Des magasins fermés, un transport au rabais. L’activité économique est au ralentie hier. A preuve, le procès Sonko-Adji Sarr. D’ailleurs des économistes ont nourri des craintes surtout à l’endroit des investisseurs étrangers.
C’est une économie en berne avec les manifestations qui ont lieu à la veille du procès d’Ousmane Sonko-Adji Sarr. En effet, hier, c’est presque une capitale « morte » avec des activités au ralentie. En croire le Pr Babacar Gaye économiste, il est important de savoir que notre économie reste fragile. A ce titre, le Pr Babacar Gaye est d’avis que ce genre de procès le constat est unanime. « Notre économie dépend carrément sur l’offre et la demande et donc si l’activité est au ralentie, les conséquences seront ressenties de façon immédiat », a-t-il dit. Sur la même lancée, il ajoute que notre économie est sous-tendue par un secteur informel et à 97%. Cela signifie d’emplois précaires et des jeunes. « Il faut savoir aussi nous sommes dépendant car le secteur informel avec ses capacités à absorber près de 67%. Il existe un poids énorme et l’économie en pâtit. Le transport, les banques qui changent d’horaires, les élèves ne sont pas à l’école, les bus Dakar Dem Dikk ne circulent pas. Ce qui va créer un manque à gagner énorme. »
Avec ce procès comme constaté, nombreux ont été les riverains qui n’ont pas fait le déplacement pour aller au boulot. Des services qui ont juste pris la décision de ne pas ouvrir au risque de se faire attaquer par des manifestants. Ce qui va impacter sur la notre. « Ce sont des dizaines de milliards qui seront perdus quotidiennement si notre économie reste paralysée et je pense que cela n’est pas bien pour notre pays qui aspire vers l’émergence. Il y a la fiscalité déjà et nous misons sur cela pour espérer renflouer les caisses et donc il est judicieux pour tout le monde d’être conscient », regrette le Pr Gaye. Dans la même veine, il faut prétendre à un développement économique et donc il faut que l’état soit conscient de la question mais aujourd’hui, « les gens sont restés chez eux. » Bien que l’évaluation ne soit facile du fait que les statistiques ne sont pas encore dévoilées, l’économiste estime que ce sont des dizaines de milliards perdues. »
Dans un contexte où le Sénégal se prépare pour la présidentielle, la tension sociale et politique reste vive. Cela qui risque d’avoir des effets auprès des investisseurs étrangers. Nous en avons certes mais pour le Pr Babacar Gaye, chaque investisseur regarde d’abord la question de la stabilité du pays avant d’investir. « Ce qui risque de nous jouer un mauvais tour car des entreprises comme Auchan ont été saccagées.
Des entreprises sont en train de s’installer en Côte d’ivoire qui est notre rivale car elles jugent importante la stabilité du pays. Donc la Cote d’ivoire est en train d’absorber autant d’entreprises étrangères au détriment du Sénégal », a révélé notre interlocuteur.
Et de poursuivre : « notre pays risque d’en être le grand perdant car avec la présidentielle qui se dessine, nombreux sont des investisseurs qui vont nous tourner le dos. Et éventuellement c’est risqué d’investir dans un pays ou cette tension est à niveau tel, et donc ce sera compliqué. Donc il faut que la classe politique revoie sa copie. »
MOMAR CISSE