Un rapport sur le retour des migrants dans leur pays révèle que leur réintégration économique fait face à un défi majeur. En effet, plus de 60% sont victimes d’une stagnation voire une régression dans plusieurs domaines clés.
Le mixed migration centre (MMC) avec l’appui du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-commissariat des nations unies aux droits de l’homme (HCDH-BRAO), à travers son projet de protection des droits des migrants PROMIS a publié hier un rapport en ligne, intitulé « Des préjudices multiples et croisés : Examen du recours à la force lors du retour et de son impact négatif sur les droits humains des migrants pendant et après le retour au Sénégal ». Ce rapport met en lumière les expériences des rapatriés en matière de recours à la force lors de leur retour, en accordant une attention particulière aux violations et aux abus qui accompagnent souvent ces expériences. Ce rapport repose sur 616 enquêtes quantitatives menées auprès des migrants de retour au Sénégal entre février et mai 2023. Il offre un aperçu du processus de retour migratoire, en prenant en compte trois axes clés : l’expérience des personnes migrantes, les violations des droits humains et l’impact sur leur réintégration. Selon le rapport, les raisons liées au statut juridique ont motivé 65% des rapatriés à rentrer, tandis que 40% ont évoqué les conditions de vie dans leur pays de migration. Il établit un constat alarmant : sur les personnes ayant mentionné les violations des droits humains en détention, 94% ont été témoins ou victimes de violations, subissant en moyenne six violations ou abus par détention. Enfin, malgré le retour, la réintégration économique reste un défi majeur pour plus de 60% des rapatriés, avec une stagnation voire une régression dans plusieurs domaines clés. Dans le cadre de cette publication, le MMC en collaboration avec le bureau régional du HCDH pour l’Afrique de l’Ouest, et le Réseau Régional des Nations Unies pour la migration en Afrique de l’Ouest et du Centre organise une rencontre pour une présentation du rapport.
Cette présentation permettra de discuter des conclusions du rapport, ainsi que des implications et des recommandations en matière de protection des droits humains des migrants en présence des parties prenantes pertinentes. Selon le communiqué, le MMC est une source majeure de données, d’informations, de recherches et d’analyses indépendantes et de qualité sur les migrations mixtes. En fournissant des preuves et une expertise crédible, le MMC vise à aider les agences, les décideurs politiques et les praticiens à prendre des décisions éclairées, à avoir un impact positif sur les politiques migratoires mondiales et régionales, à contribuer à la protection et à l’assistance des personnes en déplacement et à stimuler la réflexion dans le secteur des migrations composites.
NGOYA NDIAYE