Le Procureur a révélé, dans un communiqué, avoir saisi les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) dans le cadre de l’enquête préliminaire enclenchée suite à la saine de la Cour des comptes et du Ministère de la Justice.
On peut dire ainsi que le compte est bon. Car, après avoir diligenté une enquête de la Cour des comptes, un rapport a été produit lequel a été par la suite rendu public. Et la suite est connue : Une vague d’émois aussi bien au niveau des sénégalais mais aussi de nos partenaires. Personne n’a en effet compris que des fonds destinés à soulager des populations pauvres et confinées dont certains luttaient contre la mort, puissent être, dans un contexte de pandémie, ; donc de panique, être détournés par des gens qui sont loin d’être dans le besoin.
Tout le monde a pu ainsi mesurer le degré d’aggravation de la corruption au Sénégal et le fait que certains pensent qu’ils sont hors de portée de la Justice. Mieux, des députés de l’opposition ont cru même devoir, récemment, porté l’affaire devant l’Assemblée pour une procédure de saisine de la Haute Cour de Justice afin d’incriminer des ministres qu’ils jugent coupables parce que commanditaires, à leurs yeux.
La peur que beaucoup nourrissaient est qu’un tel grave scandale puisse être oublié rapidement surtout après la série d’accidents que le pays a vécus. Que nenni. La Société civile dont la mobilisation ne fléchit pas veille au grain. L’objectif ici est moins de jeter des gens en prison, mais surtout de faire en sorte que ceux qui choisissent de dilapider des fonds publics rendent des comptes, d’une manière ou d’une autre.
En clair, notre pays doit s’inscrire, résolument, dans la dynamique de l’égalité de tous devant la loi et les juridictions et que l’appartenance à la majorité ne soit plus perçue comme un privilège de juridiction et un gage d’impunité. C’est seulement à ce prix que la Justice, tant critiquée et peu comprise, aura reconquis son aura d’antan pour jouer son rôle majeur qui est le dernier rempart pour la protection des libertés.
Qui plus est, c’est la crédibilité du Sénégal qui est en jeu. Nos partenaires ont, dans ces moments durs, mis la main à la poche, pris l’argent de leurs contribuables et ont aidé les sénégalais en détresse. Qu’importe qu’il s’agisse de 6 milliards ou moins, l’essentiel est que les auteurs d’actes de prévarication soient punis au même titre que les voleurs de poules.
Assane Samb