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Présidentielle 2024: Bougane, Gackou, Abdourahmane Diouf, Déthié Fall : Pèsent-ils devant le grand Macky?
Présidentielle 2024: Bougane, Gackou, Abdourahmane Diouf, Déthié Fall : Pèsent-ils devant le grand Macky?

Présidentielle 2024: BOUBACAR BORIS DIOP  » Aucun Palais ne vaut une vie humaine »

Macky et les siens vont s’accrocher au pouvoir avec l’énergie du désespoir. C’est sous son règne que l’instrumentalisation de la justice est la plus flagrante, systématique et massive – Des propos insensés de Sonko envers Adji Sarr.

C’est jeudi dernier que la justice a condamné Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme, pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024. Et Boubacar Boris Diop de dire qu’il comprend et partage la colère causée par un verdict aussi insensé. Selon lui, il a été gêné que depuis plus de deux ans il ne soit question au Sénégal que d’une affaire de mœurs en lieu et place de sujets tels que l’éducation ou la santé des Sénégalais.

Le plus choquant, c’est qu’on découvre au final qu’Ousmane Sonko n’a jamais violé personne et que cette affaire a été montée de toutes pièces. Ceux qui ont ourdi ce complot ont échoué sur toute la ligne, car même en son absence et celle de ses avocats, le tribunal n’a eu d’autre choix que de l’acquitter des chefs d’accusation de viol et de menaces de mort. Aujourd’hui, les pieds-nickelés ayant entraîné notre pays dans ce torrent de boue nous doivent au moins des excuses. Cette affaire nous a en effet coûté très cher, on continue à compter les morts, notre économie s’en sortira affaiblie et nous sommes devenus la risée du monde entier.

– Et cette condamnation à deux ans de prison …

Le verdict est une preuve irréfutable du complot ourdi contre Sonko. Le tribunal s’est vu forcé de l’acquitter tant les charges contre lui étaient ridicules mais n’a pas osé le laisser libre car derrière, il y avait une commande politique à honorer. Le juge Issa Ndiaye et le procureur qui lui en a soufflé l’idée, in extremis, resteront dans l’histoire comme ceux qui nous ont fait découvrir ce délit de « corruption de la jeunesse » bien difficile à cerner du reste. Il figure, certes, dans notre Code pénal mais Sonko est à ma connaissance le premier de nos compatriotes qu’il envoie en prison. Macky Sall et sa justice mais aussi tous ceux qui se sont refugiés derrière Adji Sarr pour attenter à l’honneur d’un opposant, doivent des comptes au pays.

– Beaucoup pensent que Sonko est victime d’un harcèlement sans précédent. Lui-même a dit que l’on n’a jamais vu pareille chose au Sénégal.

Monsieur Boris DIOP se dit être entièrement d’accord avec cette façon de voir, la persécution de Sonko par Macky Sall n’a pas de précédent dans notre histoire. Il y a eu certes Mamadou Dia et Abdoulaye Wade ou d’autres encore… Mais c’est la première fois qu’un homme politique de cette envergure est aussi bassement attaqué dans son intimité. Peut-on imaginer un seul instant Senghor descendant à ce niveau ? Abdou Diouf a dû faire face à une formidable hostilité, des partisans de Wade ont même été jusqu’à vouloir déterrer le corps de son père à Saint-Louis mais Diouf n’a pas pour autant fouillé dans la vie privée de son rival. Et Wade lui-même, lorsqu’on lui a dit qu’un leader d’opposition avait été filmé dans une position délicate avec une femme, sur la Corniche, il a ordonné que l’on jette ces images à la poubelle, car lui ne mangeait pas de ce pain-là.

 Êtes-vous de ceux qui pensent que Sonko aurait dû se présenter au tribunal ?

