L’association sénégalaise des kinésithérapeutes rééducateurs a célébré la journée internationale de la physiothérapie sous le thème la prise en charge des douleurs lombaires. Ces professionnels de la santé ont plaidé pour une meilleure implication des physiothérapeutes dans les politiques de rééducation fonctionnelle, de réadaptation ou de handicap en général.
L’organisation Mondiale de la santé estime a plus de 619 millions le nombre de personnes souffrant de douleurs lombaires qui peut même devenir invalidante si la prise en charge n’est pas correcte. Ce qui constitue un agent majeur pour la santé publique. Les trois quarts de la population mondiale dont l’âge est comprise entre 20 et 90 ans ont déjà souffert de douleur lombaire ou vont en souffrir. Selon le président de la société sénégalaise des Kinésithérapeutes rééducateurs, Dr Cheikh Seck, les lombalgies représentent une part importante dans les accidents du travail et les maladies professionnelles (MP). « Près de la moitié des AT de lombalgies sont survenus lors de port de charges. Certains facteurs de risques de lombalgies (manutentions, chutes, accidents,, postures contraignantes surtout les fauteuil avec dossier non conformes dans nos bureaux) sont présents dans beaucoup de professions. Les lombalgies peuvent donc toucher tous les travailleurs ou toutes les professions », dit-il.
Et de poursuivre: « Ce qui entraine des conséquences et retentissement en termes d’incapacité ou en terme de nombre et de durée des arrêts du travail parmi les salariés exposés ». Il indique que cette douleur lombaire dépasse le cadre stomatique d’une simple douleur et pousse à réfléchir sur la problématique de toutes les affections touchant la colonne vertébrale (rhumatologie, neurochirurgie, ortho traumatologie, ). « Cela nous permet de montrer la pluridisciplinarité de la Kinésithérapie ou physiothérapie qui touche la neurologie, la cardiologie, la pneumologie l’urologie, la médecine du sport ou la gynécologie notamment la santé de la mère et de l’enfant, », fait-il savoir.
L’association sénégalaise des kinésithérapeutes rééducateurs salue tous les efforts consentis par l’Etat sénégalais en matière de santé. « Nous sommes aussi ravis par l’orientation politique du nouveau gouvernement pour une couverture sanitaire universelle. Cela ne doit pas être uniquement une ambition ou ou vision. Nous somme convaincus que cette atteinte de la CSU est possible si on redéfinit et réoriente le plan national de développement sanitaire et social PNDSS », fulmine-t-il.
Et de marteler : »Il faut éviter de donner l’impression de vouloir régler la maladie et non la santé. Nous constatons avec regret que la rééducation fonctionnelle et la réadaptation sont les parents pauvres de ce PNDSS malgré le vœux affiché par les nouvelles autorités dans leur programme de politique. On peut nous dire que la Direction de la maladie ou la Direction de la santé de la mère et de l’enfant sont là pour couvrir ce vide. Nous demandons une meilleure implications des physiothérapeutes dans les politiques des rééducation fonctionnelle, de réadaptation ou de handicap en général. Nous souhaitons aussi un accompagnement dans la politique de formation, et d’insertion, harmonisation des curricula de formation et la création d’un corps d’accueil dans la fonction publique (modification décret 77 887) pour les physiothérapeute de la licence jusqu’au Doctorat ou PHD, la finalisation du processus de reclassement à la hiérarchie A2 est vivement souhaitée »
Le secrétaire général du ministère de la santé et de l’action sociale, Serigne Mbaye reconnaît qu’il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour prendre en charge toute la problématique de la physiothérapie. »J’ai surtout noté les différentes préoccupations en rapport avec une meilleure prise en compte de la rééducation fonctionnelle et de la réadaptation dans les politiques de santé et relevé la nécessité de revaloriser la profession et de renforcer la formation », rassure-t-il. Il souligne que les conclusions issues de ces échanges devraient aider à ouvrir de réelles perspectives pour l’atteinte des objectifs nationaux en matière de physiothérapie et de rééducation fonctionnelle