La Fondation Konrad Adenaur a tenu la 15ème édition du dialogue interreligieux sur le thème « Religion et Communication ». Ce colloque regroupe des religieux, la société civile et les médias. L’objectif est de contribuer à créer un espace d’échange pour faire face au fanatisme menant à certains conflits.
Pour résoudre certains défis du monde actuel, la Fondation Konrad Adenaur pose le débat à travers la 15ème édition du dialogue interreligieux sur le thème « Religion et Communication ». Selon le représentant de l’association sénégalaise de coopération décentralisée (ASECOD), la religion consiste en une sociabilité communautaire, une socialisation intergénérationnelle visant à la transmission de codes, de valeurs, de référents et de comportements se manifestant aussi bien dans un espace collectif (lieu de culte, rue…) ou dans la sphère privée (en famille, entre amis). « Au Sénégal, les communautés musulmanes sont organisées en confrérie et les guides religieux sont garants de la cohésion sociale comme nous l’avons vécu cette année avec Serigne Mountakha Khalife General des mourides et les Partis de l’opposition et du pouvoir », dit-il.
Et d’ajouter: « Depuis notamment les premières réflexions développées par Émile Durkheim, les sociologues des religions disposent de plusieurs approches pour définir leur objet d’étude. A l’en croire, comme définitions fonctionnelles, on peut citer, celles qui mettent en évidence les fonctions de régulation, d’intégration et de socialisation de la religion, laquelle offre aux individus des modes de significations et des cadres sociaux d’inscription dans un (des) regroupement(s) ou une (des) collectivité(s) [Geertz, Yinger, Luckmann]. « La religion consiste en une sociabilité communautaire, une socialisation intergénérationnelle visant à la transmission de codes, de valeurs, de référents et de comportements se manifestant aussi bien dans un espace collectif (lieu de culte, rue…) ou dans la sphère privée (en famille, entre amis) », dit-il.
De son avis, aujourd’hui, le fanatisme religieux est très en vue à travers les réseaux sociaux avec beaucoup d’intox et d’influence qui tournent au final à l’endoctrinement et à la manipulation de la jeunesse. « L’autorité doit prendre toutes les mesures idoines afin de protéger notre jeunesse », estime-t-il. Pour Ben Bourgel, ambassadeur d’Israël au Sénégal, dans le monde entier, on assiste au déchaînement de ces haines pour lesquelles tout est prétexte. «Non seulement, l’antisémitisme dont on ne compte plus les manifestations brutales depuis le 7 octobre suite aux appels répétés au meurtre de juifs, mais aussi l’islamophobie et les racismes de toute sorte. Car, hélas, en temps de crise, il est toujours plus aisé d’attiser les peurs et les haines que d’œuvrer pour préserver la coexistence et la fraternité. Aussi, en ces heures douloureuses, il appartient plus que jamais aux leaders religieux du monde entier de parler d’une seule voix pour rejeter ces atrocités et toute forme de déshumanisation. Et ce, quelles que soient les sensibilités, les sympathies ou les opinions. Il incombe à chacun d’entre nous de réitérer sans la moindre équivoque les valeurs communes qui nous unissent », martèle-t-il.
Et d’ajouter: « Il nous faut clamer haut et fort que nos différences nous enrichissent et que nos religions œuvrent toutes au même dessein. Elles sont le lien qui nous unit à notre Créateur. Ce sont les ponts qui nous relient les uns aux autres dans le respect mutuel ». Selon la représentante résidente de la Fondation Konrad Adenaur, Caroline Hauptmann, le plaidoyer pour le Dialogue Interreligieux peut contribuer à créer cet espace d’échange. « C’est un format transversal qui s‘adresse aux représentants et fidèles de toutes les religions et qui traite des sujets importants dans la perspective de faire dialoguer les membres de différentes religions autour d‘un thème et de faire émerger des synergies qui aideront à résoudre certains défis de notre monde actuel », dit-elle.
NGOYA NDIAYE