La journée internationale pour la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes est célébrée chaque 2 novembre et cette année l’UNESCO estime à 86% le taux d’impunité pour ces crimes. Selon l’observatoire de l’UNESCO Entre 2006 et 2020, plus de 1 200 journalistes ont été tués dans le monde et près de 9 cas sur 10 n’ont pas été élucidés.
En 2021, le bilan reste macabre avec 55 professionnels de médias assassinés. C’est particulièrement le cas en Haïti ces derniers mois et d’ailleurs dimanche dernier (30 octobre 2022) Romelson Vilcin, un journaliste, a été tué dans l’enceinte même d’un commissariat de Port-au-Prince. Ici au Sénégal, la situation n’est pas loin de ça, si l’on se fie à Maguette Ndong, Porte-parole du Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS). «Comme vous le savez, la situation au Sénégal des médias est une situation qui est très préoccupante actuellement pour nous acteurs des médias.
Parce que vous n’êtes pas sans savoir que les journalistes sénégalais sont très souvent victimes d’agressions et d’attaques de la part d’hommes politiques, mais aussi de citoyens sénégalais tout simplement qui, pour une raison ou une autre, s’en prennent à des professionnels des médias. Je pense qu’il y a eu beaucoup d’exemples dans ce sens-là. Mais aussi, pour dire qu’au-delà des hommes politiques, il y a aussi les religieux parfois qui s’en prennent à des journalistes qui, peut-être, n’avaient pas relayés exactement leurs propos ou bien qui auraient peut-être donné un avis contraire à ce qu’ils voulaient entendre. Il y a aussi la violence policière qu’on connaît beaucoup au Sénégal. C’était le cas avec la Camerawoman Aida Ndiaye. Il y a aussi les attaques contre les maisons de presse. Je pense que l’exemple le plus illustratif c’est l’attaque du Journal Les Echos. En mars dernier, les attaques perpétrées contre le Journal Le Soleil et les locaux de L’Observateur, restent impunies. Donc il est temps que les responsables de ce pays fassent tout pour protéger les journalistes.
Mais nous, en tant qu’acteurs, nous continuons à dénoncer cela et nous pensons que les journalistes ont vraiment un rôle clé à jouer dans la Société et donc ont besoin de protection». Une presse libre est indispensable à la vie des démocraties, d’après Antonio Guterres, le Secrétaire Général de l’ONU. «Elle dévoile les méfaits, aide à comprendre la complexité du monde et contribue à la réalisation des Objectifs de développement durable. Or, plus de 70 journalistes ont été tués cette année, uniquement pour s’être acquittés de ce rôle dans la société. Ces crimes sont rarement élucidés. Parallèlement, le nombre de journalistes emprisonnés a atteint un niveau record et les menaces d’incarcération, de violence et de mort se font chaque jour un peu plus pressantes. L’explosion de la désinformation, du harcèlement en ligne et des discours de haine, en particulier envers les femmes journalistes, entrave le travail des médias partout dans le monde. L’intimidation par l’argent ou le droit complique la tâche de celles et ceux qui cherchent à rendre compte. Cette évolution représente une menace non seulement pour les journalistes, mais aussi pour la société en général. Le Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes a pour but de permettre aux professionnels des médias de faire leur métier librement et en toute sécurité.
Mamadou Sow (Stagiaire)