– Il n’est pas facile de répondre à cette question. Parfois je me dis que s’il avait été présent avec ses avocats, personne n’aurait osé parler de « corruption de la jeunesse » mais d’un autre côté, il est difficile pour un homme d’honneur de se prêter à un jeu dont la seule finalité est de vous humilier publiquement par des mensonges obscènes. Il ne faut pas non plus oublier que chaque fois que Sonko a voulu se rendre au tribunal, les forces de l’ordre se sont dressées sur son chemin.

Macky a t-il des chances de remporter la présidentielle si jamais il y participait ?

Libre à chacun de faire son pronostic, mais moi, je suis persuadé que le président sortant n’aurait aucune chance s’il arrivait malgré tout à être candidat. J’en suis si profondément persuadé que je me dis parfois que cette élection n’aura peut-être pas lieu, que le régime fera tout pour la rendre impossible. Cela ne me surprendrait pas que l’on entende bientôt des mots comme « état d’urgence » ou « état de siège » parmi de possibles prétextes à un éventuel report.

Tout le monde s’accorde à dire que le leader de Pastef est un homme de parole, une personne droite et courageuse. Je le pense moi aussi mais il me semble important d’ajouter qu’il n’est pas le seul acteur politique à avoir de telles qualités, on peut en dire autant d’autres leaders, à commencer par Thierno Alassane Sall qui a démissionné d’un important poste ministériel pour marquer son désaccord avec des contrats signés avec « Total » et contraires aux intérêts du Sénégal.

L’État s’est mobilisé contre le citoyen Ousmane Sonko, bien décidé à l’écraser. Dans ce combat inégal, les Sénégalais ont spontanément pris parti pour la victime. Il se trouve par ailleurs que les accusations contre Sonko étaient sans fondement et cela l’a rendu encore plus sympathique à ses compatriotes. Je veux aussi signaler qu’à la différence de Karim Wade et Khalifa Sall, le fait qu’il ait choisi de résister a très largement joué en sa faveur, surtout auprès de la jeunesse.

– Que pouvez-vous nous dire par rapport au 3ème mandat ? On vous entend souvent affirmer que Macky Sall ne doit pas être candidat à l’élection de 2024. Pour quelles raisons ?

– Vous savez, lorsque Abdoulaye Wade a fait son « wax, waxeet », (quand il a renié sa parole ) on lui a dit : «  Désolés, grand-père Wade, ça ne marche pas comme ça, retirez ce projet de loi ou nous allons vous y obliger ! » Avec le recul, on se rend compte qu’il y avait une certaine forme de grandeur chez Wade. Face à la pression populaire, il a reculé dès le lendemain.

Macky Sall lui, à y regarder de près a, sur la question d’une éventuelle 3éme candidature, d’abord fait ce que j’appelle du “wax, waxaat”. Plus personne ne sait combien de fois il a proclamé son intention de quitter le pouvoir dans la dignité : « Moi Macky Sall ? En 2024, je sortirai du Palais par la grande porte et un autre occupera mon fauteuil !» On a eu parfois l’impression qu’il était si obsédé par le sujet qu’il se surprenait à répondre à la question sur sa troisième candidature avant même qu’elle ne lui soit posée. Nous l’avons tous entendu jurer au moins une dizaine de fois s’engager à respecter la Constitution. Il nous sera donc difficile d’admettre qu’il passe allègrement du « wax waxaat » au « wax waxeet » ! C’est une simple question d’éthique. Dans chaque famille sénégalaise, on engage l’enfant au respect de soi qui commence par le respect de sa propre parole, c’est aussi ce qu’on lui enseigne dans les cours d’éducation civique. Comment les adultes, à commencer par le chef de l’Etat, pourraient-ils se dispenser de cette obligation morale élémentaire ?


Il y a aussi la durée du mandat. Au pouvoir depuis 2012, Macky Sall n’hésite pas à nous dire aujourd’hui : « Je viens de finir mon premier mandat, maintenant parlons du deuxième… » Sauf que le premier mandat en question aura duré 12 ans ! C’est hautement comique, en fin de compte !

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