Procès Lamine Diack et Cie : La Justice tire à hue et à dia

Lamine Diack, son fils Massata et leurs compagnons au sein de l’IAAF ont été condamnés hier par la Justice françaises à diverses peines fermes.

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Le père a été condamné en première instance à 4 ans dont 2 avec sursis en plus d’une amende de 500.000 euros et le fils Massata écope de 5 ans de prison, de 650 millions d’euros et d’un mandat d’arrêt international contre sa personne.

Un verdict sévère même s’il est très difficile de juger une décision de justice.

Pour ses avocats, il ne fait aucun doute que la Justice française tâtonne en suivant entièrement le réquisitoire du Parquet et en ignorant ses arguments.

Pis, Me Simon Ndiaye du Barreau de Paris est convaincu que ‘’cette justice a voulu faire de la morale et non pas du droit’’.

Boubacar Sèye de Horizon Sans Frontière n’a pas été tendre avec les juges français. Il estime que ‘’le verdict est ignoble et raciste’’. Qui plus est, il reste convaincu que ‘’ce procès n’était qu’un complot visant à salir, voire diaboliser un continent qui regorge de potentialités. Sinon, comment comprendre que la France se déclare toujours de la compétence universelle, quand il s’agit de juger des officiels africains ? Car, demain, porter en toute sérénité un Africain à la tête d’une institution mondiale posera problème’’.

Un appel est ainsi annoncé par ses avocats. C’est dire que le feuilleton judiciaire est loin de connaitre son épilogue.

Pendant ce temps, le vieux Diack va encore devoir rester en France et son fils se cloitrer dans son pays au risque de se faire arrêter et extrader en France si jamais il voyageait.

Au Sénégal, au moment où nous mettons sous presse, aucune réaction officielle n’a été notée.

Il est dommage que, dans tous les cas, à plus de 80 ans, que Lamine Diack subisse les affres de la Justice, loin de sa famille, dans un pays étranger pour une gestion qui relève d’instances internationales. Même s’il a eu corruption, ce qui est encore à prouver, il ne s’agit pas de fonds français.

C’est donc en vertu de la compétence universelle qu’il a été jugé après avoir été retenus en France de longs mois.

Comme le dit Boubacar Sèye, nous ne sommes pas sûr que cette même justice ait permis d’appréhender des suspects dans des affaires de sport comme le cas Platini, ou de trafic d’enfants comme pour l’Arch de Joe, d’assassinats de Chefs d’Etats comme Kadhafi, Saddam Hussein à cause de mensonges d’Etat, etc.

La même question s’était posée pour la Cour pénale internationale accusée justement de ne juger que des africains. Et le débat reste d’actualité.

Il est en effet regrettable de voir avec quelle facilité les Africains sont trainés dans la boue au nom de je ne sais quel idéal de justice. Alors que de l’autre côté, les bêtises ne manquent pas.

Et quand la Procureure de la Cpi, Fatou Bensouda, africaine, a osé indexer des citoyens américains, elle a été sanctionné sévèrement parce qu’elle a rompu les habitudes en cours sur la scène internationale. Elle a juste oublié que les Américains ne sont pas des Africains. Car, ils sont systématiquement défendus par leurs Etats qui sont forts.

Allons, n’oublions pas que le droit international est dit droit des forts. Et il en est de même de la Justice internationale ou même de la justice qui porte sur un élément d’extranéité et qui est rendue selon la compétence universelle.

Il y a, diantre, des tribunaux internationaux du sport.

Alors, les Diack sont en train de se rendre compte qu’ils ont servi le système sans vraiment être acceptés. Ils ont joué dans la cours des ‘’grands’’. Il fallait leur rappeler qu’il faut être ‘’grand’’ pour cela.

Faute de pouvoir mettre la main sur Massata, parce que justement le Sénégal ne saurait extrader ses fils, mécontents de n’avoir pas pu bénéficier de la coopération entière du Sénégal, les juges français ont eu la main lourde dans une affaire où tous les acteurs n’ont pas été entendus  par les mêmes juges.

Sans défendre qui que ce soit, nous estimons que les scandales dans le sport font légion surtout en France où beaucoup de personnalités ont été citées sans toujours devoir croupir en prison.

Assane Samb

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