Suite au rapport du groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) sur le réchauffement climatique, les experts ont formulé des recommandations. Il s’agit, entre autres, de l’utilisation de véhicules électriques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le réchauffement climatique s’accentue de jour en jour. Si on se fie au dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), pour y faire face, il faut l’utilisation des véhicules électriques à faible teneur en carbone permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports terrestres Selon Sudarmanto Budy Nugroho, scientifique au sein du GIEC, les investissements dans les infrastructures de transport actif, combinés au déploiement de la micro-mobilité électrique – par exemple les scooters électriques et les vélos électriques -peuvent favoriser davantage la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « Cela peut également rendre la mobilité plus accessible à tous, y compris aux populations marginalisées », a déclaré l’expert.
Le GIEC souligne que les biocarburants durables peuvent offrir des avantages supplémentaires en matière d’atténuation dans les transports terrestres, à court et à moyen terme. Selon le rapport, les coûts par unité de plusieurs technologies à faibles émissions n’ont cessé de baisser depuis 2010. Le coût des « technologies clés, telles que l’énergie solaire, l’énergie éolienne et les véhicules électriques, a fortement baissé. Cela peut nous aider à réduire considérablement les émissions. Il existe des options dans tous les secteurs pour réduire les émissions de moitié d’ici à 2030 », explique l’auteur Masahiro Sugiyama. Pour être plus précis, entre 2010 et 2019, les coûts de l’énergie solaire ont diminué de 85%, ceux de l’énergie éolienne de 55% et ceux des batteries lithium-ion de 85%.
Les experts auteurs du rapport affirment, avec une grande confiance, qu’il y a eu une expansion « cohérente » des politiques et des lois traitant de l’atténuation du climat depuis que le GIEC a publié son cinquième rapport d’évaluation en 2014. « Cela a permis d’éviter des émissions qui auraient autrement eu lieu et d’augmenter les investissements dans les technologies et les infrastructures (à faible teneur en carbone) », indique le rapport. En 2020, plus de 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre étaient couvertes par des taxes sur le carbone ou des systèmes d’échange de droits d’émission, bien que la couverture et les prix aient été insuffisants pour obtenir des réductions profondes. Selon les experts, les émissions nettes de carbone du secteur industriel, bien que difficiles à atteindre à grande échelle, sont encore possibles. « La réduction des émissions de l’industrie nécessitera une action coordonnée tout au long des chaînes de valeur pour promouvoir toutes les options d’atténuation, y compris la gestion de la demande, l’efficacité énergétique et des matériaux, les flux circulaires de matériaux, ainsi que les technologies de réduction et les changements transformationnels dans les processus de production », explique le rapport.
Pour progresser vers l’objectif zéro net, les industries peuvent tirer parti des nouveaux processus de production utilisant les énergies renouvelables, l’hydrogène vert, les biocarburants et la maîtrise de la gestion du carbone.
Les villes représentent une grande opportunité pour l’action climatique
Le rapport souligne que les zones urbaines offrent des opportunités clés pour l’atténuation du changement climatique. « Toutes les villes peuvent contribuer à un avenir net zéro en intégrant des secteurs, des stratégies et des innovations, qu’il s’agisse de villes établies, en croissance ou émergentes. La planification des zones urbaines, leurs interactions avec le système énergétique et les demandes de matériaux, déterminent de multiples opportunités avec des avantages pour les gens et la planète », explique l’experte Siir Kilkis. Parmi les mesures urbaines efficaces, elle cite la création de zones piétonnes et une plus grande pénétration des énergies renouvelables. Le rapport note que de nombreux instruments réglementaires et économiques ont déjà été déployés avec succès et pourraient favoriser de fortes réductions des émissions et stimuler l’innovation s’ils étaient transposés à plus grande échelle et appliqués plus largement.
« Des mesures à l’échelle de l’économie, adaptées aux circonstances nationales, pourraient permettre d’atteindre des objectifs économiques à court terme tout en réduisant les émissions et en orientant les modes de développement vers la durabilité », expliquent les auteurs. Selon les données, le total des flux financiers suivis pour l’atténuation et l’adaptation du climat a augmenté jusqu’à 60% entre 2013-14 et 2019-20, mais la croissance moyenne a ralenti depuis 2018.
Les auteurs du GIEC reconnaissent dans leur évaluation que de nombreux citoyens du monde entier se soucient de la nature et de la protection de l’environnement et sont motivés pour s’engager dans l’action climatique. Le rapport montre que pour atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre, il ne suffit pas de réduire les émissions, il faut aussi recourir à une option appelée « élimination du dioxyde de carbone » (CDR). « Elle consiste à retirer le dioxyde de carbone de l’atmosphère et à le stocker sur terre, dans le sol ou dans l’océan », explique l’auteur Masahiro Sugiyama.
NGOYA NDIAYE