Des candidats à la candidature sont sur le terrain du parrainage. A quelques jours de la clôture, la collecte de parrains met en relief une guerre froide des chiffres. Les candidats à la candidature affichent à leur tableau de chasse le nombre de leurs parrains. La surprise est de taille.
Entre les chiffres faramineux dépassant tout entendement démocratique de la loi du parrainage, les autres équipes des candidats en lice jubilent. Ils auraient suffisamment collecté de parrains. Selon Mamadou Sy Albert analyste, « on peut naturellement lire entre les lignes et comprendre les enjeux d’une bataille d’opinion par les chiffres démontrant la puissance de frappe des camps en présence. La volonté de prouver sa représentativité à l’échelle du pays de la Teranga ne souffre de doute.
Et, il n’est guère donc étonnant que la bataille des chiffres oppose en réalité les candidats crédités de faire partie potentiellement des prochains majors au soir du 25 février 2024. » Pourtant, cet exercice normal et démocratique fausse déjà les règles du jeu fixées par la loi électorale.
A l’en croire, certains candidats auront inéluctablement des surplus en stock même si la loi de parrainage n’interdit pas le non-respect de l’esprit et la loi électorale. « Tout laisse penser que les doublons externes et internes qui sont les principales causes de l’élimination de nombreux candidats en 2019 résultent d’une manière ou d’une autre, du nombre de parrains collectés largement supérieur à celui exigé », a-t-il réagit. A ce titre, « la loi électorale souffre donc en matière d’égalité et de justice équitable. Elle ne limite pas le nombre de parrains à ne pas dépasser pendant la campagne de collecte.
Un grand vide juridique et sources de contentieux post validation des candidatures. Le pire est que la loi n’envisage pas des modalités administratives de l’organisation, du suivi et du contrôle de la collecte de parrains par les autorités compétentes », selon l’analyste. Il est d’avis que les candidats des partis et coalitions organisent librement leur campagne de collecte et que le ministère de l’Intérieur chargé d’organiser les élections et la Cena qui doit gérer la supervision et le suivi du procès électoral et son organisation, n’ont apparemment, aucune prise ou emprise sur le processus du parrainage des candidats à la candidature. L’achat de conscience, la manipulation du parrain et l’irrespect de la loi du parrainage pourraient être affectés gravement pendant la campagne de parrainage.
L’élimination des candidats qui n’auront pas suffisamment de parrains (nationaux et singulièrement, régionaux), constitue une menace sérieuse quant à l’Inclusivité et la transparence de la présidentielle de 2024. « Bien de candidats pourraient désenchanter dans les zones protégées des grands collecteurs de parrains des candidats à la candidature », renchérit M. Sy.