La coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, une force politique majeure au Sénégal, était mercredi face aux journalistes pour aborder des questions préoccupantes liées à la situation des droits de l’homme dans le pays.
Le Président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a pris la parole pour faire le point sur la situation alarmante des détenus politiques et des grévistes de la faim au Sénégal. Le sujet est d’une importance cruciale, car il soulève des questions sur la liberté d’expression, le droit de manifester et les conditions carcérales dans le pays. Selon le Président du groupe, le Sénégal compte actuellement 1062 détenus politiques. Cette statistique montre à quel point la situation est devenue tendue et comment l’espace politique dans le pays s’est contracté.
Les détenus politiques sont souvent considérés comme des menaces pour le régime en place, et leur détention est souvent justifiée par diverses accusations. De plus, plus d’une cinquantaine de ces détenus sont actuellement en grève de la faim. Ces individus ont choisi de mettre leur vie en danger pour protester contre leur détention et pour attirer l’attention sur leurs conditions.
Le Président a souligné la gravité de la situation, révélant que beaucoup de ces grévistes ont été hospitalisés en réanimation en raison de leur état de santé critique. De plus, certains ont été privés de soins médicaux nécessaires sous prétexte qu’ils protestaient par une grève de la faim. Birame Souleye Diop est revenu sur les causes et les conséquences de cette grève de la faim. Selon lui, c’est le gouvernement sénégalais lui-même qui pousse ces détenus politiques à recourir à cette forme de protestation extrême. Pour ces détenus, la grève de la faim devient la seule méthode de résistance disponible pour eux, surtout lorsque d’autres voies de protestation sont fermées ou réprimées.
Diop a également évoqué le traitement judiciaire de ces détenus. Il a révélé que beaucoup d’entre eux sont qualifiés de “terr*ristes” et sont donc placés sous mandat de dépôt avec des instructions spécifiques. Cette classification donne au procureur le pouvoir discrétionnaire de les maintenir en détention indéfiniment sans même les entendre. Cela soulève des préoccupations majeures sur le respect des droits fondamentaux des détenus et le principe de la présomption d’innocence. De plus, leurs familles sont souvent laissées dans l’ignorance, n’ayant aucun accès à leurs proches incarcérés.