Le maire de la ville de Nantes, Johanna Rolland, et son Conseil municipal ont décidé de donner le nom de Joseph Ndiaye à une rue d’un quartier symbolique de la cité sur recommandation du conseiller municipal du groupe Écologiste, Alassane Guissé.
De son vrai nom, Boubacar Joseph Ndiaye, « conservateur en chef » de la Maison des Esclaves est décédé le 6 février 2009. De par ses récits passionnés, il a su marquer les esprits de bon nombre de visiteurs, notamment les touristes étrangers. La Ville de Nantes est l’une de ces cités françaises qui ont servi de point de départ aux bateaux négriers aux côtés d’autres villes telles que celles du Havre, de La Rochelle, de Bordeaux ou de Saint-Malo.
Au moins, 4 000 expéditions négrières à destination des Amériques et de l’Océan indien ont permis à la ville de transporter près de 600 mille esclaves. Et le samedi 15 octobre dernier, une plaque de rue portant le nom de Boubacar Joseph Ndiaye a été inaugurée sur l’île de Nantes à l’occasion du centième anniversaire de l’ancien conservateur de la Maison des esclaves de Gorée.
Depuis de nombreuses années, de nouvelles rues nantaises sont nommées en hommage à ces femmes et hommes engagés pour les droits humains. Selon le site patrimonia.nantes.fr, c’est en particulier le cas sur l’île de Nantes, dont les aménagements en cours permettent de valoriser la vie et l’œuvre de ces militants, écrivains, personnalités politiques ou encore artistes. Le quartier de la Prairie-au-Duc, avec ces 17 noms de figures incarnant le combat pour la paix, en est un exemple.
L’ensemble de ces initiatives s’inscrit dans une démarche mémorielle qui entre en résonance avec des temps forts comme la Journée commémorative du souvenir de l’esclavage et de son abolition du 10 mai. Une délégation du Sénégal a été invitée à Nantes, pour l’inauguration de la plaque de rue dédiée à ce grand historien et homme de culture. Boubacar Joseph Ndiaye, né à Rufisque au Sénégal, combat dans l’Armée française pendant la Seconde Guerre mondiale, puis en Indochine. En tant qu’ancien combattant, il reçoit la Croix de Guerre, est fait officier de l’Ordre national du Lion et chevalier de l’Ordre national du Mérite (en France et au Sénégal). Après son retour au Sénégal, il devient conservateur de la Maison des esclaves de Gorée en 1962. Orateur de talent, Boubacar Joseph Ndiaye s’emploie à mettre en lumière l’histoire de la Traite négrière et de l’Esclavage, contribuant ainsi à la constitution d’une mémoire autour de ces tragédies humaines.