Responsable syndical et assistant au chef division reproduction du Port autonome de Dakar, L. Diop a été jugé pour menace de violence et voie de fait ce mercredi 10 août 2022. Le prévenu s’est montré très violent envers la directrice du revenu patrimoine, A. Touré, lorsque celle-ci a diminué le montant de sa prime.
L. Diop s’est emporté, après avoir reçu une prime d’1 million francs, alors qu’il s’attendait à percevoir 3 millions francs, à l’instar de ses collègues. Sur ce, le responsable syndical et assistant au chef division reproduction du Port autonome de Dakar a menacé et insulté la directrice du revenu patrimoine. La présidente du tribunal des flagrants délits de Dakar a lu les messages horribles que la victime a reçus le 28 juillet dernier. « Tu verras qui je suis. Tu penses que tu es supérieure à tout le monde, avec moi ça ne passera pas. Il y aura un mortal combat entre nous… ». Cependant, le prévenu a dégagé en touche l’accusation. «Je lui ai envoyé un message en lui disant qu’il y aura un mortal combat, car elle a diminué ma prime sans raison », a asséné le prévenu. Et la juge de demander qu’entendait-il par « mortal combat ». « Je parlais de lutte syndicale et non de la tuer pour dénoncer le conflit. Je suis le secrétaire général adjoint du syndicat », s’est-il dédouané.
Interrogée sur les faits, la partie civile a déclaré : « Dans la journée du 28 juillet, j’étais chez moi, convalescente, j’ai reçu une série de messages allant d’insultes aux menaces. Je suis sa directrice. Il n’y a rien qui puisse le justifier. On est dans un cadre administratif et hiérarchique ». A en croire Mme Touré, lorsqu’elle est allée au Port avec les policiers pour les aider à identifier L. Diop, celui-ci a réitéré ses menaces et injures. La directrice a, par ailleurs, expliqué les raisons pour lesquelles le montant de la prime a été diminué. « On a tenu trois séances de travail pour voir s’il pouvait atteindre ses objectifs.
À trois semaines, il m’a envoyé un courrier pour me dire qu’il ne pouvait pas faire le travail », a-t-elle avancée. Les avocats de la partie civile se sont offusqués du comportement du prévenu qui, à leur avis, ne supporte pas d’être dirigé par une femme. Soutenant que leur cliente n’est pas là pour battre monnaie, Mes Arona Bass et Cheikh Ahmadou Diop ont réclamé le franc symbolique. La représentante du Ministère public a requis trois mois de prison et une amende de 50.000 FCfa. Me Khadim Kébé a plaidé la relaxe, soulignant que l’élément intentionnel n’est pas établi. N’étant pas du même avis, Me Bamba Cissé a sollicité une application bienveillante. Rendant son verdict, la juge a condamné le prévenu à trois mois de prison assortis du sursis et à une amende de 100.000 francs. Il doit allouer le franc symbolique à la plaignante.
KADY FATY