes convictions, les mêmes croyances et ont tendance à être particulièrement réfractaires à toute forme de critique et d’hostilité. Ce particularisme, on l’a surtout observé en politique ces derniers temps, mais il existe également dans le domaine ethnique et religieux. Et le Sénégal n’est pas à l’abri même s’il ne vit pas ces divisions de la façon que cela se voit dans les pays voisins.
Que les disciples de Thierno Mouhamadou Seydou Bâ et ceux de Thierno Mounirou Baldé soient dans une dynamique de rivalité peut se comprendre. Qu’ils se regardent en chiens de faïence n’est pas tolérable. Surtout si cela dure depuis longtemps comme certains le soutiennent. C’est d’ailleurs pourquoi les choses ont dégénéré ce jour de Tabaski, jour de pardon et d’introspection pour le musulman.
C’est pourquoi, il est impératif pour l’Etat, de travailler à désamorcer ces bombes sociales en évitant de verser dans la neutralité même si notre République est laïque. Car, parfois, les tensions sociales sont telles que les guides religieux sont eux-mêmes dépassés. Et c’est là où les autorités, souvent très bien informées de ce qui se passe, doivent venir en appoint.
Nous n’avons pas certes un Ministère des cultes, mais la responsabilité incombe à celui de l’Intérieur pour jouer les bons offices. Car, si dans une communauté, les affrontements en arrivent à des morts comme ça a été le cas, il est toujours plus difficile de calmer les esprits. L’esprit de vengeance prévaut pendant longtemps. Il est grand temps que cette promesse des autorités soit matérialisée par un travail discret de médiation sociale que ça soit en Casamance, qui a besoin d’une paix durable, ou ailleurs.
Assane Samb